La responsabilité de l'état en matiàƒÂ¨re de protection du patrimoine mondial : cas du Burkina Faso et des ruines de Loropénipar Ada Rudolph AZIKIBA Université de Limoges - Master2 2015 |
SECTION III : CONTRAINTES ET INSUFFISANCESLa protection des Ruines est sujette à plusieurs types de problèmes dont la plupart procèdent des dispositifs prévus à cet effet. Nous étudierons succinctement les difficultés d'ordre logistique (Paragraphe I) ainsi que quelques écarts dans l'application de la réglementation foncière (Paragraphe II). PARAGRAPHE I : LES DIFFICULTÉS D'ORDRE LOGISTIQUETrois types d'insuffisances sont perceptibles: celles liées au personnel (A), celles liées aux équipements (B) ainsi que celles se rapportant au budget de gestion des Ruines. A- La faiblesse en personnel Le personnel chargé de la gestion des Ruines est encore à rechercher. En effet, les guides formés par l'École Nationale de l'Administration et de la Magistrature (ENAM) ne sont pas déployés en nombre suffisant pour la gestion d'un site dont la superficie n'est pas négligeable94(*). De plus, les agents qualifiés - et il en existe peu dans le domaine - ne sont pas toujours pétris des rudiments nécessaires à la conception de projets d'inscription ou à la coordination des activités de valorisation du site, toute chose qui avait été préjudiciable au dossier d'inscription des Ruines.95(*) B- L'insuffisance en équipements La protection et surtout la stabilisation des Ruines nécessitent aussi des moyens matériels. Malheureusement, il existe un manque criard d'installations pour l'hébergement des touristes ; la route menant au site quant à elle n'attend que d'être bitumée pour être plus accessible. Il faut aussi remarquer que des travaux d'entretien tels que l'élagage des arbres qui menacent, nécessitent entre autres des moyens de transport quasi-absents au niveau du site, dont la mémoire a d'ailleurs besoin d'être conservée par la dotation d'ordinateurs en nombre suffisant. C- L'absence d'autonomie budgétaire dans la gestion des Ruines Des moyens modestes permettent de conserver la valeur universelle exceptionnelle du site en limitant sa dégradation et en stimulant l'activité économique ; mais le manque d'autonomie financière déterminante pour les activités urgentes ne rend pas ces actes assez productifs. En effet, la loi de finances impose de recourir à la procédure d'appel d'offre pour les réalisations effectuées dans le sens de la protection du site ; or, les délais impartis pour cette procédure sont de nature à négliger la célérité qui dénote de certaines activités de conservation. À cette contrainte, il convient d'associer le peu d'attention accordé dans le budget national. 0,1% de ce budget était alors alloué au secteur de l'environnement en 2014. Cette situation quelque peu déplorable explique le lien de dépendance que l'on peut établir entre l'environnement et l`économie. * 94 11 130 m2 * 95 Lassina SIMPORÉ, Op.cit. |
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