V. Politique sociale
45. Les pouvoirs publics devraient accorder une importance
primordiale aux plans et programmes destinés aux jeunes et allouer des
crédits suffisants pour le financement des services, équipements
et personnels nécessaires en matière de soins médicaux, de
santé mentale, de nutrition, de logement, et dans d'autres domaines, y
compris la prévention de l'abus des drogues et de l'alcool et le
traitement des toxicomanes, en veillant à ce que ces fonds profitent
effectivement aux jeunes.
46. Le placement des jeunes en institutions devrait
n'intervenir qu'en dernier ressort et ne durer que le temps absolument
indispensable, l'intérêt de l'enfant étant la
considération essentielle. Il faudrait définir strictement les
critères de recours aux interventions officielles de ce type, qui
devraient être limitées normalement aux situations suivantes: a)
l'enfant ou l'adolescent a enduré des souffrances infligées par
ses parents ou tuteurs; b) l'enfant ou l'adolescent a subi des violences
sexuelles, physiques ou affectives de la part des parents ou tuteurs) l'enfant
ou l'adolescent a été négligé, abandonné ou
exploité par ses parents ou tuteurs; d) l'enfant est menacé
physiquement ou moralement par le comportement de ses parents ou tuteurs de
l'enfant ou l'adolescent est exposé à un grave danger physique ou
psychologique du fait de son propre comportement et ni lui, ni ses parents ou
tuteurs, ni les services communautaires hors institution ne peuvent parer ce
danger par des moyens autres que le placement en institution.
47. Les organismes publics devraient offrir aux jeunes la
possibilité de poursuivre des études à plein temps
(financées par l'Etat lorsque les parents ou tuteurs sont incapables
d'en assumer la charge) et d'apprendre un métier.
48. Il faudrait mettre en place des programmes de
prévention de la délinquance fondés sur les
résultats de recherches scientifiques sérieuses, puis en
surveiller et en évaluer périodiquement l'application ou les
modifier, le cas échéant.
49. Il faudrait diffuser auprès des spécialistes
et du public des informations scientifiques sur le type de comportement et de
circonstance qui peuvent entraîner la victimisation physique ou morale et
l'exploitation des jeunes ou qui sont symptomatiques d'une telle situation.
50. Dans l'ensemble, la participation aux plans et programmes
devrait être volontaire, et il faudrait que les jeunes eux-mêmes
prennent part à la conception, à l'élaboration et à
l'exécution de ces plans et programmes.
51. Les gouvernements devraient commencer ou continuer
à envisager, élaborer et appliquer des mesures et des
stratégies à l'intérieur ou à l'extérieur du
système de justice pénale pour éviter la violence dans la
famille dont sont victimes les enfants et pour assurer à ces derniers un
traitement équitable.
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