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Risques de crédits et réalisation des objectifs stratégiques d'une banque


par Jean Claude ILUNGA
Université de Lubumbashi - Licence en économie monétaire 2018
  

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2.3. LA PREVENTION DU RISQUE DE CREDIT

Après avoir circonscrit le cadre général du risque, évaluer le risque de crédit, il est nécessaire pour le comité de direction de prévenir ce risque sur une base de considération individuelle ou globale.

Partant de la prévention individuelle, on procède par une prise de garanties (réelles, personnelles), le partage de risques (à travers le cofinancement, les engagements de garanties), les clauses contractuelles (covenants, credit triggers), les dérivés de crédit.

En rapport avec la prévention globale, cette dernière est faite sur base de la division et plafonnement du risque de crédits ainsi que la titrisation.

C'est ainsi nous pouvons retenir que pour une vaste majorité de banques,la gestion des risques de crédit est une question de survie. Le profil des clients (à qui l'on a prêté) doit être transparent. Les risques associés aux principaux produits bancaires (qu'est-ce qui a été prêté) doivent être compris et gérés. Le profil d'échéance des produits de prêt (pour combien de temps les prêts ont-ilsété accordés) est fortement lié à la gestion des risques de liquidité.

On peut limiter le risque de crédit en réduisant les prêts aux tiers liés ainsi que l'importance de ces derniers et l'exposition aux risques qu'ils représentent. La classification des actifs et les dotations aux provisions contre les pertes possibles ont un impact non seulement sur la valeur du portefeuille de prêts mais aussi sur la valeur véritable sous-jacente du capital de la banque.

En effet, après avoir pris connaissance sur la façon dont le risque de crédit peut être géré dans une banque, ce point qui suit est consacrée à la rentabilité bancaire au cours de laquelle notre attention est orientée vers la notion de la rentabilité, une revue de la littérature sur ses déterminants et les différents ratios de mesure ainsi que les différentes méthodes d'évaluation de cette dernière.

SECTION 3. LA RENTABILITE BANCAIRE 3.1. Notion de la rentabilité bancaire

Selon MELYON dans son ouvrage intitulé « gestion financière, p.166 », la rentabilité est l'aptitude à produire un profit ou un résultat. C'est ainsi, pour arriver à faire un jugement de la rentabilité d'une firme, il parait nécessaire de faire un rapprochement de résultat dégagé avec les moyens mis en oeuvre pour obtenir ce résultat c'est-à-dire capital qui s'y trouve investi.

En rapport avec un établissement de crédit, la rentabilité est le reflet de son aptitude à créer de la valeur et à dégager des gains suffisants permettant la poursuite de ses activités et de sauvegarder sa position sur le marché interbancaire et sur les marchés financiers. Ainsi pour une banque, l'existence

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d'un niveau minimum de la rentabilité est indispensable et que l'appréciation de cette dernière est réalisée au travers l'établissement du compte d'exploitation de la banque.

3.2. Les théories sur la rentabilité et ses déterminants

En faisant référence à la plupart d'études et recherches sur la rentabilité et ses déterminants, on classe les déterminants de la rentabilité à trois niveaux différents qui se résument en deux catégories de facteurs dont les facteurs internes et les facteurs externes. Les facteurs internes à la banque représentent les facteurs relevant de la gestion propre à chacune de banque. Alors que les facteurs externes à la banque sont ceux qui représentent l'environnement légal à l'intérieur d'une industrie bancaire et à l'environnement macroéconomique du pays.

C'est ainsi, au travers chacune des catégories de ces facteurs, il y a eu la proposition des multiples variables donnant l'explication sur la nature exacte de l'étude. Pour la première fois, ces variables ont été proposées par les auteurs tels que Arnold A. HEGGESTAD et John J. MINGO en 1976, Brock SHORT en 1979 et Philip BOURKE en 1989. Jusqu'à présent, on retient deux catégories d'études sur ce point. La première catégorie de ces études est celle où l'analyse de la rentabilité et de ses déterminants a été faite en se concentrant sur un seul pays. Parmi les auteurs ayant menés les études cette première catégorie, on retient Allan N.GERGER en 1985, Lazarus ANGBAZO en 1997 et Liu et Wilson en 2010. La deuxième catégorie de ces études est celle où les chercheurs ont fait l'utilisation d'un panel de plusieurs banques de différents pays et parmi les auteurs, on a tels que Molyneux et Thornton en 1992, Abreu et Mendes en 2001 ainsi que Goddard, Molyneux et Thornton en 2004.

Après ces diverses études, les résultats qui en résultent varient de manière significative en fonction de la différence des données utilisées, des horizons temporels et de l'environnement macroéconomique. Malgré tout ce qui précède, il y a plusieurs déterminants sur lesquels différents auteurs et chercheurs s'entendent à cause des effets que ces derniers peuvent avoir dans le futur ou sur le long terme sur la rentabilité de la banque.

En ce qui est des facteurs internes, ces auteurs retiennent :

? La liquidité

La liquidité définie comme étant la capacité d'un solvens à rembourser ses dettes à son créancier. Ce qui fait qu'une mauvaise qualité des actifs ainsi qu'un niveau de liquidité trop infime constituent deux raisons principales raisons qui peuvent amener une banque à la faillite. Bourke en 1989 a obtenu une relation significativement positive entre la liquidité et la rentabilité. Molyneux et Thornton en 1992 ont, quant à eux, trouvé une faible relation inverse entre la liquidité et la rentabilité.

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? Les capitaux propres

En faisant référence à la littérature bancaire, plusieurs études démontrent que les banques possédant un niveau de capital élevé performaient davantage que celles qui en détenaient un plus faible. Bourke en 1989 a trouvé une relation positive significative entre le ratio de capital et la rentabilité. Pour lui, on peut faire la spéculation que les banques étant bien capitalisées ont la possibilité d'accéder à des sources de fonds moins dispendieuses. Abreu et Mendes en 2001 ont à leur tour trouvé des effets positifs entre ce déterminant et la rentabilité. Liu et Wilson en 2010 ont eu une relation positive entre le ratio de capital sur actif (KA) et le ROA et ROE. Toutefois, en ce qui concerne une autre mesure de la rentabilité qui est NIM, ils ont obtenu une relation négative dans la plupart de leurs régressions.

? Les charges d'exploitation bancaire

Le niveau des dépenses d'opérations est vu comme un indicateur de l'efficacité de la gestion dans une entreprise. Ces charges représentent donc un des éléments importants dans l'optique de la détermination de la profitabilité. En 1989, Bourke et Molyneux ainsi que Thornton en 1992 trouvent une corrélation positive entre la gestion des actifs efficaces et la rentabilité. En se basant sur les études antérieures, on se retrouve qu'il n'y a pas de consensus sur l'impact des coûts liés aux personnels sur la rentabilité. Pour Bourke, les coûts liés aux personnels ont une corrélation faible avec la rentabilité bancaire. Molyneux et Thornton quant à eux, les charges ont une corrélation forte avec la rentabilité économique(ROA). Ce qui nous amène à donner des arguments selon lesquels les banques qui ont généré plus de profits parviennent à rémunérer mieux leurs employés. Plusieurs chercheurs supportent l'inclusion d'une variable reliée aux charges d'exploitation.

? La taille de la banque

Pour arriver à déceler la présence d'économies d'échelle dans le temps jadis, la variable représentant la taille de la banque en termes d'actifs, a été utilisée. C'est pourquoi, selon Short en 1979, les banques disposant de taille plus grande sont considérées de manière générale plus rentable. Alors que Benston, Hanweck et Humphrey pour leur part en 1982, sont arrivés à donner une conclusion selon laquelle les banques de grande taille ne parvenaient à bénéficier d'économies d'échelle. Ce qui fait que ces banques pourraient de manière éventuelle, faire face à des déséconomies d'échelle qui affecteront la rentabilité de ces dernières.

En ce qui concerne les facteurs externes qui déterminent la rentabilité dans la banque, nous distinguons les variables de l'environnement macroéconomique et celles appartenant à l'environnement interne au secteur bancaire. Parmi ces facteurs, on peut retenir :

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? La concentration

Selon Molyneux et Thornton en 1982, le secteur bancaire caractérisé par un niveau élevé de concentration peut conduire à des profits monopolistiques. Short de sa part, révèle que les banques faisant partie d'un marché tellement concentré ont la possibilité de pratiquer la collusion.

? Le Type d'appartenance

La banque peut appartenir au secteur public ou au secteur privé. A cette appartenance l'un des secteurs, on constate que, les banques du secteur public ont de ratios de capitaux faibles par rapport à celles du secteur privé.

? L'inflation

Selon les études menées antérieurement, l'inflation a un impact sur la rentabilité de la banque en fonction de la vitesse à laquelle les revenus et les dépenses dans cette dernière vont augmenter par rapport à l'inflation (Revell en 1979).

? La concurrence

C'est une variable explicative considérée comme un déterminant qui influence la rentabilité bancaire. En examinant l'effet de l'intégration de nouvelles entreprises dans le marché de la concurrence, Roades en 1980 a trouvé les résultats selon lesquels qu'aucune relation significative n'existait entre l'entrée des nouvelles entreprises et la concurrence. Suite à des difficultés de faire l'évaluation de l'impact de la concurrence sur la rentabilité, plusieurs chercheurs dans le domaine préfèrent l'intégrer dans le cadre de la réglementation du secteur bancaire.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld