L’apprehension du sans gluten dans les cultures française et britanniquepar Pauline Raulet ISIT - Master Management Interculturel 2017 |
B. L'HISTOIRE DE LA CULTURE GASTRONOMIQUE FRANÇAISE ET SES REPERCUSSIONS SUR LE SANS GLUTENLa gastronomie française est le fruit d'un héritage séculaire hérité de nos ancêtres les Gaulois ayant su créer et développer ce qu'on appelle communément le « bien manger » et le « bien boire », aujourd'hui ancrés dans notre culture. D'après Jean-RobetPitte, professeur et géographe, dans son ouvrageGastronomie française : histoire et géographie d'une passion : « En Gaule, la bonne chère est inséparable de la vie politique et sociale ». La période du Moyen Age aussi très représentative de la gastronomie française, puisque s'organisaient déjà festins et banquets, permettant ainsi aux nobles d'asseoir leur rang & prestige en exposant nombre de mets. C'est en pleine Renaissance que la France s'enrichit de nouvelles saveurs, techniques et autres recettes inspirées de l'Asie à l'Orient, rapportées par les voyageurs italiens. Les produits du nouveau monde commencent à être introduits et de nouveaux rituels de table se mettent en place. Cette période marque indéniablement l'émergence de talentueux pâtissiers avec l'apparition de la tarte, la pâte à choux ou encore les célèbres biscuits à la cuillère. La gastronomie française arrive à son apogée sous le règne du Roi Soleil avec des aliments à l'image de la hiérarchie sociale de l'époque et un service de table presque théâtral. Nous en héritons notamment notre traditionnel « entrée, plat, fromage, dessert ». François Vatel, jugé par la suite comme l'un des précurseurs de la gastronomie française, instaurera à cette époque la traditionnelle « nouvelle cuisine française » soit les prémices de la « grande cuisine ». « La gastronomie est à l'image de la monarchie, somptueuse et raffinée ». Le raffinement, mais les excès aussi : l'embonpoint était alors gage de richesse et de bonne vie, la nourriture synonyme de fortune, et par là même symboliquement et physiquement essentielle à l'identité des nobles. Le XVIIe siècle marquera l'arrivée des restaurants avec le Procope (ouvert en 1674), lieu de rencontre des intellectuelles que l'on pourrait assimiler aux salons de thé actuels avec boissons et pâtisseries.La Révolution française, motivée par les philosophes, les intellectuels et l'inflation du prix du pain devenu inaccessible pour les classes pauvres et populaires a été un intense bouleversement. C'est en 1789 qu'une partie des grands chefs, qui cuisinaient pour la famille royale et pour l'aristocratie, choisissent d'ouvrir leur propre restaurant qui se verront fréquenter par les nouveaux riches. Cette époque marque la fin des grands chefs cuisinant pour les « grandes maisons » puisque la haute cuisine est descendue dans la rue : les grands chefs ont des restaurants, et n'importe quel citoyen fortuné peut manger comme le faisaient les grands aristocrates disparus. C'est à la suite de cette révolution que la cuisine et les arts de la table deviennent progressivement des éléments d'appartenance sociale.24(*) Très empreints par cette nouvelle vision de la consommation gastronomique, les arts de la table ne subissent que peu d'évolution jusqu'aux grandes guerre du XXe siècle. Cette époque de grande restriction est tellement violente qu'elle ne permet pas à tous les Français de se nourrir convenablement. Si la solidarité permet à chacun de tenir, beaucoup de familles françaises se voient obligées de partir en exil dans d'autres pays, pour éviter la guerre mais surtout pour nourrir les enfants. S'en suivent directement avec la fin de la guerre, les 30 glorieuses, la reconstruction du pays et les joies de retrouver une vie stable et durable qui relance l'économie au travers de la consommation. La consommation excessive, tellement manquante en période de guerre, arrive comme un pansement pour suturer la plaie béante des nombreuses pertes et horreurs de la guerre. C'était la grande époque de la standardisation et chaque ménage a ainsi pu s'équiper de tout le nécessaire de cuisine. Four, mixeur, grille-pain, tous marqués Moulinex sont les prémices de nos actuelles habitudes alimentaires. On remarque avec effroi, l'ensemble des épreuves qu'a pu vivre le peuple français sur son territoire, alors même que l'on aurait tendance à les oublier. Bien avant encore, on se souvient de cette histoire que l'on ne trouve que dans les livres et qui chantent le passage d'envahisseurs aussi vieux que l'écriture elle-même. Difficile d'analyser une histoire aussi longue et aussi complexe, mais il est intéressant de remarquer la place de choix de la nourriture dans cette dernière. A l'origine même de la révolte de 1789, symbole de richesse tant espéré, manquante à en mourir à la guerre, la nourriture est toujours apparue comme un point de structuration de l'histoire française, et le repas partagé, son inséparable acolyte. * 24Plus d'information sur : http://www.cuisinealafrancaise.com/fr/articles/17-histoire-de-la-cuisine |
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