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Risques de crédits et réalisation des objectifs stratégiques d'une banque


par Jean Claude ILUNGA
Université de Lubumbashi - Licence en économie monétaire 2018
  

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CONCLUSION PARTIELLE

Le crédit bancaire constitue une des principales sources de profitabilité de l'activité d'intermédiation bancaire. Ce dernier représente l'acte par lequel une personne agissant à titre onéreux et/ou promet de mettre des fonds à la disposition d'une autre personne ou prend dans l'intérêt de celle-ci, un engagement par signature tel qu'un aval, un cautionnement ou une garantie. Cette activité comporte des effets néfastes dans le long terme lorsque l'institution bancaire ne fait pas l'analyse de la qualité de personnes auprès desquelles elle accorde de crédits qui, à l'échéance ne parviennent pas à honorer leur engagement. Ceci engendre ce que nous appelons le risque de crédit qui est le pourcentage de chances pour qu'un débiteur ou l'émetteur d'un moyen de paiement soit dans l'impossibilité de payer l'intérêt dû

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ou de rembourser le principal selon les termes spécifiés dans la convention de crédit qui est inhérent à l'activité bancaire.

De ce fait, le risque de crédit constitue une des sources du non réalisation des objectifs que la banque dans le long terme. Ceci nous amène à mettre fin à ce chapitre qui était consacré aux généralités où nous avons passé en revue les concepts sur les crédits bancaires, les risques bancaires, les objectifs stratégiques puis la présentation du champ d'investigation qui est l'Afriland First Bank CD.

Selon Crouzille et alu dans un article intitulé Bank stock volatility, news and asymetric information in banking : an empirical invesgation. Journal of Multional Financial publié en 2004 affirment que les

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CHAPITRE DEUXIEME : REVUE DE LITTERATURE

La prise élevée de risque de crédit dans une banque peut avoir comme origine un mauvais traitement des différentes informations relatives à la qualité de ses emprunteurs. C'est ainsi, la prise de décision de crédit qui en découle exige un diagnostic important de la capacité qu'a un emprunteur de rembourser un crédit.

Selon Jensen et Meckling, en 1976, les dirigeants / actionnaires d'une entreprise n'ont pas les mêmes intérêts que les créanciers et disposent davantage d'informations sur la qualité de leurs projets et sur leurs propres intentions de remboursement des crédits accordés. Suite à l'asymétrie d'information cela entraine divers phénomènes de sélection adverse et d'aléa moral. L'emprunteur peut cacher une importante information concernant le risque que comporte son projet d'investissement en vue d'obtenir un crédit ou dans le souci d'avoir le crédit dans les conditions plus favorables.

C'est ainsi, nous constatons que la sélection adverse provient de l'incapacité du prêteur à faire la distinction entre les bons et les mauvais emprunteurs. En dehors de ceci, l'emprunteur peut aussi adopter certaines attitudes, stratégies risquées pour maximiser l'espérance de son revenu au détriment du prêteur lorsque le crédit lui est accordé. De ceci apparait le phénomène d'aléa moral qui est le fruit de l'incapacité du prêteur à contrôler les différentes intentions de l'emprunteur et d'évaluer ses efforts une fois le crédit accordé.

En effet, au travers cette première section de ce chapitre de notre thème sous étude, notre attention est orientée en premier lieu sur la relation bancaire et le risque de crédit puis pour finir enfin avec les objectifs stratégiques en termes de rentabilité et part de marché.

SECTION 1 : RELATION BANCAIRE ET RISQUE DE CREDIT

Dans l'intermédiation financière, les banques jouent un rôle principal de l'obtention de l'information relative à la qualité de l'emprunteur nécessaire pour pallier à l'imperfection du marché de crédit et de l'asymétrie d'information. C'est ainsi, dans le financement de l'économie, l'asymétrie d'information semble être la principale contrainte dans la mesure où les différentes parties au contrat financier n'ont pas une information précise entre elles.

De ce qui précède, dans le système financier, les institutions bancaires assurent une relation entre les agents ayant une capacité de financement et ceux ayant un besoin de financement. Ces dernières font les opérations de transferts de fonds de déposants vers les emprunteurs. Elles ont pour matière première, la monnaie et le traitement de l'information.

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banques et les intermédiaires financiers, en général, sont considérés comme les agents jouant un rôle primordial dans le système financier comme les intermédiaires d'informations.

Suite à cette asymétrie informationnelle des marchés financiers, cela a entrainé la mise en place d'importante littérature bancaire, notamment la théorie d'intermédiation financière qui a mis en exergue un niveau supérieur d'information de la banque au détriment d'autres intermédiaires financiers. Et ce niveau de supériorité est assignée à la particularité de relation liant les banques à leurs clients et leurs permettant de disposer d'une source d'information privée. A partir de ceci, les banques semblent disposer d'une certaine expertise dans l'évaluation des emprunteurs et des risques auxquels elles sont exposées en accordant le crédit.

C'est ainsi, au travers cette première section de ce chapitre notre attention est focalisée sur les problèmes de l'asymétrie d'information entre les banques et les emprunteurs, les différentes voies de sortie de l'asymétrie d'information proposées par les emprunteurs et les banques, les dispositions prises par les banques face à l'asymétrie d'information ainsi que les différentes théories sur la relation bancaire et le risque de crédit bancaire.

1.1. LES PROBLEMES D'ASYMETRIE D'INFORMATION ENTRE LA BANQUE ET LES ENTREPRISES

Dans les relations entre les intermédiaires financiers et les emprunteurs lorsque les agents ne sont pas dotés d'informations à un même niveau, nous nous retrouvons dans une situation d'asymétrie informationnelle. Et sur le marché de crédit, face à l'emprunteur, le prêteur ne peut qu'être en position de faiblesse, car le premier dispose d'une information précise sur le projet à financer.

C'est ainsi, dans l'évaluation du risque de crédit, la contrainte découle de l'asymétrie d'information rendant difficile l'évaluation des emprunteurs. Pour minimiser le risque des crédits, les banques doivent avoir la capacité de collecter et de bien traiter les informations lors de la sélection des demandes de crédits. Dans la sélection, le prêteur cherche d'information sur les différentes caractéristiques de l'emprunteur et lorsque le crédit est attribué à l'emprunteur, il cherche les informations dans le souci de bien contrôler les diverses actions entreprises par ce dernier. Alors dans cette recherche d'information, la banque est confrontée à une situation d'asymétrie d'information qui donne lieu à deux problèmes sur le marché de crédits dont l'un intervenant avant la conclusion du contrat est appelé sélection adverse et l'autre qui se produit après la signature du contrat et l'octroi du crédit appelé aléa moral.

1.1.1. La sélection adverse

Lorsque l'emprunteur détient plus d'informations que le prêteur, il peut les dissimuler ou ne pas révéler ce qui fait à ce que la banque se trouve dans l'impossibilité de faire l'observation de sa qualité. Dans ce contexte, l'asymétrie d'information est ex ante, la banque est exposée à un problème de

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sélection adverse. Cette sélection adverse qui apparait avant que le contrat soit signé, découle du fait qu'une information concernant les caractéristiques de l'emprunteur est dissimulée.

Dans l'histoire, cette notion fut abordée par le modèle de Georges AKERLOF en 1970 dans sa revue intitulée The Market of Lemons: Quality uncertainty and the Market mechanism». Vol. 31, pp. 488500, dans une étude menée sur la vente des voitures d'occasion. Ce modèle demeure parmi les modèles fondamentaux d'économie d'information. Dans ce modèle, l'asymétrie d'information se traduit par une application d'un prix moyen unique pour les produits ayant de qualités différentes. La sélection adverse peut entrainer l'éviction des acteurs qui proposent de produits de meilleure qualité. L'incertitude sur la qualité du produit induit la possibilité de fraude.

En rapport avec la relation crédit, les mauvais emprunteurs adoptent les attitudes pour être considérés comme étant peu risqués. Ils sollicitent le crédit même à un taux d'intérêt élevé car ils n'ont pas le souci de remboursement, ce qui affecte les bons emprunteurs. Les bons risques quittent le marché et les mauvais y restent.

Par conséquent, les prêteurs sont confrontés à la difficulté de faire la discrimination de manière efficiente entre les emprunteurs peu risqués ou de bonne qualité. Ils peuvent sélectionner les projets les plus rentables ou plus surs difficilement. L'asymétrie d'information ex ante dans ce cadre induit une allocation inefficace du crédit. Dès lors, le taux d'intérêt peut agir comme un mécanisme de tri. Et pour pallier au problème d'asymétrie, les prêteurs essayent de séparer les bons des mauvais risques de crédit.

En effet, l'identification des bons emprunteurs est assez difficile et problématique. Suite à cette incapacité pour la banque de connaitre avec exactitude le risque des emprunteurs potentiels, J. STIGLITZ et WEISS en 1981 dans une revue intitulée «Credit rationing in markets with imperfect information». Vol n°3, p. 93-110, disaient que la banque applique le même taux à tous les candidats et ce taux permet de maximiser son rendement anticipé. Dans leur analyse, l'hypothèse fondamentale est celle d'une banque passive qui ne peut différencier les demandeurs de crédit que par l'application du taux d'intérêt unique à travers des contrats mélangeants. Pour que les emprunteurs puissent révéler d'une manière ex ante, leurs qualités, la banque peut être active et mettre en place des contrats séparants tout en proposant dans cette perspective, une gamme des contrats différenciés.

Et les théories qui sont fondées sur une hypothèse de banque passive et celles reposant sur les banques actives ne s'affrontent pas mais se complètent dans un contexte d'un marché bancaire qui est caractérisé par une asymétrie d'information forte.

1.1.2. L'aléa moral entre institution bancaire et les emprunteurs

Lorsque la signature du contrat intervient et après cette dernière, l'asymétrie d'information ex post induit au problème d'aléa moral. Ce dernier intervient et met le préteur dans l'incapacité de faire

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l'observation des actions indésirables dans lesquelles l'emprunteur s'engage qui sont à la base de diminution de la probabilité de remboursement du prêt.

En effet, une fois que l'emprunteur a obtenu du prêt, peut tenter d'exploiter l'avantage informationnel dont il a à sa disposition de manière opportuniste en prenant des risques plus importants qui peuvent dégager un rendement plus élevé mais s'accompagnant aussi d'un risque de défaut grand. C'est ainsi, l'aléa moral est le résultat du non-respect des termes du contrat.

Toutes fois, les problèmes qui sont liés aux risques de comportement opportuniste adopté par l'emprunteur intervenant après la signature du contrat sont de deux sortes dont l'un ex ante et l'autre est ex post. D'une part, l'aléa moral ex ante se manifeste avant que le contrat touche à sa fin où l'emprunteur peut faire l'allocation des fonds prêtés à des fins plus risquées que prévu dans le contrat , soit pour l'usage personnel soit pour l'investissement dans les projets non rentables qui sont susceptibles de renforcer sa richesse personnelle disait Fréderic MISHKIN en 2013 dans son ouvrage intitulé Monnaie, banque et marchés financiers , p.249. Ainsi, l'emprunteur se trouve dans l'incapacité d'honorer ses engagements envers la banque, ce qui augmente son exposition au risque de crédit .Alors, on assiste à un désavantage informationnel qui peut impliquer une mauvaise allocation de crédit et exposer la banque à un risque de crédit important. D'autre part, l'aléa moral ex post se produit à la fin du contrat où honorer ses engagements envers la banque qui est son prêteur.

C'est ainsi, pour pallier au problème de l'aléa moral ex ante ou ex post, la banque entant que contrôleur délégué, contrôle et surveille les actions qui sont menées par l'emprunteur. Elle doit inciter l'emprunteur au respect de ses engagements. Ce contrôle est coûteux mais il permet à la banque de réduire l'aléa moral. Elle doit inciter l'emprunteur à une prise de décisions optimales qui assurent le remboursement du crédit emprunté en faisant le choix du projet le plus sûr et en fournissant un effort adéquat pour arriver à sa réussite.

En ce qui concerne la sélection adverse, la banque active est appelée à mettre en place la structure incitative pour pallier le problème de l'aléa moral de l'emprunteur. Dans ce cas, elle exige des garanties, contrôle les performances de projets et la structure des contrats de crédits de manière à permettre le remboursement des fonds qu'elle a accordé.

Eu égard à ce qui précède, nous pouvons retenir que les banques étant parmi des créanciers souffrent du déficit d'information par rapport aux emprunteurs. C'est ainsi, tout ceci peut être synthétisé à travers le schéma ci-dessous qui donne les risques inhérents à l'asymétrie d'information.

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Figure n°2: Problèmes inhérents à l'asymétrie d'information

Asymétrie d'information

Information cachée

Aléa moral ex ante

Aléa moral ex post

Comportement caché

Information cachée

Conséqu

Sélection adverse

ences

Temps

Ex post

Échéance du contrat

Causes

Ex ante

Nous constatons que, la réduction de l'asymétrie d'information et des problèmes qui en résultent devient essentielle. C'est pourquoi, dans ce point qui suit nous nous intéressons aux différentes solutions prises par les emprunteurs et les prêteurs pour diminuer l'asymétrie d'information suite aux conséquences néfastes qu'elle engendre car selon Joseph STIGLITZ et WEISS en 1981, les emprunteurs aussi bien que les prêteurs subissent les conséquences négatives de l'asymétrie d'information. En cas de sélection adverse, les emprunteurs de bonne qualité voient leurs demandes de crédit refusées, tandis qu'à cause du comportement d'aléa moral adopté par les solliciteurs de crédit, les prêteurs voient leurs expositions au risque de crédit augmentée.

1.2. LES SOLUTIONS PRISES PAR LES EMPRUNTEURS ET LES

PRETEURS FACE A L'ASYMETRIE D'INFORMATION

Face à une situation d'asymétrie d'information et les risques qui en résultent dont la sélection adverse, les entreprises qui empruntent se trouvent dans l'obligation de révéler leur qualité aux prêteurs. C'est ainsi, les entreprises de bonne qualité ont le pouvoir de faire le choix de se signaler aux prêteurs. Elles utilisent ainsi, les moyens mis à leur disposition pour faire la signalisation de leur qualité au marché et ces moyens sont coûteux. Alors les prêteurs et la banque notamment peuvent procurer à ces moyens une certification bancaire moins coûteuse.

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1.2.1.Les signaux émis par l'emprunteur

Comme évoqué dans le point précédent, l'asymétrie d'information ex ante provoque un effet de la sélection adverse, ce qui fait que sur le marché de crédit, les emprunteurs de bonne qualité ayant un faible risque de défaut se trouvent ainsi évincés. Ces derniers deviennent les premières victimes de l'incapacité des prêteurs de faire l'identification de leur qualité.

Dans ces conditions, ils sont incités à envoyer des signaux révélant leur qualité pour minimiser cette exclusion à laquelle ils font face. Et en prolongeant le travail de Georges AKERLOF de 1970, SPENCE en 1973 s'intéresse aux mécanismes de transfert de l'information qui permettront de mieux faire l'évaluation de la qualité du produit que l'on échange sur le marché du travail. Au travers ce prolongement, il montre qu'un chercheur d'emploi doit signaler sa compétence à son futur employeur.

De manière générale, pour arriver à lever l'asymétrie d'information, celui qui détient le produit de meilleure qualité voudra faire la signalisation de celui-ci sur le marché. L'efficacité de ce signal est toutefois tributaire, d'une part, à la perception partagée de ce dernier considéré comme véhicule d'information par l'émetteur et le récepteur. D'autre part, le signal ne doit pas être imité. C'est pourquoi Spence en 1973 établit une condition : le cout marginal du signal doit être décroissant avec la qualité de l'émetteur.

En appliquant la théorie du signal au marché de crédit qui est caractérisé par une forte l'asymétrie d'information, celle-ci montre que le niveau d'endettement, la participation du dirigeant dans la capital de la firme et la maturité de la dette peuvent constituer des signaux crédibles de la qualité des emprunteurs et de leurs capacités financières. Ces signaux permettent ainsi à l'atténuation de l'asymétrie d'information et favorisent donc une obtention de financement à des conditions favorables pour les entreprises ayant une bonne qualité.

1.2.2. La production d'information par la banque

L'emprunt bancaire revêt un caractère de signalisation. Dans le cas où les entreprises sont dans l'incapacité de faire la signalisation, la banque procède par une production et une transmission au marché d'une information gratuite sur la qualité de l'entreprise et ses revenus futurs. Selon Vilanova en 1999, cette information s'adresse aux partenaires externes qu'ils soient investisseurs ou non-investisseurs car ces derniers sont sous informés et incapables d'atténuer leur déficit informationnel. Dans ces conditions, ils sont incités à exploiter l'information transmise par la décision du prêt bancaire pour faire l'évaluation de la santé financière de la firme.

C'est ainsi FAMA en 1985 argumente que les entreprises qui sont financées par les crédits bancaires parviennent à émettre un signal de bonne performance au marché. Ce signal est d'autant plus important lorsque la dette est à court terme. Dans ce cas, la banque est considérée un créancier de rang inférieur et le renouvellement de la dette aux créanciers de rang supérieur. Ce qui fait que ces derniers

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recourent à ce signal et ne s'engagent pas, à leur tour, dans le processus d'évaluation couteux de la santé de la firme en question.

L'emprunt bancaire est considéré donc comme une dette interne qui donne un accès à une information privée indisponible au prêteur externe. L'endettement bancaire permet ainsi à l'emprunteur de réaliser des économies des couts de production de l'information.

En effet, le signal bancaire semble être un outil de prise de décision pour les partenaires investisseurs, à savoir les actionnaires externes et d'autres créanciers. L'information qui est transmise par la banque permet aux partenaires de réduire leur effort de surveillance, ce qui les amène à se concentrer sur la production des biens et services et de déléguer le contrôle de la l'entreprise à la banque. Alors le mécanisme de transfert de l'information peut se présenter de la manière suivante au travers cette figure ci-dessous : Figure n°3 : la signalisation par l'emprunt bancaire

Emprunteur

Étape1 : décision de prêt

Étape3 : décision

d'investissement

Banque (informée)

Étape2 : signal sur l'emprunteur

Partenaires externes (sous-informés)

Source : Vilanova (1999, p.60)

Elle est à mesure de donner la solution aux problèmes de manière plus efficace que d'autres partenaires externes grâce aux quatre fonctions qu'elle assure. Ces quatre fonctions sont les suivantes :

? Elle collecte d'abord une information privative sur l'emprunteur ;

? Elle traite l'information et contrôle le risque ;

? Elle produit l'information destinée au marché, véhiculée par les

contrats de crédit ;

? Elle dispose la capacité de signalisation.

A partir de ceci, le problème se pose sur la supériorité du savoir bancaire et de la crédibilité de

l'information transmise par la banque où la préoccupation majeur est de savoir pourquoi la banque est

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la plus apte que d'autres intermédiaires financiers à lever l'asymétrie d'information des emprunteurs ? Ce qui nous amène à aborder le point lié aux actions menées par la banque face à la situation d'asymétrie d'information.

1.2.3. Les actions de la banque face à l'asymétrie d'information

Selon Lobez et Vilanova, 2006, p.126, « la banque n'est pas passive face aux problèmes informationnels posés par les emprunteurs ». C'est ainsi, les contrats bancaires peuvent constituer un moyen efficace pouvant permettre de résoudre les problèmes d'asymétrie d'information. En étant active, la banque parvient à une mobilisation des outils qui incitent les différentes entreprises au respect de termes de contrats de crédit initial. Dans cette optique, la banque met en place de contrats séparants, incitatifs qui sont caractérisés par les clauses contractuelles restrictives et exige des garanties afin de minimiser ses pertes en cas de défaillance de l'emprunteur.

En effet, suite à la discussion axée sur la définition de la relation bancaire et de ses dimensions, nous proposons dans le dernier point de cette première section, un aperçu théorique sur le développement d'une relation bancaire en mettant une évidence sur la supériorité de l'information dégagée par cette dernière.

1.2.4. Les théories sur la relation bancaire

Dans l'histoire bancaire, les premières études de la relation bancaire remontent aux années 50. C'est en 1951 que ROOSA fut pour la première fois une étude sur la relation bancaire entre la banque et le client en se situant dans un environnement caractérisé par le rationnement de crédit. Dans cette étude, il est abouti au résultat selon lequel la disponibilité du crédit augmente lorsque l'entreprise parvient à établir une relation de long terme avec sa banque. Les relations bancaires sont considérées alors comme étant un moyen d'assurer la disponibilité du crédit.

C'est ainsi en 1961 et 1963, HODGMAN en se basant sur une enquête réalisée auprès des principaux dirigeants de dix- huit banques commerciales, s'intéresse à la relation de dépôt d'une manière générale et particulièrement sur l'existence de la double relation entre le client et la banque. Au travers de son étude, il constate que les déposants reçoivent des crédits à des conditions plus avantageuses que les non-déposants, ce qui fait que la relation de dépôt semble constituer la base de développement de la relation bancaire.

En dehors de ces auteurs, Veine, Kane et Malkiel en 1965 vont se baser sur le travail mené par Hodgman en 1961 et 1963 en argumentant qu'une forte relation de dépôt, donc une forte relation bancaire permet d'augmenter l'offre de crédits et que la banque n'offre de conditions de financements avantageuses qu'à ses anciens clients avec lesquels elle entretient une relation. Ce que Fried et Howitt en 1980 dans leur modèle théorique donnent un enseignement selon lequel les anciens clients ayant

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déjà été évalués par la banque, sont moins rationnés que les nouveaux et que les emprunteurs qui entretiennent une relation de long terme avec la banque ont la facilité d'accéder au crédit.

A partir de ces premiers modèles théoriques, nous arrivons à la conclusion selon laquelle les entreprises sont moins rationnées lorsqu'elles s'engagent dans les relations de long terme avec leurs banques. Et au travers toutes ces études, on trouve un point commun qui est celui dont la banque gagne plus un avantage informationnel sur ses concurrents dans la mesure où elle parvient à identifier et contrôler les comportements de ses clients grâce à leurs comptes de dépôt. Cet avantage permet la réduction du rationnement des crédits que l'on accorde aux emprunteurs.

En effet, en dehors de la relation de dépôt, WOOD en 1975 affirme que la relation bancaire de long terme peut aussi s'établir dans un premier temps au travers les conditions avantageuses de crédits offertes par la banque telles que le taux d'intérêt faible pour pouvoir bénéficier et dans un second temps, à partir d'un durcissement des conditions de financement ce qui va entrainer dans ce cas, un taux d'intérêt plus élevé.

Dans la détermination des coûts et la survie des firmes en périodes de difficultés, le choix d'une banque pour ces derniers est une décision importante a signalé STANCILL en 1980. En 1981, OKUN va affirmer que les banques commerciales constituent une principale source de financement des entreprises de petite taille et des ménages. Il ajoute en plus que, une relation clientèle à long terme s'établit entre les banques et les emprunteurs dans le sens où les firmes acceptent de fournir de manière régulière l'information aux institutions bancaires du fait de l'exercice des activités dans un même espace. Tout ceci amène Okun à mettre en considération que le marché de crédit est un marché des contrats implicites amenant les signataires de préférer entretenir les relations durables au lieu de viser la maximisation de profit de manière immédiate. Ce qui amène la banque dans cette perspective de faire une exigence d'un taux d'intérêt plus élevé tout en assurant une satisfaction aux besoins de l'emprunteur quel que soit la situation et/ou la conjoncture économique.

Cependant, ces différentes approches présentent de limites du fait du non prise en considération de certains aspects informationnels de la relation entre la banque et les emprunteurs. Ce qui fait que, suite au développement de l'économie d'information, on assiste à la recherche qui s'est massivement orientée vers les analyses plus approfondies de la relation entre la banque et les emprunteurs.

C'est ainsi, après avoir donné une description théorique sur la relation bancaire entre la banque et sa clientèle qui est source de la naissance du risque des crédits, il est utile et pertinent à présent d'aborder dans cette section qui suit de quelle manière le risque de crédit peut être gérer pour permettre à la banque de réaliser ses objectifs qu'elle s'est déjà fixé pour atteindre dans le long terme.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand