Les autochtones minoritaires et la dynamique d'urbanisation au Cameroun: l'expérience du département du Mbéré dans la région de l'Adamaoua (Cameroun)par Sylvester DIGNA DENAM Université de Ngaoundéré - Master II en Science Politique 2018 |
B- LES TECHNIQUES DE RECHERCHE27 91 Espace social et pouvoir symbolique dans choses dîtes Paris, Minuit, 1987 p. 92 Fr.m.wikipedia.org, 10/10/2019 93 Bronislaw Malinowski, Les Dynamiques de l'évolution culturelle, Payot, 1970, p73 94 Louis (Q), Robert (C), Isaac (J), Le parler frais d'Erving GOFFMAN, Paris, Editions de Minuit, 1969, P. 49 Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester Le choix méthodique des procédés à employer dans le cadre d'une recherche en Sciences sociales, requiert une place centrale. Pour BEAUD95 « il faut lire les livres les plus importants en note, voir les personnes les plus importantes, commencer à réfléchir, à brasser dans votre tête les questions de débats, les certitudes, les doute, les interrogations, les points forts, les zones d'ignorances. Il faut en premier tri, dégager l'essentiel de l'inutile ou du secondaire »96 LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE Dans le cadre de ce travail, nous avons précisément été nourris aux lettres97 des ouvrages, revues, journaux, mémoires et thèses. Plusieurs centres de documentations et de lectures, notamment, la bibliothèque de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, la bibliothèque de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines et la bibliothèque centrale de l'Université de Ngaoundéré, nous ont gracieusement servies. En outre, les informations d'Internet et du « quatrième pouvoir », nous ont été d'une grande utilité dans cette étude. Cet assemblage nous a permis au sens de Montaigne, de picorer de ci-de-là, partout des fleurs, pour la réalisation de ce modeste travail. LES ENQUÊTES DE TERRAIN En sus, les enquêtes effectuées grâce aux descentes sur le terrain à Meiganga, Djohong, Ngahoui, et Diir, ainsi que divers entretiens avec les autorités administratives, traditionnelles, et celles des structures spécialisées des Statistiques, du tourisme et des ONG nous ont grandement servi dans cet ouvrage. LES DIFFICULTÉS RRENCONTRÉES Comme le souligne pertinemment MICHEL BEAUD,98 il
relèverait quasiment du miracle que de ne pas « reconnaître
les faiblesses ou erreurs évidentes [ Dans l'optique de ce modeste travail, nous nous sommes principalement heurtés à une double série de difficultés. D'une part, les autorités administratives rencontrées exprimaient une certaine circonspection à nos préoccupations relatives aux minorités autochtones. D'aucuns y voyaient le risque de résurgence des antagonismes lié aux conflits pastoraux. 28 Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester 95 Op.cit. p 31 96 Beaud (M), l'Art de la thèse, Paris, Découverte, 1985, p. 31 97 Descartes (R), Le discours de la méthode, édition Adam et Tannery, 1902, p. 5 98 BEAUD (M,), L'art de la thèse, Collection Grands repères-Guides, Paris, la découverte, 2006 99 Berthelot (J-M), Op.cit. pp.1, préface de l'ouvrage D'autre part, au sein des structures spécialisées des statistiques, il n'a pas été aisé, surtout du fait de l'inexistence de certaines informations, de mobiliser certaines connaissances qui nous auraient davantage servi dans le cadre de ce travail (effectif des peuples autochtones). En outre, les données statistiques des tribunaux relativement aux litiges fonciers entre population autochtone et allochtones, n'ont pas été exploitées. Par conséquent, il ne nous a pas été donné de parfaire l'enquête du fait de ces angles inexplorés. Toutefois, l'homme se découvrant quand il fait face aux obstacles (Saint-Exupéry), nous avons essayé de colmater fort opportunément ces brèches par le recours aux données disponibles sur internet, tout en veillant à les confronter à celles empiriques collectées lors des descentes sur le terrain 29 Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester PREMIÈRE PARTIE : LA CRISE D'INTEGRATION DES AUTOCHTONES MINORITAIRES DANS LE PROCESSUS D'URBANISATION L'urbanisation, à l'instar de tout phénomène social spécifique s'inscrivant dans un système d'action concret doté de sens, est susceptible de produire des, » effets pervers » dans les sociétés au sein desquelles elle s'enracine. Cette dichotomie, qui dénote le dilemme urbain qui accompagne l'étalement des zones urbaines au Cameroun semble être encore plus perceptible dans notre jeune État, qui présente la particularité d'être une société de nationalités par étage. En même temps qu'elle imprime une division sociale du travail susceptible d'accroître le taux d'emploi de la population locale, le partage des cultures, et l'érection/rénovation des édifices qui embellissent le paysage, la transformation des campagnes pose la préoccupante question de l'intégration des autochtones dans cette dynamique d'évolution sociale. Ainsi, à travers une étude symptomatique du malaise subi par les premières nations dans !e département du Mbéré, il sied d'une part de mettre en évidence les figures plurielles des problèmes rencontrés par cette catégorie sociale avant de diagnostiquer les lacunes du dispositif institutionnel d'aménagement urbain et d'incorporation des autochtones minoritaires dans le processus d'urbanisation. Tableau 1: Avis des populations autochtones sur la dynamique d'urbanisation dans le département du Mbéré sur un échantillon de 500 personnes interrogées à Meiganga, Djohong, Dir et Ngaoui.
L'étude de cet échantillon permet de comprendre que % des populations souffrent des problèmes d'ordre socioéconomique, % d'une difficulté psychosociologique, et d'une entrave sécuritaire, tels qu'indiqué dans le diagramme ci-dessous : 30 Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester CHAPITRE I : LES FIGURES PLURIELLES DE LA DEBROUILLARDISE DES AUTOCHTONES MINORITAIRES EN MILIEU URBAIN DANS LE DEPARTEMENT DU MBÉRÉ Par figures plurielles de la débrouillardise des minorités autochtones, il convient d'entendre dans le cadre de la présente étude, l'ensemble des activités menées par ceux-ci, qui sont différentes de celles (activités), traditionnelles menées en zones urbaines, et qui contribuent à la marginalisation des autochtones dans la double dynamique d'implosion et d'explosion urbaine. L'espace étant de tout temps le théâtre de la lutte pour l'acquisition du pouvoir et des facteurs de production, la bataille pour la possession des propriétés immobilières puisque susceptible d'être gagnée par la classe économiquement supérieure, précipite les Gbaya, autochtones du département à s'accrocher aux activités peu commodes ou à adopter des stratégies de survie fuyant parfois les centres urbains. PARAGRAPHE I : LA CATEGORISATION DES ACTIVITÉS SOCIOÉCONOMIQUES DES AUTOCHTONES MINORITAIRES Le changement social constitue l'un des phénomènes politiques les plus prisés en Sciences sociales. Dans leur Manifeste du parti communiste, Karl Marx et Friedrich Engels 100 observent à juste titre que chaque mutation sociale, qu'elle procède d'une révolution industrielle comme ce fût le cas de l'Occident à une période de l'histoire, ou plus spécifiquement des phénomènes tels que l'exode rural, l'urbanisation, le flux des réfugiés etc., modifie substantiellement l'ordre et les pratiques sociales, entraînant de fait, une reconfiguration du paysage social, qui laisse subrepticement apparaître l'image d'une société de classes en perpétuel conflit. L'apport de cette théorie marxiste des classes sociales dans la compréhension du changement, loin de tomber en désuétude, peut sembler pertinent dans l'étude de nos sociétés contemporaines. Ainsi, l'urbanisation, en même temps qu'elle participe à la sécrétion d'un cadre de vie à l'allure belle, propice à l'épanouissement humain, consacre une fragmentation entre un « prolétariat de fabrique », adossée à une agriculture rudimentaire et une bourgeoisie. Mais la notion de classe, étant au sens marxiste, définie en référence à sa place dans les rapports de production, la conscience de classe et la relation permanemment conflictuelle avec d'autres classes, il convient de mettre en évidence la prégnance des micro-activités socioéconomiques menée par les groupes sociaux aborigènes comme facteur de marginalisation (A) avant de procéder au diagnostic de leur représentation dans les instances politico-administratives (B). 31 Mémoire présenté par DIGNA DENAM Sylvester 100 Le Manifeste du parti communiste, 1848 Tableau 2: liste des cultures vivrières du Mbéré
A-DU PETIT COMMERCE A UNE AGRICULTURE DE SUBSISTANCE : Une collusion conflictogène dans l'exercice des activités économiques entre réfugiés et nationaux autochtones Ben HILLMAN, à travers une étude sur les
principales causes et conséquences d'une urbanisation rapide dans une
région ethniquement variée d'un chef-lieu de district au Yunnan
en Chine, démontrait que l'urbanisation est variante des zones
géographiques, et n'obéissait pas forcément au
schéma « cause- effets ». Autrement, les mêmes causes ne
produisent pas toujours les mêmes effets. Ainsi, « à la
différence des régions littorales où l'urbanisation des
campagnes est en majeure partie la conséquence de l'industrialisation,
l'urbanisation des bourgs ruraux de Chine [ |
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