2.1.1.5 Facteurs
socioéconomiques
Snyder (1995) estimeque la main d'oeuvre est l'intrant le plus
important pour exploiter les PFNL en zone de forêt. Il spécifie
que dans le Centre, leSud et 1'Est du Cameroun, la main d'oeuvre est le facteur
le plus limitant. Kabuye (2000) rapporte que dans la zone du Centre, du Sud et
de l'Est, les objectifs de production sont la subsistance et la vente, mais il
y existe encore le problème de libre accès à la ressource,
car certaines personnes sont confrontées à des problèmes
de propriété à la fois pour l'arbre et pour la
terre.Franzel et al. (1996) révèlent la
nécessité d'avoir les infrastructures commerciales
(marchés) et routières pour que le paysan développe les
techniques améliorées de transformation des PFNL.
L'exploitation des PFNL reste une pratique complexe,
dès lors que l'arbre présente une compétition avec les
cultures vivrières pour la terre. En plus, la taille souvent haute, la
saisonnalité, la fructification tardive ne permet pas toujours une
exploitation facile de ces fruitiers sauvages (Ayuk et a1., 1999).
Selon Nasi et al. (2008 : 31) la chasse est plus
profitable que l'agriculture à court terme dans les zones isolées
des forêts. Comme le gibier est abondant, la population ne
développe pas une tradition pour l'agriculture commerciale. Les cultures
commerciales prennent plusieurs années pour produire et les coûts
de transport sont plus élevésdans les zones isolées que
dans les zones proches des marchés ou de la route.
Arnold et Townson (1998) estiment que de
nombreuxménages continuent à générer une partie de
leurs revenus des activités liées aux produits forestiers, parce
qu'ils sont incapables d'avoir assez de revenus de l'agriculture ou des
salaires. Pour ces familles, ces activités constituent un
« filet de sécurité » et sont facilement
remplacées quand des opportunités plus
rémunératrices et moins difficiles s'offrent à eux.
2.1.1.6 La
réalité de l'exploitation des PFNL
Etant donné la faible densité des espèces
d'arbres tropicaux, leur dépendance vis-à-vis des animaux pour
leur pollinisation et la difficulté d'installation de leur semis, il est
clair que la récolte d'une partie de la plante, aura des
répercussions sur l'espèce (Peters, 1990). L'équilibre
écologique fragile de la plante caractéristique des forêts
tropicales est très vulnérable aux effets des activités
humaines et même les extractions qui, à première vue,
paraissent avoir un impact minime, peuvent plus tard affecter la structure et
la dynamique des populations d'arbres forestiers. Cet impact qui n'est pas
détectable par un oeil peu averti, est cependant bien réel
(De Beer et McDermott, 1989).
Peters (1990) a montré que l'impact écologique
de l'exploitation des PFNL dépendait généralement du type
de récolte et de son intensité, ainsi que du type de ressource ou
de l'espèce exploitée. La cueillette occasionnelle de quelques
fruits ou la récolte périodique des feuilles peut n'avoir qu'un
faible impact sur la stabilité à long terme d'une population
d'arbres. La récolte annuelle intensive d'un fruit ou d'un type de
graine oléagineuse prisée sur le marché peut
entraîner l'extinction progressive d'une espèce de la forêt.
De même, l'exploitation d'arbres adultes de grande taille peut avoir un
effet semblable beaucoup plus rapidement. Pour Cunningham et Mbenkum (1990),
même lorsqu'on n'utilise pas des méthodes de récolte
destructrices, la cueillette commerciale de grandes quantités de fruits
et de graines peut toujours avoir un impact significatif sur l'environnement.
Les exploitants des PFNL sont souvent en compétition avec des animaux
frugivores et leurs activités réduisent le stock de ressources
disponibles. Tous ces facteurs interagissent sousla forme de synergies et
inhibent le processus de recrutement de nouveaux individus dans une population
donnée (Peters, 1990).
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