CHAPITRE I : CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE
Introduction
Il est question dans ce chapitre de définir et
délimiter le sujet, décrire la problématique, les
objectifs et les hypothèses de l'étude et de définir
quelques termes clés de notre sujet.
1-1. CONTEXTE DE L'ETUDE
L'an dernier au Cameroun, la courbe d'infection du paludisme
est montée contrairement à la tendance de baisse depuis 2010.
Cette pandémie constitue le quart des consultations dans les formations
selon le PNLP. Elle est plus fréquente chez les enfants, avec 32% de
taux de consultation. 13% des patients atteints en meurent. Ce pourcentage est
doublé chez les enfants: 27%, selon le Co000
mité National de lutte contre le Paludisme. Du rapport
mondial 2017, de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), on apprend
que le Cameroun compte parmi les dix pays les plus touchés du globe,
contribuant à hauteur de 3% au pourcentage de la mortalité de
toute la planète.
La charge résultante n'est pas uniquement
considérable en milieu rural, mais aussi en ville (Kaiser et al, 2015).
Les citadins sont donc exposés également au risque de paludisme.
Le risque de transmission augmente selon la qualité de l'environnement
urbain. On constate que les populations qui résident les zones de
bas-fonds sont les plus exposées aux maladies vectorielles. C'est le cas
du paludisme qui avec la rareté des structures sanitaires
adéquates, la précarité de la vie, l'insuffisance des
moyens de sensibilisation, le déversement des déchets de toute
origine et l'apparition des eaux stagnantes (gîtes larvaires) favorisent
la prolifération des plasmodiums vecteur du paludisme. C'est ainsi que
les ménages et les hôpitaux sont rempli des palustres sans soins
adéquat. Face à cette situation, les programmes SIG ont
été reconnus par l'OMS pour leur capacité dans la prise de
décision car ils permettent la localisation, la collecte l'exploration
et le croisement de plusieurs sources de données très
différentes pour un résultat commun. Dans le cadre de notre
projet, il permettra de mieux comprendre d'éventuelles interrelations
entre l'environnement, la santé, les caractéristiques
démographiques et/ou socio-économiques des populations. D'une
manière générale il assurera la représentation
cartographique des facteurs qui entrent en jeu dans la prolifération des
maladies dans la zone urbaine de Yaoundé.
1-2. PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE
La crise qu'a connue le Cameroun à partir des
années 1990 a favorisée l'augmentation de la pauvreté
marquée par l'augmentation de la population et suivi d'un faible taux de
logement en milieu urbain face à l'accroissement de l'exode rural. Cela
s'est manifesté par le développement anarchique des quartiers
précaires avec des habitats spontanés et non structurés.
Cette forme de marginalisation des populations pauvres, face à
l'impuissance des pouvoirs publics, est due non seulement aux mauvaises
conditions de vie qu'elles menaient en ville mais également à
leur incapacité à s'insérer dans le noyau central
où la compétition devient rude pour l'occupation et la mise en
valeur de l'espace. Certains quartiers sont les plus frappé par ce
phénomène. Aussi, la situation des populations des bas-fonds des
quartiers de Yaoundé n'est guère reluisante, la fragilité
de l'environnement urbain rend la population démunie, permanemment
vulnérable aux épidémies et endémies telles que le
paludisme. Cette vulnérabilité dépend du site, de la
densité des populations et de la gestion de l'environnement dans le
milieu. La ville de Yaoundé se caractérise par un relief
irrégulier et une forte densité de population composée des
pentes assez accidentées et très encaissées. Cette allure
du relief combinée au niveau de vie et à la dynamique des
populations des zones de bas-fonds militent en faveur du développement
rapide des germes de la malaria.
Dans ces quartiers de la ville de Yaoundé, les
problèmes d'assainissement, d'aménagement, de collecte et de
traitement des déchets se posent avec une acuité, notamment dans
les zones d'occupation non autorisées et non planifiées,
où les habitations sont construites de manière anarchique.
Les répercussions de l'urbanisation sur la
qualité de vie sont toutes aussi préoccupantes, car les
populations construisent au-delà des limites autorisées par
rapport au cours d'eau ou des zones à risques. Ces répercussions
se mesurent aux difficultés d'évacuations des déchets
solides et liquides, à l'occupation non planifiée de ces zones
impropres à l'urbanisation où des milliers de familles cohabitent
avec les eaux polluées dans un contexte socioéconomique difficile
où les règles d'hygiène individuelles et collectives ne
sont pas toujours respectées. Aussi, la plus part des maisons sont
construites ici sur le lit des rivières pendant que de l'autre
côté d'autres sont superposés les uns sur les autres, ce
qui engendre la prolifération des moustiques, agents vecteurs du
paludisme dans les certains quartiers en urbains. La recherche d'un domicile
pour abriter une famille dans ces milieux ne prend pas en considération
la qualité des matériaux de construction, l'environnement de vie.
La majorité des habitations ici
ne respecte pas les normes prescrites par les autorités
communales et administratives. Les matériaux utilisés sont pour
la plupart ceux de récupération. La plupart de ces maisons sont
exposées avec des murs et des ouvertures troués. Ce qui ne les
met pas à l'abri des moustiques, agents vecteurs du paludisme. La
multiplication des agents vecteurs du paludisme dans les bas-fonds est due en
partie à la mauvaise gestion des eaux usées dans les
ménages, à la promiscuité de l'habitat, à
l'indisponibilité de l'eau potable, la mauvaise gestion des
déchets ménagers à proximité des marécages,
les constructions sont faites le long des rivières et cela empêche
une meilleure circulation des eaux et mieux leur bonne canalisation. La
mauvaise circulation de l'eau entraine le développement des gîtes
larvaires qui produisent des moustiques par de nombreuses mares d'eau autour
des habitations. Le degré de précarité des populations ici
accentue des risques sanitaires. Les préoccupations liées
à l'éradication de cette maladie devenue un fléau social,
sont énormes et suscitent la recherche des solutions et le concours de
toutes les composantes de la société.
Dans le cadre de ce projet, les SIG vont nous permettre de
mieux comprendre d'éventuelles interrelations entre l'environnement, la
santé, les caractéristiques démographiques et/ou
socio-économiques des populations. D'une manière
générale il assurera la représentation de la dynamique
spatio-temporelle de l'interaction entre les facteurs de la
prolifération des maladies et le risque palustre dans la zone urbaine de
Yaoundé.
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