2.1.1.2 PFNL comme
appoint alimentaire
Les PFNL d'origine végétauxprocurent les
fruits, les feuilles, les écorces, les exsudats, les tiges et les
racines (Ndoye et al., 1997). Ces organes végétaux des
arbres sont des sources importantes de vitamines, de sels minéraux et
d'hydrates de carbone pour les populations locales.
La place des PFNL dans l'alimentation des populations n'est
certes pas équivalente à celle des produits agricoles, mais les
ressources forestières constituent un appoint alimentaire non
négligeable (Dkamela, 2001). Certains sont simplement des fruits
consommés immédiatement.D'autres passent par la cuisine pour
être comestibles. Baillonella toxispermaetIrvingia
gabonensisfont non seulement partie du précédent groupe en
raison de leurs fruits comestibles, mais leur importance est beaucoup plus
marquée dans la confection des sauces. D'autres condiments comme
Ricinodendron heudelotiiservent essentiellement à assaisonner
les sauces (Mapongmetsen, 1994). Irvingia gabonensis,Dacryodes edulis et
Ricinodendron heudelotiisont riches en matières nutritives surtout
grasses. La teneur en lipides des graines de Ricinodendron
heudelotiiest forte et atteint des valeurs de l'ordre de 52,3 g/100 kg
(Tsware et Usman 1998).
Le gibier est un PFNL d'origine animale.Il représente
une importante source de protéines dans les tropiques. Dans au moins 62
pays du monde, le gibier et les poissons constituent auminimum 20% des apports
en protéines des repas en milieu rural (Nasi et al.,
2008 :14). Dans la sous-région d'Afrique Centrale, il existe
plusieurs types de PFNL d'origine animale qui sont consommés. Les
principaux sont les gibiers (mammifères terrestres et aquatiques), les
insectes (chenilles, larves de hanneton, les criquets et les termites) et les
produits apicoles (miel), les escargots géants, les poissons, les
oiseaux et les reptiles. Le gibier est le produit animal le plus important de
cette région, suivi par les produits apicoles, les animaux vivants et
les insectes comestibles (Bikoue et Essomba, 2006 : 31).
2.1.1.3 PFNL en
pharmacopée traditionnelle
Les PFNL fournissent aux populations en milieu forestier
l'essentiel de leurs médicaments. Ndoye et Ruiz-Perez (1997) estiment
que 80% de la population mondiale ont recours à la médecine
traditionnelle pour leurs besoins de santé primaire. L'écorce de
nombreuses espèces est utilisée comme médicament en milieu
urbain et rural et chaque maladie a au moins un médicament provenant de
la forêt. Ainsi, dans certaines zones du Cameroun, le paludisme est
soigné par Alstonia boonei, Picralima nitida ou Rauvolfia
macrophylla. Face à l'anémie, une décoction de
l'écorce de Barteria nigritiana est proposée comme
palliatif. Une diarrhée est arrêtée avec une
décoction de l'écorce d'Irvingia gabonensis,alors que
les soins d'une blessure se font à l'aide de la sève de Panda
oleosa. La lombalgie est soignée par un grand remède :
leBaillonella toxisperma. L'infusion de son écorce est bue ou
purgée pour apaiser les douleurs lombaires et le mal de reins (Dkamela,
2001).
Dans la Lékié, le Haut-Nyong et la Mvila,
l'écorce de lrvingia gabonensisest utilisée comme
médicamentcontre leshernies, la diarrhée, le poison, la
fièvre jaune, la dysenterie et comme cicatrisant (Ayuk et al.,
1997). Les Ewondo utilisent les écorces de Dacryodes
eduliscontre les abcès, et pour le bain de la femme qui vient
d'accoucher (Mapongmetsen, 1994). Les écorces de lrvingia
gabonensis aussi bien que celles de Ricinodendron heudelotii sont
souvent utilisées comme cicatrisant de plaies. L'écorce de
Ricinodendron heudelotiiest aussi utilisée contre les maladies
de nerfs et cardiovasculaires (Tsware et Usman, 1998).
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