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Risques de crédits et réalisation des objectifs stratégiques d'une banque


par Jean Claude ILUNGA
Université de Lubumbashi - Licence en économie monétaire 2018
  

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SECTION 2 : LA GESTION DU RISQUE DES CREDITS

La gestion du risque des crédits fait partie des travaux à la charge des responsables financiers des établissements bancaires les plus complexes. Pour arriver à la simplification des analyses et la projection à court terme, moyen terme et long terme de cas à risque.

Dans la gestion du risque des crédits, il y a trois options que l'on peut relever qui facilitent cette gestion à savoir :

- La prise en compte du cadre général du risque des crédits ;

- L'évaluation du risque ; - La prévention du risque.

2.1. Le cadre général du risque de crédit

Le risque de crédit comporte deux aspects auxquels tout analyste-crédit doit tenir compte dans sa gestion. Le premier aspect est externe lié à l'insolvabilité de l'emprunteur et le deuxième et le dernier aspect est interne lié à la manière dont l'institution bancaire organise la fonction distribution crédit.

2.1.1. L'insolvabilité de l'emprunteur

En parlant de l'insolvabilité de l'emprunteur, il est utile de relever quatre aspects importants :

a. Le risque général

Dans ce point, il est nécessaire de retenir que l'insolvabilité de l'emprunteur découle des situations externes qui proviennent de la situation politique ou économique où ce dernier exerce ses activités. La source la plus fréquente de son insolvabilité est les crises économiques.

b. Le risque professionnel

L'insolvabilité de l'emprunteur par rapport à ce risque est liée à la conjoncture du secteur d'activité économique dû à la surcapacité de structure, des innovations qui modifient les procédés de fabrication, la contraction de la demande ou la concurrence de produits.

c. Le risque propre à l'emprunteur

L'insolvabilité de l'emprunteur au travers ce risque est le plus fréquent et le plus difficile à identifier pour les raisons d'origines multiples qui amènent l'emprunteur à ne pas honorer ses engagements à l'échéance du contrat.

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d. Le risque-pays

En rapport avec ce risque, il est important de retenir que l'insolvabilité de l'emprunteur provient de catastrophe naturelle, la crise politique ou économique, sa propre insolvabilité, la situation monétaire du pays où l'emprunteur exerce ses activités.

2.1.2. L'ORGANISATION DE LA FONCTION DISTRIBUTION CREDIT L'institution bancaire dans son organisation, en tenant compte de la distribution de crédit qui est liée à des situations variées et complexes doit à travers les cadres de direction générale concevoir une politique de crédit et prévoir certaines procédures très appropriées au traitement des dossiers crédit.

Ainsi, en rapport avec la politique de crédit, la direction générale s'appuie sur le comité des engagements ou des risques qui arrête des orientations en indiquant :

y' Les objectifs poursuivis qui doivent être en adéquation avec le plan stratégique de l'institution ;

y' Les taux d'intérêt que l'on doit facturer aux clients pour permettre la couverture de coûts engendrés par les crédits ainsi que les garanties à prendre ;

y' Les délégations de pouvoir qui précisent les montants maximum de crédit que le comité local de crédit ou un exploitant peut accorder sous sa seule signature.

En rapport avec les procédures de traitement de dossiers de crédit, l'institution bancaire doit disposer d'un analyste-crédit qui est appelé à faire l'étude de la demande de crédit en rassemblant toutes les informations nécessaires sur l'emprunteur en fonction de la liste préalablement établie de la nature de crédit et de la qualité de l'emprunteur, particulier ou entreprise qui vont permettre la prise des décisions d'accorder ou de refuser le crédit.

Après avoir fait l'étude de demande de crédit et aboutit à la décision d'accorder le crédit, le contrat de prêt signé entre les deux parties, la banque et l'emprunteur, l'analyste-crédit doit procéder au suivi du dossier crédit jusqu'au remboursement intégral en tenant compte de clauses fixées dans le contrat de prêt et prévoir le traitement approprié que l'on doit appliquer en cas de non-respect des engagements par l'emprunteur .

En dehors de suivi de crédit, la direction générale procède au contrôle de risque qui constitue un aspect du contrôle interne de la banque en s'appuyant sur les principes de l'indépendance de contrôleurs et de contrôlés , et deux degrés de contrôle, exhaustivité des contrôles, vérification de la cohérence des dossiers de crédit avec la politique de crédit de l'institution bancaire, la vérification du respect des procédures lors de l'étude de la demande de crédit puis du suivi du dossier crédit.

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2.2. ÉVALUATION DU RISQUE DE CREDIT

Le risque de crédit est une problématique centrale pour les banques et les marchés financiers. Lorsqu'un prêteur accorde un prêt à un emprunteur, celui-ci court le risque que ce dernier n'honore pas ses engagements relatifs au service rendu à la date fixé dans le contrat. Ceci constitue un cas particulier pour des prêteurs financiers tels que les banques, les établissements financiers, les investisseurs pour leurs crédits aux entreprises qui s'avèrent sensibles au défaut de paiement et/ou à la fiabilité de leurs contreparties.

Pour arriver à prendre leurs décisions de manière rationnelle, les prêteurs sont appelés à mesurer avec précision le risque de crédit des emprunteurs avant de leur accorder le crédit en fixant les conditions tout au long de la vie de celui-ci.

C'est ainsi, les institutions bancaires éprouvent les besoins d'évaluer les risques individuels de chaque client, le risque global de leurs portefeuilles de crédits.

En se situant dans le cadre de finance directe, les institutions bancaires disposent d'une véritable expertise qui leur confère un avantage concurrentiel dans le domaine de l'évaluation du risque de crédit. Cette évaluation se fait en tenant compte de catégories de la clientèle ou de l'emprunteur (particulier ou entreprise). Elle est facilitée par deux approches dont l'une traditionnelle et l'autre statistique (le crédit storting).

2.2.1. Évaluation du risque des particuliers

V' Approche traditionnelle

Au travers cette approche, l'évaluation consiste à saisir la capacité et la volonté de l'emprunteur de rembourser le crédit. Cette approche focalise son évaluation principalement sur les crédits à la consommation d'abord où on procède par la collecte de toutes les informations sur l'emprunteur et sur les antécédents en matière d'endettement et de solvabilité puis en s'appuyant sur le montant de crédit demandé par l'emprunteur , le caractère de revenus et les incidents pouvant intervenir dans les paiements.

En rapport avec les crédits immobiliers qui sont de long terme, on procède de la même manière que dans les crédits à la consommation mais en demandant aussi une assurance- crédit pour garantir la banque en cas de non remboursement.

V' Approche statistique(le crédit scoring)

Cette approche est la plus importante car elle permet d'analyser les risques de crédits aux particuliers au travers les classements des éléments de la population pour saisir les points de la difficulté de remboursement par l'emprunteur.

Défaillance de la contrepartie

Pertes attendues

Pertes inattendues

Primes de risque, provisions Fonds propres

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Cette approche est construite à partir des modèles économétriques (modèles Logit et Probit ) ou statistiques d'analyse de données grâce à une analyse discriminante où l'analyste-crédit se réfère aux attributs de solvabilité de l'emprunteur (l'adresse, la profession, l'âge, le revenu, la situation de famille) puis la détermination de la note limite qui révèle la probabilité d'insolvabilité élevée de l'emprunteur qui peut être un bon client ou un mauvais client.

2.2.2. Évaluation du risque des entreprises

En fonction de la variété de crédits qui sont destinés aux entreprises et le montant élevé différent de ceux destinés aux particuliers, l'évaluation de ce risque a fait l'objet de beaucoup de considération pour les banques pouvant permettre aux comités de direction d'une banque de faire preuve de leurs sens d'affaires et de leurs flairs. Cette évaluation est faite à l'aide d'une approche traditionnelle complétée par les méthodes de type crédit scoring.

2.2.2.1. Approche traditionnelle

Dans cette approche, l'analyste-crédit procède par le diagnostic financier de l'entreprise en se basant sur les informations collectées sur l'emprunteur telles que la connaissance de marchés et de produits sur lesquels le client opère, la compréhension de stratégie développée, la qualité de compétence et de moralité des dirigeants de l'entreprise puis sur la situation financière de l'emprunteur afin d'analyser la solvabilité de ce dernier selon qu'il s'agit de crédit d'exploitation soit de crédit d'investissement.

2.2.2.2. Les fonctions scorent dans le cas du crédit aux entreprises (approche statistique)

Cette approche est utilisée dans les entreprises qui sont classées soit entreprises saines ou entreprises vulnérables en se basant sur les attributs de solvabilité , des ratios financiers et la détermination de la note limite qui ont servir de base pour les nouveaux demandeurs de crédits.

En dehors de ces deux approches, les banques utilisent d'autres approches pour évaluer le risque de crédit telles que la notation externe et la notation interne. Ces approches se basent sur les trois méthodes proposées par le comité de bale telles que la méthode standard, la méthode IRB de base et la méthode IRB avancée en focalisant leurs attentions sur la probabilité de défaillance d'une contrepartie, les pertes attendues et les pertes inattendues.

Figure n°4 : évaluation et couverture du risque de crédit

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Source : S. Coussergues : gestion de la banque, p.194

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld