3.2.5.4. Schéma des causalités entre toutes les
variables du système
Les causalités au sens de Granger entre toutes les
variables retenues sont données par le schéma
ci-après :
Ce schéma montre que toutes les variables de
transmission de la politique monétaire ne causent pas la croissance
économique, mais la variation du taux de dollarisation cause la
croissance économique. Ainsi, la maîtrise du taux de dollarisation
permet aux autorités monétaires de renforcer l'efficacité
de la politique monétaire.
Pour bien appréhender les effets des chocs des
variables de transmission de la politique monétaire sur la production et
le niveau général des prix, nous devons compléter cette
étude par l'analyse de la décomposition de la variance de
l'erreur que nous allons voir dans la sous-section suivante.
3.2.6. Analyse des chocs de la politique monétaire par
décomposition de la variance de l'erreur
L'étude des causalités entre les variables est
bien souvent complétée par une analyse de la décomposition
de la variance de l'erreur de prévision. Le modélisateur peut
alors déterminer la contribution de chaque innovation (choc) à la
variance totale de l'erreur de prévision du processus.
Partant de la décomposition des résidus en
innovations on peut calculer quelle est la contribution de chaque innovation
à la variance totale de l'erreur de prévisions du processus VAR.
Cette technique est utilisée pour atteindre l'un des objectifs de notre
travail. De ce fait, nous allons calculer pour les séries de taux
d'inflation et de taux de la croissance économique, les parts de la
variance dues aux chocs des variables du système.
3.2.6.1. Analyse des chocs par décomposition de la
variance de la variation du taux d'inflation
Le tableau ci-après nous donne les informations sur la
décomposition de la variance de l'erreur du taux d'inflation :
Tableau
3.6.Décomposition de la variance de l'erreur du taux
d'inflation
Décomposition de la variance de TIF :
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Période
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TDO
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TTC
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TM
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TIF
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TCR
|
TDI
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Moyenne annuelle
|
4,22
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22,64
|
38,67
|
15,97
|
18,10
|
0,40
|
Source : Elaboré par l'auteur
à l'aide du logiciel Eviews 7.
Les résultats relatifs à l'étude de la
décomposition de la variance de l'erreur de prévision du taux
d'inflation reportés au tableau 3.6 nous informent que cette variance
est due durant dix ans en moyenne pour 4,22% aux innovations de la variation du
taux de dollarisation de l'économie congolaise, 18,46% aux innovations
de la croissance du PIB réel, 38,67% aux chocs de taux de croissance de
la masse monétaire, 18,10% à ses propres innovations, 22,64% aux
innovations du taux de dépréciation du taux de changeet 0,40% du
taux d'intérêt directeur.
En fait, nos résultats empiriques montrent que la
croissance de l'offre de monnaie et le taux de dépréciation du
taux de change sont les sources principales de l'inflation en RDC, mais le taux
d'intérêt directeur n'est pas le déterminant du taux
d'inflation. Certes, toutes les variables de la transmission de la politique
monétaire retenues contribuent globalement à 61,71% de la
fluctuation du taux d'inflation. Ainsi, les canaux de l'agrégat
monétaire et du taux de change permettent à la Banque Centrale du
Congo de stabiliser les prix. Par contre le canal du taux
d'intérêt n'est pas efficace pour maîtriser l'inflation en
RDC. La dollarisation de l'économie et le problème de
désintermédiation financière que traverse la RD Congo
depuis des nombreuses années limite les efforts fournis par les
autorités monétaires pour influer sur l'inflation et fait de
sorte que l'utilisation du canal de taux d'intérêt ne respecte pas
fidèlement les attentes théoriques.
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