I.1.5. L'impact de la
création activité économique
Toute entreprise créée a un impact sur
l'économie, et cet impact peut être analysé à
travers les éléments tels que : elle crée de l'emploi ;
elle distribue des salaires ; elle a une part dans la valeur ajoutée,
dans la productivité, dans l'exportation, dans la sous-traitance, dans
l'investissement, dans l'innovation,... Le rôle joué par les
Petites et Moyennes Entreprises (PME) dans les économies modernes peut
bien illustrer nos propos.
En effet, les PME jouent un grand rôle
dans les économies modernes au regard des éléments
irremplaçables qu'elles apportent pour le développement de la vie
économique et sociale. La créativité et le dynamisme dont
elles font preuve permettent de satisfaire le besoin de diversification et le
souci de qualité qui apparaissent dans la population lorsque la
quantité est assurée.
Car, soutient Léon GINGEMBRE, la diversification et la
qualité sont essentiellement le domaine de la petite et moyenne
entreprise qui, plus proche des individus et mieux placée pour
satisfaire et servir leurs besoins, peut détecter les évolutions
et en fonction de sa souplesse de fonctionnement, s'y adapter.
De surcroît, elles constituent un réservoir quasi
inépuisable d'où naissent les grandes entreprises.
Sur le plan des structures sociales, poursuit L. GINGEMBRE,
la petite et moyenne entreprise apparaît également comme un
élément fondamental de promotion car elle permet à ceux
qui le désirent et qui en ont la capacité de progresser et de
parvenir.
D'autres éléments témoignant du dynamisme
de petites et moyennes entreprises se situent dans l'emploi, dans les salaires
distribués, dans la valeur ajoutée, dans le chiffre d'affaires,
dans investissements, dans les exportations.
En outre, le rôle
joué par les P.M.E. dans la sous-traitance est
fondamental. Bruno MAGLIULO note que bon nombre de grandes entreprises, y
compris les plus grandes, s'effondreraient, ou seraient placées devant
de grandes difficultés, si elles ne disposaient pas d'un important
réseau de P.M.E/P.M.I.
sous-traitantes.
I.1.6. Les Petites et Moyennes Entreprises
(P.M.E)
Proposer une définition pour moins satisfaisant du
concept de P.M.E. s'avère d'autant plus malaisé
que la réalité ainsi désignée varie tant dans
l'espace que dans le temps.
Toutefois, c'est de la classification
basée sur le critère de taille que découle la subdivision
entre « Grandes Entreprises » (G.E.) d'une part et
« Petite et Moyenne Entreprise » (PME) de l'autre,
même si la distinction ainsi mise en oeuvre n'est pas parfaitement
claire. D'autant plus que telle subdivision réfère quasi
exclusivement à un critère de quantification, de
compréhension apparemment facile, au détriment de tout
autre.
Car, en effet, non seulement d'autres critères
quantitatifs seraient à prendre en compte, mais encore des
critères qualitatifs sont susceptibles de contribuer à
révéler au mieux les contours de ce qu'il est convenu d'appeler
« Petite et Moyenne Entreprise », en sigle
P.M.E.
Il ressort de différents critères
trois catégories typologiques établies par les chercheurs
à savoir : les typologies quantitatives et les typologies qualitatives
dont la combinaison débouche sur une typologie dite complexe et globale
permettant de fournir les caractéristiques des entreprises
rangées derrière le vocable de
P.M.E.
A.Typologies quantitatives des
P.M.E.
Ces typologies, relèvent de l'approche
économique traditionnelle, qui se refuse à pénétrer
à l'intérieur de la boîte noire de l'entreprise et ne
touche ainsi qu'aux éléments les plus apparents.
Elles sont au surplus les premières disponibles et peuvent
donc servir, par exemple, à établir les critères pour
l'application des programmes d'aide gouvernementaux. Ainsi s'offrent-elles aux
chercheurs comme une première porte d'entrée pour obtenir des
échantillons qui seront étudiés par la suite.
Cette
approche se base sur différents critères de choix tels que les
effectifs, la production, la valeur ajoutée ou des ventes, la mesure des
actifs, le chiffre d'affaires,...pour établir les différentes
catégories que sont les Petites Entreprises, les Moyennes Entreprises et
les Grandes Entreprises.
De tous les critères, Pierre FRANCK
indique qu'on choisit généralement le critère des
effectifs qui ne dépend d'aucun paramètre économique et
permet facilement des comparaisons internationales du fait de son
indépendance au regard des taux de change.
Mais, malgré
cet avantage qu'il offre, il reste cependant un critère non
satisfaisant.
Car, ainsi que le démontre Gérard HIRIGOYEN, la
juxtaposition de critères d'effectif à partir des textes
législatifs ne permet pas de conduire à un classement
précis des entreprises en fonction de leur dimension.
Et la même incertitude, poursuit-il, demeure dans les
études économiques et financières pourtant rigoureuses. Il
signalealors l'existence en France, par exemple, de différentes
typologies d'entreprises que voici.
Une première typologie
établit la distinction entre : la micro-entreprise, celle dans laquelle
on ne rencontre aucun salarié ou dont l'effectif est au plus égal
à 10 (exploitations artisanales inscrites au registre des
métiers, commerces de détail, prestations de services) ;
la P.M.E., l'entreprise industrielle de 11 à
500 salariés ainsi que celle de négoce ou
de prestation de services de 11 à
500 salariés ; enfin, l'entreprise « d'une
certaine dimension », celle dont l'effectif se situe au-delà de
100 ou
500.
Une autre approche typologique établit
quant à elle, la distinction ci-après : les petites entreprises,
celles dont l'effectif ne dépasse pas 10 salariés ; les
entreprises intermédiaires et les entreprises importantes, dont les
effectifs sont supérieures à
100 personnes.
Une autre typologie rend compte de
l'existence de trois groupes d'entreprises : les petites qui emploient moins de
20 salariés, les moyennes de 20 à
499, les grandes avec
500 ou plus.
Il ressort de ces différentes
approches que les typologies quantitatives demeurent dans l'ensemble largement
insatisfaisantes de par leurs critères imprécis et
mouvants.
B. Caractéristiques des
PME
1. La petitesse de la taille
La
petitesse de la taille est l'un des premiers critères utilisés
sinon le premier, pour caractériser les PME. Cette
taille qualifiée parfois d' « humaine » dote l'entreprise
d'atouts essentiels par rapport à la grande entreprise.
Car à cette petite taille est associée une grande
souplesse structurelle, permettant une remarquable capacité d'adaptation
au marché et des prix de revient relativement bas étant
donné la faiblesse des coûts fixes.
2. La centralisation de la gestion
Le
système de gestion de la PME est fortement centralisé. La
distinction « propriétaire - dirigeant » n'est pas visible.
P.A. JULIENnote qu'on peut même parler de « personnalisation »
de la gestion en la personne du propriétaire-dirigeant dans le cas de
toutes petites entreprises. Mais cette forte centralisation se retrouve aussi
dans les moyennes entreprises des secteurs traditionnels.
Il vient souvent à l'esprit de situer la
PME d'après l'un ou l'autre critère quantitatif.
Cependant, les critères quantitatifs diffèrent d'un pays à
un autre, voire d'un secteur à l'autre dans un même
pays.
3. La faible spécialisation
Tant au
niveau de la direction que des employés et des équipements, la
spécialisation est faible et vient avec l'augmentation de la taille de
l'entreprise, nécessitant une mise sur pieds de plusieurs niveaux
organisationnels dans les différentes fonctions.
Une comparaison
axée sur la structure des emplois dans les PME et les
grandes entreprises révèle que les ouvriers, relativement plus
nombreux dans les PME, sont aussi en moyenne moins
qualifiés. Plus précisément, la proportion d'ouvriers
qualifiés diminue quand on passe des petites entreprises aux moyennes et
augmente fortement des moyennes aux grandes.
4.Une stratégie intuitive ou peu
formaliste
Dans les petites entreprises des plans précis
des actions à venir, susceptibles de servir de cadre de
référence pour toute la direction sont inexistants et le
propriétaire dirigeant est suffisamment proche de ses
employés-clefs pour leur expliquer au besoin tout changement de
direction.
5. Un système d'information interne peu
complexe ou peuorganisé
Le transfert d'information dans les petites organisations
s'opère grâce au dialogue ou le contact direct.
6. Un système d'information externe
simple
Les petites entreprises ne recourent pas à des
études de marché coûteuses et complexes. Ainsi, dans les
entreprises artisanales, par exemple, le propriétaire dirigeant peut
discuter directement avec ses clients tant pour connaître leurs besoins
et leurs goûts qu'expliquer différents aspects du (des)
produit(s).
C. Quelle définition pour la P.M.E.
?
Les typologies et caractéristiques ci-dessus donnent une
idée plus ou moins vague de cette réalité
désignée par le concept de PME.
Ce
concept comporte, ainsi que l'ont montré les typologies, deux dimensions
: une quantitative et une qualitative. Les critères quantitatifs,
rappelons-le, sont insatisfaisants puisque mouvants et
imprécis.
Léon GINGEMBRE soutient que les formules
quantitatives mettraient dans l'obligation d'adopter des chiffres qui
diffèreraient suivant les secteurs professionnels
considérés, et aboutiraient à des formules
extrêmement complexes sans traduire la réalité des
faits.
En vérité, poursuit-il, si on examine de
façon plus approfondie la notion de PME, on trouve qu'au-delà des
données quantitatives, un certain nombre de caractères sont
permanents et qu'il est donc préférable de s'orienter vers une
définition qualitative.
Il est indiqué que les
critères de fond, ceux permettant de refléter fidèlement
les caractéristiques structurelles communes aux PME,
peuvent être ramenés à trois.
· Le premier est
la responsabilité directe, personnelle et finale du patron qui
apparaît en définitive bien souvent comme le seul décideur
;
· Le deuxième est la propriété du patrimoine
social qui est souvent le fait d'un homme ou de sa famille, quelle que soit la
forme juridique adoptée, ce qui se traduit le plus souvent par une
confusion des patrimoines ;
· Le troisième, enfin, est
l'existence d'un objectif particulier de richesse débouchant sur un
rôle important des rémunérations personnelles et sur une
recherche de la rentabilité à court terme.
Ainsi, on
pourrait entendre par PME ces entreprises dans lesquelles les
chefs d'entreprises assurent personnellement et directement les
responsabilités financières, techniques, sociales et morales de
l'entreprise, quelle que soit leur forme juridique.
Le patronat à
la tête des PME est un patronat réel,
c'est-à-dire celui qui risque dans ses affaires ses propres capitaux,
exerce une direction administrative et technique effective, et assure, avec son
personnel, des contacts directs et permanents ; ce patronat s'oppose au
patronat de gestion ou de management qui dirige les grandes entreprises
où la propriété et la gestion sont dissociés, la
propriété étant répartie entre un grand nombre
d'actionnaires et la gestion effectuée par un collège des
cadres.
Si les critères qualitatifs permettent de
refléter les caractéristiques communes à toutes les
PME, nous pouvons noter qu'à l'intérieur du
concept de PME les critères quantitatifs permettent
d'établir la distinction entre les petites et les moyennes entreprises.
Des seuils sont établis tantôt en terme de chiffre d'affaires
tantôt en terme d'effectif du personnel.
D. Définition des PME
congolaises
Considérant que les petites et moyennes
entreprises et l'artisanat constituent l'épine dorsale de
l'économie mondiale en général et de l'économie
congolaise en particulier et qu'ils sont l'un des principaux moteurs de
l'innovation, de la création des richesses et de l'emploi ainsi que de
l'intégration sociale en République Démocratique du Congo,
l'Etat Congolais, d'une part, et les organisations patronales
etprofessionnelles des petites et moyennes entreprises et de l'Artisanat
(PMEA) de l'autre, ont, dans une charte, donné une
définition de cette catégorie d'entreprises.
Au sens de
ladite charte, on entend par Petite et Moyenne Entreprise, toute unité
économique dont la propriété revient à une ou
plusieurs personnes physiques ou morales et qui présente les
caractéristiques suivantes :
- Nombre d'emplois permanents : de 1
(un) à
200 personnes par an ; - Chiffre d'affaires, hors taxes,
compris entre 1 et
4000 USD ;
- Valeur des investissements
nécessaires mis en place pour les activités de l'entreprise
inférieure ou égale à
350.000 USD ;
- Mode de gestion
concentrée.
Se retrouvent dans cette catégorie : la
micro-entreprise ou la très petite entreprise, la petite entreprise et
la moyenne entreprise.
I.2. LA
PAUVRETE
I.2.1. Définition de
la Pauvreté
La pauvreté peut être entendue, selon le
dictionnaire de langue française, comme l'état d'une personne qui
manque de moyens matériels, d'argent ; c'est l'insuffisance des
ressources. Il renvoie à : indigence, misère,
nécessité.
Le pauvre c'est donc une personne qui n'a pas assez d'argent,
un indigent, un nécessiteux.
La Commission européenne,
quant à elle, définit la pauvreté comme « un
phénomène couvrant dans son acception non seulement l'absence de
revenus et de ressources financières, mais inclut aussi la notion de
vulnérabilité, ainsi que des facteurs tels que l'absence
d'accès à une alimentation adéquate, à
l'éducation et à la santé, aux ressources naturelles et
à l'eau potable, à la terre, à l'emploi et au
crédit, à l'information et à la participation politique,
aux services et aux infrastructures ».
Le seuil de pauvreté dont il est question ci-haut est
déterminé aussi bien au niveau mondial que par chaque pays et il
s'agit d'une valeur monétaire fixée « sur la base du
coût par habitant d'un panier de consommation minimum comportant de la
nourriture et quelques autres produits essentiels ».
D'une manière générale, le seuil de
pauvreté est fixé à un dollar des Etats-Unis par
tête par jour. Les origines de ce seuil remontent à la fin des
années 80 lorsque la Banque Mondiale préparait son Rapport sur le
développement dans le monde pour l'année
1990.
Les rapports successifs de cette institution étaient
toujours centrés sur un thème d'étude ; et pour
l'année
1990, l'étude examinait la pauvreté dans
le monde en s'intéressant à 34 seuils nationaux de
pauvreté précis, provenant aussi bien des pays riches que de ceux
pays sous-développés.
On s'est rendu compte que ces seuils augmentaient avec
l'élévation du niveau de vie ; et en mettant l'accent sur les
nations à revenu faible, on voyait que les seuils par pays tendaient
à se situer dans une fourchette allant de
275 à
370 USD par personne et par an, mesurés en dollars
de
1985 et en parité de pouvoir d'achat (PPA).
Ainsi, la limite supérieure de cette fourchette, soit
370 USD (légèrement au-dessus de 1 USD par
jour) a été adoptée comme seuil mondial de
pauvreté. Ce rapport a débouché sur la conclusion que 1,12
milliard d'humains, soit le tiers de la population des pays
sous-développés en
1985, vivait avec en état de pauvreté
absolue.
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