2. Le niveau de revenu des chefs
de ménages
Dans l'arrondissement de Mélong, les populations vivent
avec un niveau de revenu bas et le plus souvent sans revenu pour certaines
personnes. De plus, ils vivent essentiellement de l'agriculture
d'autoconsommation qui ne leur permet pas de générer ou bien
d'atteindre un niveau de revenu moyen ou élevé pouvant permettre
de couvrir les besoins sanitaires en cas de nécessité. C'est
ainsi que le graphique suivant présente le niveau de revenu de 200
ménages issus du sondage :
Figure 11: Le niveau de
revenu menstruel des chefs de ménage
Source : enquête de terrain 2020
D'après ce graphique, 67 % des ménages
perçoivent un revenu inférieur à 25 000 CFA le mois,
c'est-à-dire un revenu très bas et faible, ce qui entrave
d'ailleurs leur accessibilité aux soins de santé, «
J'ai des examens à faire à l'hôpital maintenant mais je
n'ai pas assez d'argent pour aller les faires » (affirme un
chef de ménage âgé de 70 ans nommé EDJOLE F.).
Ensuite, le niveau de revenu situé entre 25 000 et 40000 CFA occupe
20% et le revenu le plus élevé ici est estimé à
plus de 150000 FCFA avec 3% de la population.Le revenu que procurent les
activités économiques devrait permettre à celui qui les
entreprends et qui est malade de payer à la fois son titre de transport
pour atteindre une formation sanitaire, les frais inhérents aux soins
médicaux et éventuellement les frais de séjour.
Malheureusement, il existe de nombreux démunis en milieu rural.
En somme, la quasi-totalité des ménages des
zones rurales enclavées de l'arrondissement de Mélong vivent en
dessous du seuil de la pauvreté, de par leurs faibles revenus, ce qui
rend d'ailleurs l'accès aux soins de santé modernes difficile.
Cependant, certains auteurs à l'instar Samuel Yonkeu (2005), Kouadio
(2019) convergent dans le même ordre d'idée en estimant que les
populations, aux pouvoirs économiques et financiers très
précaires n'ont pas accès aux soins de santé de
qualité. Ce qui est d'ailleurs le cas dans les zones rurales de
l'arrondissement de Mélong. Les résultats d'une étude
menée par Magne C. (2012, P64) indiquent que l'influence du revenu de
l'habitant sur la fréquentation des structures de santé dans
l'aire de santé de Kongso se présente de cette manière
: « 250/280 (soit 89,93%) de nos répondants ayant un
revenu inférieur à 22 .500FCFA n'ont pas fréquenté
l'hôpital. Ceux qui ont un revenu un peu élevé (plus de
22500FCFA) ont fréquenté le CMA à
87,73%(93/106) ». Ces résultats s'approchent de la
réalité constatée par Pierrot BUSHALA où 58,5% de
la population de Mudja qui ont le revenu mensuel inférieur à 50$
ne parvient pas à accéder à la nourriture et 54,6% n'ont
pas accès à la scolarisation ni aux soins de santé
primaire.
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