II.1.1- L'analyse keynésienne de la politique
budgétaire
Les analyses keynésiennes ont donné une
justification théorique à l'idée montrant que
l'utilisation du budget pouvait influencer la demande des agents
11 Une politique budgétaire est alors
pro-cyclique lorsqu'elle tend à accentuer les fluctuations de
l'activité. Par exemple, une politique de baisse d'impôt dans une
phase de forte croissance, ou une politique de consolidation budgétaire
en bas de cycle sont des politiques pro-cycliques.
12 Une politique budgétaire est
contra-cyclique lorsqu'elle permet d'amortir les fluctuations de
l'activité à
l'origine d'inefficacité économique et de
coûts sociaux.économiques (consommation des ménages,
investissement des entreprises). Le budget des Etats peut donc être
utilisé dans le cadre d'une politique de régulation de la
conjoncture. Toutefois il ne faut pas perdre de vue que cette régulation
peut jouer dans deux sens. En cas de sous-emploi (situation où le
chômage est important), l'Etat se doit de mener une politique de relance
afin d'augmenter la demande effective. En situation inflationniste ou de
déficits extérieurs importants), il doit mener une politique
d'austérité budgétaire. Les déséquilibres
apparaissent aussi lorsque le marché est défaillant (optique de
rigidité ou de flexibilité des prix), les effets de demande sont
captés par le canal du multiplicateur keynésien contrairement
à la logique néoclassique pour les interventions de l'Etat.
Ainsi, la théorie keynésienne s'oppose à celle
néo-libérale, car les pouvoirs publics sont à même
de soutenir la demande des agents lorsqu'elle est déprimée par
une politique relance ; où de la freiner par une politique
d'austérité budgétaire.
Si l'objet de la politique économique est de faire
passer l'économie d'un équilibre de sous-emploi vers un
équilibre de plein-emploi par une meilleure utilisation des facteurs de
production, alors cette recommandation pourrait susciter deux interrogations
majeures : d'une part, l'Etat peut-il intervenir constamment et dans des
proportions croissantes pour que l'économie ne s'écarte pas du
plein emploi ? D'autre part, l'Etat peut-il relancer l'économie
sans causer une dégradation durable des finances publiques ? Ces
questions invitent alors à exposer l'approche néoclassique de la
politique budgétaire.
II.1.2- L'analyse néoclassique de la politique
budgétaire
La théorie néo-libérale admet que l'Etat
doit se comporter comme un ménage ; c'est-à-dire ne pas
dépenser plus que ses ressources. Le déficit du budget de l'Etat
était alors un signe de mauvaise gestion, voire de gabegie. Le principe
même de la politique budgétaire est contesté par les
économistes libéraux, qui pensent qu'elle ne peut qu'entrainer un
dérapage des dépenses publiques, et une augmentation à
terme de la pression fiscale, obstacle à toute création
d'emploisnouveaux. Les néoclassiques affirment que l'activité
économique est entièrement déterminée par l'offre ;
de sorte que les déficits publics n'ont aucun effet sur celle- ci.
L'Etat est un facilitateur du marché qui doit créer des
conditions propices à la concurrence pure et parfaite et veiller au
respect de celle-ci.
Le problème posé ici est celui de
l'efficacité dans le temps de la politique budgétaire. Au
début de l'injection, celle-ci provoque un supplément de
production qui se dilue progressivement au cours du temps. Finalement,
l'économie perd toute trace de cette impulsion initiale.
|