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En quoi les savoirs et pratiques locaux pourraient-ils contribuer à  regénerer les sols agricoles? étude de cas croisée au Burkina Faso et en Belgique


par Thomas Romaric KARAGA
Domaine des Sciences économiques et de gestion (ISES) de la Haute Ecole de Bruxelles-Brabant. - Bachelier en sciences économiques et de gestion, option Commerce et développement durable. 2021
  

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1.5.1.2 Principes

Nos recherches nous ont permis de nous rendre compte que le zaï peut être exécuté de deux manières (Fiche technique #5 -la technique du zai). D'abord il y'a le zaï manuel et enfin le zai mécanique.

- Le zai manuel : C'est une technique qui a pour but de préparer la terre très tôt avant la saison des pluies. Il faut en premier lieu creuser des petits trous manuellement et à l'aide d'une houe locale à manche court appelée « daba ». Ces petits trous doivent être creusés chaque 70 centimètres, avoir 20 à 40 centimètres de diamètre et une profondeur comprise entre 10 et 20 centimètres. Le creusage des petits trous doit se faire en rejetant la terre en croissant vers l'aval, pour capter les eaux de ruissellement. Les trous sont creusés lors de la saison sèche qui s'étend du mois de novembre jusqu'en juin. Ces petits trous permettront de piéger le sable, les limons et les matières organiques emportés par le vent. La surface du champ doit être ensuite entourée de cordons de pierres pour maitriser le ruissellement violent sur ces terres encroutées. A partir des premières pluies avant la période d'hivernage l'agriculteur y dépose de la matière organique (fumier) par trous de semis que l'on recouvre d'une fine couche

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de terre. Les termites et autres insectes sont alors attirés par la décomposition des matières organiques, ils creusent donc des galeries au fond des semis qu'elles transforment en entonnoirs. Après les premières averses de pluie de l'hivernage, environ deux semaines après l'apport du fumier, le cultivateur y sème en poquets1, une douzaine de graines de céréales en fonction du type de terre. Lorsqu'il s'agit de terrains lourds, c'est le sorgho qui est semé, cependant lorsqu'il s'agit de terrains sableux et gravillonnaires, c'est le mil qui est semé. Les eaux de pluie ruissellent, puis pénètrent dans les semis et créent des poches d'humidité en profondeur qui sont à l'abris de l'évaporation rapide. La technique agricole du zaï permet donc de concentrer localement l'eau enrichie par le ruissellement et les nutriments transformés par les termites. Nous notons que l'application du zaï peut être limité par le manque de main d'oeuvre et de fumier car c'est une technique qui demande beaucoup de temps de travail, environ 300 heures. Cette technique est très pénible car elle est pratiquée avec des outils rudimentaires à savoir les pioches et les dabas. Il demande en outre la fabrication et le transport de compost ainsi que la confection d'un cordon de pierres ou de diguettes antiérosives autour du champ pour maitriser le ruissellement. Au bout de trois années d'exploitation, le sol dégradé devient moins compact et plus perméable.

- Le zai mécanique : Toutes les difficultés liées à l'application de la technique du zai manuel, ont poussé les paysans à l'améliorer via sa mécanisation. La principale difficulté rencontrée est la forte demande en main d'oeuvre. En effet, le temps de travail manuel est considérable, dépendant de la nature du sol, il peut valoir 300 heures par homme et par hectare. De plus, l'opération se déroule pendant la période sèche et chaude est difficile pour les paysans. La mécanisation de l'opération consiste à réaliser des passages croisés de la dent de travail du sol en sec en traction animale.

· Le premier passage est fait dans le sens de la pente : l'écartement entre passage correspond à l'écartement entre poquets.

1 Poquet : Trou utilisé lors du semi pour y placer plusieurs graines.

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Le second est perpendiculaire à la pente et croise le premier. Les écartements entre passage correspondent aux écartements entre lignes de semis. L'écartement entre les trous varie selon la culture envisagée.

· A l'intersection des 2 passages se trouve la cuvette de zaï : on excave la terre des points d'intersection et on la dépose en aval de chaque cuvette.

Un apport de fumier est effectué manuellement deux semaines avant le semis. Le poquet de zaï bien rempli peut être utilisé durant deux années de suite avant d'être renouvelé. Il est obligatoire de faire une alternance de culture céréalières et oléagineuses afin d'éviter la monoculture. Une lame de fer de biseautée à ses deux bouts est montée sur le bâti d'un outil aratoire à traction animale. La lame en fonction de sa taille peut servir tant dans les sols argileux cohérents que dans les sols limoneux et sableux peu cohérents. Le temps de travail est estimé à 130 heures par hectares pour le zaï mécanique avec extirpation de terre. Il y'a un sous-solage* croisé qui est effectué tous les 80 centimètres, avec une dent pénétrant sous la croûte, juste après la récolte, permet de diminuer de moitié le temps de creusement des zaï. Le passage croisé de la dent de travail du sol en sec donne permet à une grande quantité d'eau de s'infiltrer facilement par rapport à la méthode manuelle. Cette technique peut être trois fois plus rapide que celle manuelle et ses effets sur le sol et la production de la culture sont considérables. Il permet un apport de plus de fumier et de grains par rapport à la méthode manuelle. Il est aussi possible d'apposer un complément minéral, tel que le phosphate naturel qui permet d'améliorer la production de biomasse. Le sol encrouté est réhabilité après 2 années de pratique du zaï mécanique. Cette technique est couteuse en accessoire pour les paysans, mais il faut aussi noter que qu'elle permet aux paysans d'augmenter leurs récoltes et leurs revenus, donc l'investissement est vite rentabilisé.

Photo illustrant un champ ayant subi la technique du zaï, les poquets ont été creusés et remplis de fumier en attendant la première pluie :

Figure 2 : Photo montrant un champ ayant subi la technique du zai avec les poquets remplis de fumier ( http://www.agrintalk.com/technique-de-realisation-de-zai/)

Photo illustrant des jeunes pousses de maïs ayant poussé dans les poquets de

zaï :

Figure 3 : culture de maïs poussant dans les poquets de zaï ( http://www.inadesformation.net/actualites/les-agriculteurs-kenyans-experimentent-la-technique-zai-pour-faire-face-aux-effets-du-changement-climatique-2/)

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery