Repenser la liberté comme mystère chez G. Marcel. une approche analytico-herméneutique de : "les hommes contre l'humain".par Freddy KAKULE KANAMUNGOYA Université Saint Augustin de Kinshasa (USAKIN) - Graduat 2020 |
I.2. L'être : substance et accidentLa notion de l'être passe par deux réalités : l'être substantiel et l'être accidentel. Ces derniers sont fondamentalement différents mais marchent ensemble.Autrement dit, on ne peut pas parler de l'être substantiel sans faire appel à l'être accidentel. C'est pourquoi, De Finance souligne qu'il ne faut pas toujours chercher à séparer l'être en le mettant d'un coté comme substance et de l'autre coté comme accident, il est un tout ; substance-accident. Quoique différent, la substance et l'accident forment une unité et ne peut être objet d'aucune séparation. De plus, aucun accident ne peut s'actionner seul c'est-à-dire séparer de la substance ni une substance sans accident. Sur ce, les deux éléments représentent ce que l'on appelle les diverses modalités des êtres qui occupent le monde. En d'autres termes, la substance et l'accident sont des modalités fondamentales de l'être auxquelles on peut ramener toute la réalité créée. I.2.1. L'être substantielComme nous l'avons dit précédemment, la substance est en effet « cette réalité par laquelle une nature ou une essence fait l'être. Ce qui fait à ce qu'une chose soit telle et non telle autre11(*)». La substance est alors ce qui spécifie l'être. En réalité, nous en faisons l'expérience dans la vie concrète quant à la spécificité des êtres. Quand on voit un chien on ne peut jamais le confondre à une girafe ou à un arbre fruitier puisque de par leurs compositions substantielles ils sont très différents. Dans tout être, nous trouvons une chose qui demeure, qui subsiste, qui est toujours permanente et immuable. Et c'est cette chose que nous appelons substance. Ainsi, voyons-nous un chat qui naît, grandit et vieillit, néanmoins dans toute ces transformations sa substance reste la même : elle reste un chat. Sans doute peut-on affirmer que dans chaque chose il ya un noyau substantiel qui est entouré d'une multitude de changements accidentels. I.2.2. L'être accidentelAristote est le premier philosophe à avoir envisagé une réflexion sur les manières dont l'être se dit. Cela étant, il reconnait que c'est l'être substantiel qui existe en soi, qui est permanant, stable tandis que l'être accidentel vient se greffer sur la substance. Les accidents sont des diverses perfections secondaires qui interviennent sur la substance et par conséquent, elles sont dépendantes de la substance12(*). Malgré le fait que les accidents et la substance soient unis et forment un tout, on ne peut pas négliger la place prépondérante qu'occupe la substance par rapport aux accidents. En plus, les accidents sont en perpétuel changement et variation. Sur ce, le Stagérite distingue dix catégories dont une substance et neuf accidents. Les catégories sont comprises comme « les modes d'accusation ou d'affirmation de l'être »13(*). C'est-à-dire les différentes façons dont l'être peut se dire. Elles sont appelées ainsi puisqu'elles correspondent aux différentes manières de signifier quelque chose en employant le verbe être. Ainsi, les dix catégories dont parle Aristote sont : Ø La substance Ø La qualité Ø La quantité Ø L'action Ø La passion Ø Le temps Ø Le lieu Ø La relation Ø La position Ø L'état (la possession) Illustrons ceci par un exemple. Quand nous disons : « Manitou est un chat », le verbe est employé sous la catégorie de l'essence ; quand on dit : « Patrick est un étudiant » on fait ici allusion à la qualité ; quand on dit : « Prisca travaille » nous l'employons sous la catégorie de l'action ; et lorsqu'on dit : « Julien est dans l'auditoire » nous l'employons sous la catégorie du lieu. Tous ces éléments nous montrent combien les accidents sont dans une perpétuelle variation et que la substance reste immuable. * 11 Cf. D. BOSOMI, L'ardeur métaphysique, op. cit., p.48. * 12 Cf. D. BOSOMI, L'ardeur métaphysique, op. cit.,p. 52. * 13Ibid., p. 49. |
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