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Usages locaux des ressources forestieres autour de trois concessions camerounaises (1050, 1046 et 1059) : complementarité ou compétition ?


par Duplex NOUMBISSI
Université de Dschang - Diplôme d’Ingénieur Agronome 2012
  

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4.3. Revue de la littérature

4.3.1. Importance des PFNL

Plusieurs études ont montré l'importance des PFNL, (Nasi et al., 2008 ; Ndoye, 1995; Falconer, 1992 ). Les PFNL sont importants aussi bien pour les populations en milieu rural qu'en milieu urbain. Ils procurent plusieurs ressources à ces populations à savoir : les aliments, les médicaments, les matériaux de construction, les ressources aux significations spirituelles et culturelles (Hoare, 2007 : 6). Les PFNL qui entrent dans l'alimentation, l'artisanat, la construction, la médecine traditionnelle et la pharmacopée ont joué un rôle déterminant dans la gestion de la crise économique au Cameroun (Iqbal, 1995).

Ngala (1997) affirme que les revenus que les populations urbaines et rurales obtiennent des PFNL représentent un filet de sécurité permettant de réduire les tensions sociales provoquées par la crise économique. Grâce aux PFNL, on réussit à avoir une alimentation variée et équilibrée à moindre coût.Ayuk et al. (1999) estiment que plus de 300 millions de personnes dans le monde tirent toutes ou une partie de leur subsistance et de leurs revenus des PFNL.Au Cameroun, ilexiste des filières organisées pour plusieurs produits phares comme le njansang (Ricinodendron heudelotii), lamangue sauvage (Irvingia gabonensis), le gnetum (Gnetum spp.)dont les chiffres d'affaires dépassent les 325 millions de FCFA par an pour certaines d'entreelles (Ndoye et Tieguhong, 2004 ; Awono et al.,2009).

Les PFNL donnent aux ménages en milieu rural des opportunités de diversification des revenus. Les cultures vivrières, de rente ne constituent plus la seule source de revenus des ménages. Au Cameroun, ils sont autoconsommés autantque commercialisés, par les hommes et les femmes qui participent à leur récolte (Sven, 2001). Dans certaines zones frontalières des Régions du Sud et de l'Est du Cameroun, les PFNL sont les produits les plus consommés tenant lieu d'aliments (Ndoye et Ruiz-Perez, 1997). Ils constituent des alternatives valables, en termes de création de revenu, d'appoint alimentaire et de pharmacopée (Tabuna, 1999). En plus, l'aménagement des PFNL est souvent considéré comme une solution alternative permettant une gestion durable des forêts et la préservation du patrimoine forestier (Ndoye, 1994).

2.1.1.1 PFNL comme source de revenus

Ndoye et al. (1998) rapportent quede nombreuses personnes dans la région tropicale, spécialement les femmes dépendent des revenus issus des PFNL. McLeod (1987) estime qu'un tiers de la population de la région montagnarde d'Oku au Cameroun augmente leur revenu par la vente des PFNL. Demenou (1996 : 17) estime que l'exploitation de plusieurs PFNL est une alternative pour générer les revenus et remplacer les produits de rente tels que le cacao et le café donc les prix ont connu une chute drastique depuis 1987. Il est reconnu que l'exploitation commerciale des PFNL contribue efficacement au revenu des populations rurales (Ndoye, 1995 ; Falconer, 1992).

Les produits qui été reconnus importants en terme de revenus pour les ménages en milieu rural dans le Bassin du Congo sont le vin de palme, les champignons (Termitomyces spp.), le rotin(Laccosperma secundiflorum), les chenilles (Imbrasia spp.), Irvingia gabonensis, Gnetum spp., Cola acuminata, Garcinia lucida, Garcinia kola, Strophantus grantus, Coula edulis, et Dacryodesmacrophylla (Clark et Sunderland, 2004; Dijk, 1999; Ndoye et al., 1998).

Le Eru (Gnetum spp.), la mangue sauvage (Irvingia gabonensis) et le njansang (Ricinodendron heudelotii) font partie des PFNL générateurs des revenus dans le Parc National de Korup et contribuent à environ 30 % des revenus des ménages (Vabi et Tchamou, 1999).

Selon Nasi et al. (2008 :13) la chasse est une activité qui ne nécessite pas de capital, de terre ou d'animaux et offrirait un meilleur retour sur la main d'oeuvre utilisée comparativement à l'agriculture et l'élevage. Dijk (1999) a mené une recherche dans le sud du Cameroun et a trouvé que la chasse représentait 75% des revenus des PFNL de 11 familles Bagyeli et 19 familles Bantu. Pour ces familles, les PFNL représentent 40% du revenu total des ménages, le reste provient de l'agriculture.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus