L'image de la république démocratique du Congo a travers le nation branding. Analyse du spot publicitaire "RDC, terre de tous les trésors"par Christopher MAFINGA Université catholique du Congo - Licence 2019 |
SECTION 3 : LIEN AVEC LES FONCTIONS DU NATION BRANDINGEn présentant la RDC d'après l'Hexagone du « Nation branding », nous disons que les composantes du « Nation branding » en RDC peuvent être regroupées en 3 approches d'après les 3 fonctions du Nation branding telles que citées au premier chapitre à savoir : la fonction économique et fonctionnaliste, la fonction politique, la fonction culturelle critique. Les composantes Tourisme, Exportation et Investissement contribuent dans l'aspect économique et fonctionnaliste dans l'image de la nation. La composante Gouvernance contribue dans l'aspect politique de l'image d'une nation. Enfin, les composantes Gens et Culture influent sur l'aspect culturel dans l'image d'une nation à savoir la RDC. Quant à l'image perçue de la RDC, nous allons dans ce point-ci traiter de l'image perçue de la RDC en trois dimensions ou trois aspects que sont les conflits (dimension de la gouvernance en « nation branding »), la corruption et la maladie à virus Ébola. SECTION 4 : DIMENSIONS DE L'IMAGE PERÇUE DE LA RDCVu de l'extérieur, l'image de la RDC est dominée par trois dimensions, qui en réalité sont des clichés négatifs. La RDC est définie comme étant le pays des conflits armés interminables, de la corruption endémique et du virus à Ébola. 2.4.1. ConflitsLa RDC est depuis la fin de 1998, victime des guerres d'agression qui a créé des foyers des milices dans la zone est de la RDC. Ces guerres ont dénié un état de droit, le viol, les massacres et les pillages. Les conflits en RDC et leurs conséquences restent une source de préoccupation majeure, dans la mesure où ils constituent un défi multidimensionnel au développement économique et humain dans le pays et la région93(*). Les guerres en RDC proviennent de causes multiples tournant autour de quatre séries de facteurs: économiques, institutionnels, régionaux et géopolitiques mondiaux94(*). Cette situation a été bien synthétisée par Isidore Ndaywell : « l'histoire de la RDC a toujours été caractérisée par une succession de violences : à la violence de l'État succède généralement la violence populaire qui finit par une violence armée, c'est-à-dire une situation de violence permanente, dont nous rappelons et analysons ci dessous les principaux épisodes. »95(*) Sur base de cette citation, nous allons énumérer les guerres civiles qu'a connues la RDC de l'indépendance à nos jours :
Source : Ce tableau est une synthèse réalisée par nous à partir des éléments puisés chez Commission Economique Africaine, Conflits en République Démocratique du Congo, Causes, impact et implications pour la région des Grands Lacs, 2015. Cette spirale de violence en RDC a une conséquence négative énorme sur l'image perçue de la RDC. Encadré 5 : Ressources naturelles en République démocratique du Congo: production (quantité et valeur)96(*): Par rapport à la question des ressources naturelles comme cause de la guerre civile en RDC, il existe deux courants de pensée : « Greed or grievance ?» (Rapacité ou griefs)97(*).Les défenseurs de la thèse de l'avidité(« greed ») sont convaincus que laplupart des conflits armés sont causéspar des facteurs économiques tels quela lutte pour le contrôle sur lesressources naturelles. C'est notammentla position de l'équipe de recherche dela Banque mondiale dirigée par PaulCollier pour qui, « les guerres civilesrésultent beaucoup plus souvent d'opportunités économiques que de griefs et, par conséquent, certains groupes rebelles sont avantagés par le conflit et ont donc de puissants motifs pour l'amorcer et l'entretenir. »98(*) Par contre, les partisans de la thèse des griefs (« grievance ») soulignent l'importance d'autres facteurs comme les oppositions ethniques et religieuses, l'inégalité économique, le manque de droits politiques et la mauvaise gestion économique de la part du gouvernement. Ballentine99(*) essaie de trouver le juste milieu entre les deux hypothèses. Celui-ci remarque que très peu de conflits contemporains peuvent être pris comme des exemples clairs de guerres de ressources caractérisées par des pillages à grande échelle commis par des acteurs étatiques ou rebelles. Dans la plupart des cas, il est question d'une interaction entre des facteurs économiques et des facteurs politiques, socio-économiques et sécuritaires. C'est exactement cette interaction qui donne lieu à l'éclatement de la guerre à l'Est. * 93 Commission Economique Africaine, Conflits en République Démocratique du Congo, Causes, impact et implications pour la région des Grands Lacs, 2015, page 1. * 94Ibid., page 8. * 95I. NDAYWELL È NZIEM, «Du Congo des rébellions au Zaïre des pillages », in Cahiers d'Études Africaines n° 150-152 (Disciplines et déchirures. Les formes de la violence), Éditions de EHESS, Paris, p. 418-419. * 96 Données des services géologiques des États-Unis disponibles (en anglais) à l'adresse suivante : http:// minerals.usgs.gov/minerals/pubs/country/africa.html#cg. * 97 P. COLLIER, (2000), Economic Causes of Civil Conflict and their Implications for Policy, WorldBank, Development Research Group;Humphreys, M (2003), Economics and Violent Conflict, http://www.preventconflict.org/portal/economics. * 98 Banque mondiale, « Diamants et autres produits précieux suscitent les convoitises et provoquent les guerres civiles », Communiqué de presse N° 2000/419/S, p.3. * 99 K. BALLENTINE& J. SHERMAN, `The political economy of armed conflict :beyondgreed and grievance' , Lynne Rienner Publishers, 2003. |
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