4.3. Revue de la littérature
4.3.1. Importance des PFNL
Plusieurs études ont montré l'importance des
PFNL, (Nasi et al., 2008 ; Ndoye, 1995; Falconer, 1992 ).
Les PFNL sont importants aussi bien pour les populations en milieu rural qu'en
milieu urbain. Ils procurent plusieurs ressources à ces populations
à savoir : les aliments, les médicaments, les
matériaux de construction, les ressources aux significations
spirituelles et culturelles (Hoare, 2007 : 6). Les PFNL qui entrent dans
l'alimentation, l'artisanat, la construction, la médecine traditionnelle
et la pharmacopée ont joué un rôle déterminant dans
la gestion de la crise économique au Cameroun (Iqbal, 1995).
Ngala (1997) affirme que les revenus que les populations
urbaines et rurales obtiennent des PFNL représentent un filet de
sécurité permettant de réduire les tensions sociales
provoquées par la crise économique. Grâce aux PFNL, on
réussit à avoir une alimentation variée et
équilibrée à moindre coût.Ayuk et al.
(1999) estiment que plus de 300 millions de personnes dans le monde tirent
toutes ou une partie de leur subsistance et de leurs revenus des PFNL.Au
Cameroun, ilexiste des filières organisées pour plusieurs
produits phares comme le njansang (Ricinodendron heudelotii), lamangue
sauvage (Irvingia gabonensis), le gnetum (Gnetum spp.)dont
les chiffres d'affaires dépassent les 325 millions de FCFA par an pour
certaines d'entreelles (Ndoye et Tieguhong, 2004 ; Awono et
al.,2009).
Les PFNL donnent aux ménages en milieu rural des
opportunités de diversification des revenus. Les cultures
vivrières, de rente ne constituent plus la seule source de revenus des
ménages. Au Cameroun, ils sont autoconsommés autantque
commercialisés, par les hommes et les femmes qui participent à
leur récolte (Sven, 2001). Dans certaines zones frontalières des
Régions du Sud et de l'Est du Cameroun, les PFNL sont les produits les
plus consommés tenant lieu d'aliments (Ndoye et Ruiz-Perez, 1997). Ils
constituent des alternatives valables, en termes de création de revenu,
d'appoint alimentaire et de pharmacopée (Tabuna, 1999). En plus,
l'aménagement des PFNL est souvent considéré comme une
solution alternative permettant une gestion durable des forêts et la
préservation du patrimoine forestier (Ndoye, 1994).
2.1.1.1 PFNL comme
source de revenus
Ndoye et al. (1998) rapportent quede nombreuses
personnes dans la région tropicale, spécialement les femmes
dépendent des revenus issus des PFNL. McLeod (1987) estime qu'un tiers
de la population de la région montagnarde d'Oku au Cameroun augmente
leur revenu par la vente des PFNL. Demenou (1996 : 17) estime que
l'exploitation de plusieurs PFNL est une alternative pour générer
les revenus et remplacer les produits de rente tels que le cacao et le
café donc les prix ont connu une chute drastique depuis 1987. Il est
reconnu que l'exploitation commerciale des PFNL contribue efficacement au
revenu des populations rurales (Ndoye, 1995 ; Falconer, 1992).
Les produits qui été reconnus importants en
terme de revenus pour les ménages en milieu rural dans le Bassin du
Congo sont le vin de palme, les champignons (Termitomyces spp.), le
rotin(Laccosperma secundiflorum), les chenilles (Imbrasia
spp.), Irvingia gabonensis, Gnetum spp., Cola acuminata, Garcinia
lucida, Garcinia kola, Strophantus grantus, Coula edulis, et
Dacryodesmacrophylla (Clark et Sunderland, 2004; Dijk, 1999; Ndoye et
al., 1998).
Le Eru (Gnetum spp.), la mangue sauvage (Irvingia
gabonensis) et le njansang (Ricinodendron heudelotii) font partie
des PFNL générateurs des revenus dans le Parc National de Korup
et contribuent à environ 30 % des revenus des ménages (Vabi et
Tchamou, 1999).
Selon Nasi et al. (2008 :13) la chasse est une
activité qui ne nécessite pas de capital, de terre ou d'animaux
et offrirait un meilleur retour sur la main d'oeuvre utilisée
comparativement à l'agriculture et l'élevage. Dijk (1999) a
mené une recherche dans le sud du Cameroun et a trouvé que la
chasse représentait 75% des revenus des PFNL de 11 familles Bagyeli et
19 familles Bantu. Pour ces familles, les PFNL représentent 40% du
revenu total des ménages, le reste provient de l'agriculture.
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