Analyse financière de la chaine de valeur du manioc dans la région de l'est-Camerounpar Junie Hilary MAPPE Université de dschang/ FASA - Ingénieur de travaux agronome/ licence pro en agronomie 2019 |
CHAPITREIII : METHODOLOGIECe chapitre présente la démarche méthodologique utilisée pour conduire cette étude. Il est articulé autour des points suivants : le choix et la présentation de la zone d'étude, les sources de données, l'approche méthodologique, l'échantillonnage, le traitement et l'analyse des données.
Le projet PAAESA-EST étant ma structure de stage, il est important de préciser que pour faire face au problème d'insécurité alimentaire le projet PAAESA-EST a bénéficié d'un appui de l'Union Européenne au Cameroun pour développer les filières de production piscicole , de manioc, et de banane-plantain dans les communes de Bertoua 1er , Mandjou et Ketté. Il aurait été judicieux d'analyserles chaines de valeurs de ces filières dans toutes les communes. Mais compte tenu du temps imparti pour le stage qui est de trois mois seulement, il a été jugé de connivence avec les encadreurs de se focaliser sur l'étude d'une seule filière dans les communes de Bertoua 1er et de Mandjou Commune de Mandjou Figure 1: Carte de la région de l'Est-Cameroun Commune de Bertoua 1er Source : http://www.editions2015.com/cameroun/cartes.php
La région de l'Est a une superficie de 109 002 km2, représentant 23% du territoire national. Elle est limitée au Nord par la région de l'Adamaoua, à l'Ouest par les régions du Centre et du Sud, à l'Est par la République Centrafricaine et au Sud par la République Populaire du Congo. Elle compte environ 794 963 habitants en 2010 et représente 4,1% de la population totale du pays, ce qui fait d'elle la deuxième moins peuplée. La densité moyenne de la population est de 7,29 habitants/km2. Avec un taux d'urbanisation de 36,5 %, la région de l'Est figure parmi les moins urbanisées du pays. Sa croissance démographique est surtout dû au fait d'une migration importante des autres régions du Cameroun et des pays voisins (Tchad, RCA, Congo Brazzaville, Nigeria).
La région de l'Est a un relief relativement plat comportant des vallées traversées par des cours d'eau permanents d'altitude moyenne variant entre 600 et 1000 m. Un climat équatorial chaud et humide de type guinéen classique à quatre saisons dont deux de pluies et deux sèches (saison des pluies : mi-mars à juin, et mi- août à mi- novembre ; saison sèche de juin à mi-août et mi- novembre à mi- mars). Des précipitations annuelles moyennes varient entre 1500 et 2000 mm et la température moyenne de la région oscille autour de 23°C.Les sols sont généralement légers, profonds et riches en matières organiques. La végétation dominante est constituée de la forêt secondaire et de la savane. Le réseau hydrographique ne comporte pas de grands cours d'eau. Il est constitué d'un ensemble de ruisseaux dont peu sont pérennes. Ils constituent d'importants affluents pour de grands cours d'eau tel que le Lom.
Les populations des zones d'intervention du projet sont estimées à 130 834 habitants avec 47 350 habitants à Mandjou, 31 129 habitants à Ketté et 52 355 habitants à Bertoua Ier. Elles sont à plus de 80% rurales, et pratiquent une agriculture extensive de subsistance, l'élevage repose sur les bovins, les ovins et les caprins, la pêche et la pisciculture sont des activités faites de manière artisanale et saisonnière. La production est essentiellement destinée à la consommation locale. L'activité commerciale concerne la vente et l'achat des produits du secteur primaire (la collecte des produits forestiers non ligneux constitue une activité économique florissante pour les populations locales). Parmi ceux-ci, la transformation du manioc en farine constitue une place de choix malgré qu'elle soit artisanale, peu durable et orientée vers la consommation locale. En plus des activités agropastorales, les populations des milieux urbains et périurbains s'adonnent aux activités informelles telles que la menuiserie, la maçonnerie,la coiffure, la couture, la cordonnerie, l'artisanat... . Pour mener cette étude, deux sources de données ont été utilisées : les données secondaires et les données primaires Les données de sources secondaires ont été recueillies à travers la recherche bibliographique, cela a consisté en l'exploitation des documents (articles, livres, thèse, mémoires etc.) relatifs à notre thème d'étude. Les documents ainsi utilisés ont été pour la plupart téléchargés sur internet dans les sites de recherche comme Google,Researchgate, GoogleScholar. Certaines de ces données ont également été collectées dans les journaux, les revues, et les notes de cours. D'autres consultés dans la bibliothèque du projet PAAESA-EST. L'exploitation de ces documents a permis une meilleure appropriation du thème de notre étude. Les sources primaires qui ont permis de réaliser la présente étude sont les enquêtes.Les enquêtes ont été effectuées à l'aide des questionnaires. Un questionnaire a été conçu pour recueillir les chiffres descriptifs et les chiffres explicatifs. L'utilisation du questionnaire a été adoptée parce qu'elle est mieux adaptée aux objectifs spécifiques de cette étude. Elle aboutit à des données chiffrées qui permettent de faire des analyses descriptives, des tableaux et graphiques, des analyses statistiques de recherche de liens entre les variables ou facteurs, des analyses de corrélation ou d'association. Trois types de questionnaires ont été administrés. Ils ont été préalablement testés et complétés une fois sur le terrain. - Les questionnaires adressés aux producteurs des racines de manioc - Les questionnaires adressés aux transformateurs du manioc - Les questionnaires aux commerçants du manioc et des produits dérivés L'approche méthodologique adoptée dans le cadre de cette étude est celle dite quantitative.Elle s'applique à un ensemble (échantillon) qui doit permettre des inférences statistiques.Ceci parce que la recherche quantitative consiste à décrire, à expliquer, à contrôler et à prédire en se fondant sur l'observation de faits et événements « positifs », c'est-à-dire existant indépendamment du chercheur, des faits objectifs. Cette méthode s'appuie sur des instruments ou techniques de recherche quantitatives de collecte de données dont en principe la fidélité et la validité sont assurées. La rigueur scientifique est guidée par la notion d'objectivité, c'est-à-dire que le chercheur ne traite que des faits, à l'intérieur d'un canevas défini par la communauté scientifique. Les activités d'animation ont touché plus de 600 producteurs répartis dans les trois communes cibles du PAAESA-EST entre 2016 et 2019. L'ensemble des groupes de producteurs ne peut être pris en considération dans cette étude en raison des contraintes de temps et des moyens disponibles. Pour mener à bien notre étude nous avons travailléavec quelques EFA inscrits dans les coopératives et quelques particuliers dans les deux communes (Bertoua 1er et Mandjou). Le choix de l'échantillon s'est fait en se basant sur plusieurs critères : la commune (Bertoua 1er et Mandjou), la superficie (grande, moyenne et petite), le genre (féminin, masculin).... L'effectif de la population étudiée est présenté dans le tableau1. Tableau 1: Acteurs enquêtés et leurs effectifs
Source : auteur Dans les communes de Bertoua 1eret Mandjou, la répartition des producteurs partenaires de PAAESA-EST enquêtés est illustrée dans le tableau2. Tableau 2: Répartition et échantillonnage des producteurs/transformateurs par commune
Source : auteur Au niveau des commerçants la répartition est illustrée dans le tableau3. Tableau 3: Échantillonnage des commerçants par commune
Source : Auteur L'analyse des données primaires collectées s'est faite suivant plusieurs techniques clairement détaillées. Les données de terrain collectées grâce aux questionnaires ont été manuellement dépouillées et classées en données quantitatives. Le logiciel Microsoft office Excel 2007 for Windows a servi à l'analyse.Les données quantitatives ont été introduites dans le tableur Excel 2007. Une partie de ces données a permis de faire des calculs statistiques (fréquences, pourcentages, moyennes). D'autres données quantitatives ont servi aux calculs économiques. Ainsi, les comptes d'exploitations pour les producteurs de manioc, les transformateurs et commerçants ont été élaborés, ces comptes nous ont permis d'évaluer la rentabilité financière de chaque acteur. Plusieurs formules ont été utilisées afin d'établir les comptes d'exploitation et déterminer la valeur ajoutée de chaque acteur de la chaine : · Pour l'élaboration des comptes d'exploitation : Coût total = Coûts variables + Coûts fixes - Coût total du compte de la culture du manioc Coûts variables = main d'oeuvre Coûts fixes =Semence+engrais+ dotation au amortissement des matériels Amortissement =V i/n ; Vi est la valeur d'achat initial et n le nombre d'année - Coût total du compte de transformation Coûts variables = main d'oeuvre +prix d'achat de la matière première Coûts fixes = Amortissement des outils de transformations - Coût total de commercialisation Coûts variables= prix d'achat de la marchandise Coûts fixes= amortissement des instruments de mesure+location de la place+taxe+impôts · Pour déterminer la valeur ajoutée VA=chiffre d'affaire - consommation intermédiaire Chiffre d'affaire=prix de vente du produit brut · Pour déterminer le seuil de rentabilité Ratio B/C= RNE/Total charges - Les producteurs de manioc ne récoltent pas toute la production donc c'est difficile de connaitre la quantité exacte récolté. - Les données ont été collectées à une période de pénurie, particulièrement au début de la récolte pour les producteurs et en saison de pluie pour les transformateurs. Nous n'avons pas pu collecter les données pour la campagne 2018/2019. - Mauvaise compréhension des objectifs de l'étude par les enquêtés. Ils se disent que le PAAESA-EST veut leurs apporter un appui financier. Les données ne sont pas toutes exactes. |
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