CONCLUSION
Les résultats montrent que les effets de
débordement dans les différents pays sont très
variés. Un des facteurs explicatifs à cela reste le profil
économique de chaque pays. Nous concluons alors que l'hypothèse1
de la thèse est bien vérifiée dans la recherche ; c'est-
à-dire que l'ampleur des effets de débordement des chocs de
politiques budgétaires est tributaire du degré
d'hétérogénéité des structures
économiques. On voit également de façon très nette
que l'effet d'un choc de dépenses publiques est plus important que celui
d'un choc de recettes fiscales sur la croissance économique des pays.
Cela revient à affirmer l'hypothèse 2 de la recherche. Cette
différence d'amplitudes résulte d'une harmonisation de plus en
plus poussée en matière de politiques fiscales dans l'UEMOA.
Alors que les dépenses publiques jusque-là sont propres à
chaque Etat et définies de manière unilatérale. Nous avons
identifié aussi trois canaux de transmission dans l'UEMOA contrairement
aux quatre trouvés en zone euro. Aussi, l'hypothèse 3 de la
thèse est bien vérifiée dans le cadre de ce travail.
Ces résultats issus de nos travaux soulignent encore
quelques difficultés pour les politiques budgétaires à
assurer leur fonction de stabilisation. C'est pourquoi, nous formulons les
implications de politiques économiques suivantes à l'endroit des
autorités budgétaires :
- Accroître la capacité de réaction
des politiques budgétaires nationales face aux chocs
asymétriques (fonction de stabilisation)
Une diversification des ressources financières dans les
économies de l'UEMOA apparaît comme une condition sine qua non.
Cela suppose que les Etats doivent miser davantage sur la réforme du
secteur informel pour améliorer leurs assiettes fiscales. Ainsi, des
gains importants en bien-être des agents économiques peuvent en
découler et favoriser une mobilisation de l'épargne domestique.
Au plan macroéconomique, il faut également des réformes
structurelles relatives à l'amélioration de la flexibilité
des marchés et de certaines branches d'activitécomme
l'agriculture et les industries agroalimentaires, pour atténuer les
répercussions négatives des chocs budgétaires sur les
indicateurs économiques et sociaux tels que le taux de croissance ou de
chômage. Cette flexibilité des marchés demeure entre
autres, un gage de protection contre les chocs ; eu égard à la
contrainte de fixité du taux de change. Donc, il est impératif de
diversifier les économies, de constituer des stocks qui permettent
d'absorber les chocs.
- Asseoir un processus de coordination plus coopératif
des politiques budgétaires nationales (comme le
fédéralisme budgétaire)
L'interdépendance croissante des économies dans
une union monétaire nécessite également un degré de
discipline de nature à protéger les Etats des conséquences
négatives de certains choix de politiques économiques. Cela
conduit à deux conceptions antinomiques de la coordination des
politiques budgétaires : (i) celle qui est envisagée comme un
ensemble de règles coercitives visant à limiter les biais des
dépenses publiques ; (ii) et celle qui est mise en place par des mesures
discrétionnaires et dont l'objectif est la stabilisation
macroéconomique.
- Aller vers une intégration économique plus
poussée des marchés
Parmi les sources
d'hétérogénéité dans l'UEMOA, figurent en
bonne place les marchés. Une analyse plus poussée des
comportements économiques des agents (approche microéconomique),
exige à ce que les Etats aillent vraiment vers une suppression des
barrières non tarifaire pour développer plus d'échanges
commerciaux. Les diversités linguistiques, les croyances traditionnelles
et les préférences individuelles demeurent encore une entrave
à la libre circulation des biens et des personnes. Une grande
connectivité entre les pays de l'UEMOA serait bénéfique.
Car le développement des infrastructures contribue par ailleurs au
renforcement et à l'approfondissement de l'intégration
régionale. Elle stimule l'intégration des secteurs productifs,
puisqu'elle rapproche des espaces économiques, réduit ou
élimine les barrières au commerce et les coûts de transport
donc facilement au commerce international.
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