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En quoi les savoirs et pratiques locaux pourraient-ils contribuer à regénerer les sols agricoles? étude de cas croisée au Burkina Faso et en Belgiquepar Thomas Romaric KARAGA Domaine des Sciences économiques et de gestion (ISES) de la Haute Ecole de Bruxelles-Brabant. - Bachelier en sciences économiques et de gestion, option Commerce et développement durable. 2021 |
2.4 Tableau de comparaison des pratiques agricoles régénératrices au Burkina Faso et en Belgique.Toutes les informations recueillis dans les différentes parties (théorique et pratique) de notre travail nous permettent de classifier les différentes techniques agricoles régénératrices dans ces deux pays en fonction de leurs avantages, inconvénients et points commun. Le principal point commun des pratiques agricoles régénératrices au Burkina Faso et en Belgique : - Les intrants chimiques (engrais chimiques ou herbicides) sont diminués ou supprimés : En Belgique, nous avons vu que la technique de la couverture permanente des sols nécessite des herbicides afin de détruire les couverts hivernaux. Tandis qu'au Burkina Faso, les techniques de régénération des sols (zaï, démi-lune, cordons pierreux) ne nécessitent pas d'engrais chimiques ou d'herbicides, les mauvaises herbes sont arrachées directement au lieu d'utiliser des herbicides. - Le travail du sol est totalement supprimé : Dans les deux pays, les travaux des sols agricoles sont supprimés lorsqu'il s'agit de techniques de régénération des sols. Le travail du sol déstructure, dénature le sol ayant pour effet de lui faire perdre ses nutriments et de diminuer le taux de verres de terres qui est essentiel pour un meilleur enfouissement et une meilleure décomposition de la matière organique. - Le fumier comme matière organique : Dans toutes les techniques agricoles régénératrices étudiées, nous remarquons dans tous les cas que le fumier est utilisé comme matière organique afin de renforcer la santé du sol via les nutriments organiques qui vont résulter de la décomposition de ce fumier par les verres de terres qui les enfouiront ensuite dans le sol. 47
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49 3 Conclusion Tout au long de la rédaction de ce travail de fin d'études, mon but était de rechercher à travers une recherche théorique approfondie et une étude de cas comment les techniques agricoles locales au Burkina Faso et en Belgique permettent d'assurer la régénération des sols dégradés. Avant de présenter les résultats de mes recherches, j'ai fait le lien entre la notion d'agriculture régénératrice et le développement durable et donne les causes de la dégradation des sols. J'ai en effet abordé les objectifs du développement durable dans lesquels l'agriculture régénératrice s'inscrit puisqu'elle permet de nourrir la population en préservant l'environnement. J'ai aussi énuméré les règles prescrites par la FAO et qui doivent être respectées pour pouvoir assurer la restauration des sols ; ces règles sont au nombre de six. J'ai divisé les résultats de mes recherches en deux grands chapitres. Ce travail nous a permis de tirer plusieurs enseignements. Nous avons appris les techniques agricoles locales par lesquelles ces deux pays régénèrent les sols dégradés. Nous avons dans un premier temps réalisé que les types de sols dépendent de la pluviométrie et du climat en général. Étant donné qu'il y'a une différence de climat majeur entre le Burkina Faso qui est de type tropical et la Belgique qui est de type tempéré, il y'a donc une différence de types de sols. Les techniques agricoles régénératrices sont aussi différentes par leurs procédés du fait du climat et du type de sols différents. Dans le premier chapitre, j'ai abordé le Burkina Faso. J'y ai décrit la pluviométrie et les différentes températures ; puis j'y ai définit, expliqué les principes, les avantages et désavantages de trois techniques agricoles régénératrices, à savoir : le Zaï, les cordons pierreux, et la demi-lune. La recherche théorique sur le Burkina Faso n'a pas rencontré de difficultés majeures puisqu'il existe une documentation en ligne très large sur les techniques agricoles régénératrices au Burkina Faso. Dans la deuxième partie de ma recherche théorique, j'ai abordé la Belgique, en y présentant d'abord son climat (pluviométrie et température). Mais contre toute attente, je me suis rendu compte que les techniques agricoles régénératrices en Belgique ne sont pas aussi variées que celles pratiquées au Burkina Faso. Après avoir parcouru plusieurs articles et ouvrages à ce sujet, je me suis rendu compte qu'il n'y avait que la technique de la couverture permanente des sols. Cette couverture permanente des sols contient plusieurs étapes pour être appliquée. Cette partie théorique m'a apporté des éléments de réponses à ma question-problème. Ma recherche pratique a consisté à rechercher des acteurs de l'agriculture régénératrice dans les deux pays et à leur soumettre un questionnaire d'entretien 50 afin d'avoir plusieurs autres informations et expériences qui aideraient à répondre aussi à la question-problème. J'ai réalisé trois interviews dont 2 en Belgique et une au Burkina Faso. Du côté du Burkina Faso, j'ai eu l'occasion de rencontrer et visiter le champ d'un paysan lors de mon dernier séjour au pays en février 2021, cette interview m'a permis de toucher les réalités et difficultés auxquelles sont confrontées les paysans dans un pays en développement et qui rencontre des périodes de sécheresse assez fréquentes. L'agriculteur burkinabé m'a donné des informations et données pré et post application de la technique du Zaï dans son champ, ces informations et données ont permis de voir à quel point la technique agricole du Zaï restaure les sols et augmente les rendements. L'agriculteur en plus d'avoir donné des informations sur la restauration des sols et les récoltes, nous a aussi expliqué à quel point les matériaux achetés lui ont rendu le travail moins pénible. Il a aussi donné les avantages sociaux et économiques de l'application de la technique du Zaï, l'augmentation des récoltes dû au renforcement de la santé du sol conduit à l'amélioration des conditions de vie familiales en facilitant le paiement des frais de scolarité des enfants et des prises en charge médicales de la famille. Du côté de la Belgique, j'ai eu l'honneur d'interviewer deux grands acteurs de l'agriculture régénératrice qui sont Greenotec et Regenacterre. Les deux structures apportent des conseils aux agriculteurs sur l'agriculture régénératrice et mènent des recherches et expérimentations sur l'agriculture régénératrice. Leurs proximités auprès des agriculteurs est avantageux puisqu'ils sont proches, suivent et voient directement les résultats des techniques agricoles régénératrices. En Belgique particulièrement, les chercheurs de Greenotec et Regenacterre ont expliqué que la technique de la couverture permanente des sols n'est pas un système aboutit, il est en perpétuel amélioration. Dans les deux pays, les acteurs sont sereins et ont confiance en l'agriculture régénératrice pour l'avenir. Du côté de la Belgique, les chercheurs ont montré qu'il y'a une possibilité d'insertion de l'agriculture régénératrice dans l'agriculture industrielle. Au Burkina Faso, ces techniques sont majoritairement utilisées pour stopper l'avancée du désert ou pour reconstruire des couverts végétaux détruits à cause de la sécheresse, tandis qu'en Belgique c'est majoritairement contre l'érosion. Dans les deux pays, tant bien que les techniques agricoles régénératrices diffèrent par leurs procédés, ils concourent aux mêmes objectifs ; d'abord renforcer la structure du sol, et ensuite l'enrichir avec des nutriments tels que le fumier ou des plantes mortes. Au Burkina Faso, il y'aura un aménagement de la parcelle cultivable en creusant des piquets ou en installant des structures qui vont concentrer les nutriments sur la parcelle ; alors qu'en Belgique il n'y aura pas de poquets creusés, il y'aura la couverture végétale permanente du sol et la rotation des cultures. C'est dû au fait qu'en Belgique, le sol est naturellement plus riche 51 en nutriments et n'a donc pas besoin d'être creusé pour y ajouter du fumier. L'agriculture régénératrice en Belgique sert donc à garder le sol riche en nutriments continuellement. En Belgique l'avantage est aussi social et économique puisque la couverture permanente des sols empêche l'érosion et permet d'éviter des coulées de boues sur les autoroutes lorsqu'il pleut, ce qui permet à l'Etat d'économiser de l'argent par rapport au nettoyage des voiries. Les recherches théoriques et pratiques ont permis de répondre à la question problème, nous avons vu les techniques et mécanismes qui permettent de régénérer les sols agricoles dégradés. Mais en Belgique, la couverture permanente des sols passe par l'utilisation des produits chimiques, alors que l'agriculture régénératrice ne doit pas utiliser de produits chimiques ou du moins l'utiliser le moins possible. Les produits chimiques dans l'agriculture régénératrice en Belgique sont utilisés pour détruire les couverts végétaux gelés lors de la période hivernale. Cette utilisation de produits chimiques doit être considérablement réduit à l'ultime recours et en petite quantité pour ne pas polluer le sol. En conclusion, ce travail nous apprend que dans ces deux pays (Burkina Faso et Belgique), les agriculteurs sont soucieux de la préservation de leur environnement en produisant de telle sorte à ne pas nuire à l'environnement, et à garder des rendements satisfaisants. Au vu des réponses des interviews, nous remarquons qu'il faut un appuie des différents gouvernements dans l'agriculture régénératrice afin de faciliter la tâche aux agriculteurs qui doivent se procurer de nouveaux matériaux et faire face à certaines contraintes logistiques. 52 4 Bibliographie Agrintalk. (2016, 01 31). Tecchnique de réalisation de la demi-lune. Récupéré sur agrintalk: http://www.agrintalk.com/technique-de-realisation-de-la-demi-lune/ agrintalk. (2016, 02 05). Technique de réalisation des cordons pierreux. Récupéré sur agrintalk.com: http://www.agrintalk.com/technique-realisation-des-cordons-pierreux/ Atlas climatique. (s.d.). Récupéré sur meteo.be: https://www.meteo.be/fr/climat/climat-de-la-belgique/atlas-climatique/cartes-climatiques/precipitations/quantites-de-precipitations/annuel Burkina Faso. (2021). Récupéré sur Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Burkina_Faso#Climat Delaunois, A. (2009, 07 03). Quels sont les intérêts et les contraintes des couverts végétaux ? Récupéré sur Paysantarnais: https://www.paysantarnais.com/actualites/quels-sont-les-interets-et-les-contraintes-des-couverts-vegetaux:DQVPSH3E.html Dipama, J. M. (s.d.). LU POUR VOUS : BURKINA FASO : DES PRATIQUES AGRICOLES ENDOGÈNES POUR ATTÉNUER L'IMPACT DU CHANGEMENT CLIMATIQUE. Récupéré sur iedafrique: https://www.iedafrique.org/Lu-pour-vous-Burkina-Faso-des-pratiques-agricoles-endogenes-pour-attenuer-l.html Fabrice Loubes, V. B.-P. (2016). Couverture végétale permanente. Récupéré sur dicoagroecologie: https://dicoagroecologie.fr/encyclopedie/couverture-vegetale-permanente/ Fiche technique #5 -la technique du zai. (s.d.). Récupéré sur Agroécologie&Solidarité: http://agroecologie-solidarite.org/wp-content/uploads/2018/11/Fiche-technique-5-La-technique-du-zai.pdf Hervieu, S. (2015). 80% de la déforestation est due à l'agriculture. Le monde. Jeanette Geppert, F. (2012, 03). Bonnes Pratiques de CES/DRS. Contribution à l'adaptation au changement climatique et à la résilience des producteurs. Récupéré sur reca-niger.org: https://reca-niger.org/IMG/pdf/Bonnes__pratiques-CES-DRS-GIZ.pdf Le climat en Belgique. (s.d.). Récupéré sur climat.be: https://climat.be/en-belgique/climat-et-emissions/climat Rédaction B24. (2020, 12 13). Burkina24. Récupéré sur Yacouba Sawadogo, « Champion de la terre 2020 »: https://www.burkina24.com/2020/12/13/yacouba-sawadogo-champion-de-la-terre-2020/ Zaï (agriculture). (2021). Récupéré sur Wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Za%C3%AF_(agriculture)#:~:text=En%20langue%20Moor %C3%A9%2C%20zai'%20vient,p%C3%A9nible)%20%C3%A0%20l'hectare. 53 54 5 Annexes |
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