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Vulnerabilité sociale des ménages liée au paludisme dans la ville de Yaoundé: une approche spatiale


par Cherif BECHIR BEN
Université de Yaoundé I - Master professionnel 2018
  

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CHAPITRE I : CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L'ETUDE

Introduction

Il est question dans ce chapitre de définir et délimiter le sujet, décrire la problématique, les objectifs et les hypothèses de l'étude et de définir quelques termes clés de notre sujet.

1-1. CONTEXTE DE L'ETUDE

L'an dernier au Cameroun, la courbe d'infection du paludisme est montée contrairement à la tendance de baisse depuis 2010. Cette pandémie constitue le quart des consultations dans les formations selon le PNLP. Elle est plus fréquente chez les enfants, avec 32% de taux de consultation. 13% des patients atteints en meurent. Ce pourcentage est doublé chez les enfants: 27%, selon le Co000

mité National de lutte contre le Paludisme. Du rapport mondial 2017, de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), on apprend que le Cameroun compte parmi les dix pays les plus touchés du globe, contribuant à hauteur de 3% au pourcentage de la mortalité de toute la planète.

La charge résultante n'est pas uniquement considérable en milieu rural, mais aussi en ville (Kaiser et al, 2015). Les citadins sont donc exposés également au risque de paludisme. Le risque de transmission augmente selon la qualité de l'environnement urbain. On constate que les populations qui résident les zones de bas-fonds sont les plus exposées aux maladies vectorielles. C'est le cas du paludisme qui avec la rareté des structures sanitaires adéquates, la précarité de la vie, l'insuffisance des moyens de sensibilisation, le déversement des déchets de toute origine et l'apparition des eaux stagnantes (gîtes larvaires) favorisent la prolifération des plasmodiums vecteur du paludisme. C'est ainsi que les ménages et les hôpitaux sont rempli des palustres sans soins adéquat. Face à cette situation, les programmes SIG ont été reconnus par l'OMS pour leur capacité dans la prise de décision car ils permettent la localisation, la collecte l'exploration et le croisement de plusieurs sources de données très différentes pour un résultat commun. Dans le cadre de notre projet, il permettra de mieux comprendre d'éventuelles interrelations entre l'environnement, la santé, les caractéristiques démographiques et/ou socio-économiques des populations. D'une manière générale il assurera la représentation cartographique des facteurs qui entrent en jeu dans la prolifération des maladies dans la zone urbaine de Yaoundé.

1-2. PROBLEMATIQUE DE L'ETUDE

La crise qu'a connue le Cameroun à partir des années 1990 a favorisée l'augmentation de la pauvreté marquée par l'augmentation de la population et suivi d'un faible taux de logement en milieu urbain face à l'accroissement de l'exode rural. Cela s'est manifesté par le développement anarchique des quartiers précaires avec des habitats spontanés et non structurés. Cette forme de marginalisation des populations pauvres, face à l'impuissance des pouvoirs publics, est due non seulement aux mauvaises conditions de vie qu'elles menaient en ville mais également à leur incapacité à s'insérer dans le noyau central où la compétition devient rude pour l'occupation et la mise en valeur de l'espace. Certains quartiers sont les plus frappé par ce phénomène. Aussi, la situation des populations des bas-fonds des quartiers de Yaoundé n'est guère reluisante, la fragilité de l'environnement urbain rend la population démunie, permanemment vulnérable aux épidémies et endémies telles que le paludisme. Cette vulnérabilité dépend du site, de la densité des populations et de la gestion de l'environnement dans le milieu. La ville de Yaoundé se caractérise par un relief irrégulier et une forte densité de population composée des pentes assez accidentées et très encaissées. Cette allure du relief combinée au niveau de vie et à la dynamique des populations des zones de bas-fonds militent en faveur du développement rapide des germes de la malaria.

Dans ces quartiers de la ville de Yaoundé, les problèmes d'assainissement, d'aménagement, de collecte et de traitement des déchets se posent avec une acuité, notamment dans les zones d'occupation non autorisées et non planifiées, où les habitations sont construites de manière anarchique.

Les répercussions de l'urbanisation sur la qualité de vie sont toutes aussi préoccupantes, car les populations construisent au-delà des limites autorisées par rapport au cours d'eau ou des zones à risques. Ces répercussions se mesurent aux difficultés d'évacuations des déchets solides et liquides, à l'occupation non planifiée de ces zones impropres à l'urbanisation où des milliers de familles cohabitent avec les eaux polluées dans un contexte socioéconomique difficile où les règles d'hygiène individuelles et collectives ne sont pas toujours respectées. Aussi, la plus part des maisons sont construites ici sur le lit des rivières pendant que de l'autre côté d'autres sont superposés les uns sur les autres, ce qui engendre la prolifération des moustiques, agents vecteurs du paludisme dans les certains quartiers en urbains. La recherche d'un domicile pour abriter une famille dans ces milieux ne prend pas en considération la qualité des matériaux de construction, l'environnement de vie. La majorité des habitations ici

ne respecte pas les normes prescrites par les autorités communales et administratives. Les matériaux utilisés sont pour la plupart ceux de récupération. La plupart de ces maisons sont exposées avec des murs et des ouvertures troués. Ce qui ne les met pas à l'abri des moustiques, agents vecteurs du paludisme. La multiplication des agents vecteurs du paludisme dans les bas-fonds est due en partie à la mauvaise gestion des eaux usées dans les ménages, à la promiscuité de l'habitat, à l'indisponibilité de l'eau potable, la mauvaise gestion des déchets ménagers à proximité des marécages, les constructions sont faites le long des rivières et cela empêche une meilleure circulation des eaux et mieux leur bonne canalisation. La mauvaise circulation de l'eau entraine le développement des gîtes larvaires qui produisent des moustiques par de nombreuses mares d'eau autour des habitations. Le degré de précarité des populations ici accentue des risques sanitaires. Les préoccupations liées à l'éradication de cette maladie devenue un fléau social, sont énormes et suscitent la recherche des solutions et le concours de toutes les composantes de la société.

Dans le cadre de ce projet, les SIG vont nous permettre de mieux comprendre d'éventuelles interrelations entre l'environnement, la santé, les caractéristiques démographiques et/ou socio-économiques des populations. D'une manière générale il assurera la représentation de la dynamique spatio-temporelle de l'interaction entre les facteurs de la prolifération des maladies et le risque palustre dans la zone urbaine de Yaoundé.

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