3.2.5.2. Causalités entreles variables de transmission
de la politique monétaire et le taux d'inflation
Le tableau ci -après nous donne les différents
tests de causalité au sens de Granger entre le taux d'inflation et les
variables de transmission de la politique monétaire :
Tableau 3.4.Tests de
causalité au sens de Granger entre le taux d'inflation (variable-
objectif) et les variables de transmission de la politique
monétaire
Variables de transmission de la politique
monétaire
|
Retard optimal du taux d'inflation
|
Retard optimal des variables de transmission de la
politique monétaire
|
Les variables de transmission causent le taux
d'inflation
|
Le taux d'inflation cause les variables de
transmission
|
Probabilité associée à la
statistique de F deFisher
|
Décision
|
Probabilité associée à la
statistique de F deFisher
|
Décision
|
TM
|
|
0
|
0,0000
|
Oui
|
0,0000
|
Oui
|
TDI
|
0
|
0
|
0,7593
|
Non
|
0,0006
|
Oui
|
TTC
|
|
0
|
0,0000
|
Oui
|
0,0000
|
Oui
|
Source : Elaboré par l'auteur
à l'aide du logiciel Eviews 7.
De même dans le tableau 3.4, la première colonne
représente les variables de transmission de la politique
monétaire, la deuxième colonne rapporte le retard optimal du taux
d'inflation. Dans la troisième colonne, nous rapportons le retard
optimal des variables de transmission de la politique monétaire. La
quatrième colonne expose les résultats des tests de
causalité en considérant la variable taux d'inflation comme
variable expliquée (modèle 1) ainsi que la décision de
causalité obtenue. La cinquième colonne affiche les mêmes
résultats en prenant à chaque fois les variables de transmission
de la politique monétaire comme variable expliquée (modèle
2).
Les différents tests de causalité au sens de
Granger du tableau 3.4 nous renseignent au seuil de signification de
5% que :
E Le taux de croissance de la masse monétaire
cause le taux d'inflation, ce dernier cause également le taux de
croissance de la masse monétaire
Nous observons une causalité bidirectionnelle entre
le taux de croissance de la masse monétaire et le taux d'inflation.
L'inflation étant vue comme un des maux les plus importants de
l'économie congolaise à cause de ses conséquences
néfastes au plan économique et social. C'est la raison pour la
stabilité des prix, il faut limiter de l'évolution de la masse
monétaire correspondant à l'augmentation des biens et services.
Ces résultats nous montrent également que
l'accélération du taux d'inflation a poussé les
autorités monétaires à accélérer les
émissions monétaires. Le seigneuriage est donc fonction du taux
d`inflation. L`Etat peut se procurer des ressources réelles par ce biais
jusqu`à un certain point, c`est-à-dire lorsque le taux
d`inflation est deçà d`un certain seuil. Dépassé ce
niveau, toute tentative de manipuler le seigneuriage en réduit
l`efficacité, car les agents économiques vont tenter à
leur tour d`éviter la taxe d`inflation en réduisant leurs
encaisses. Il en découle que, pour un niveau de seigneuriage
donné, l`Etat doit émettre davantage de monnaie pour compenser,
par un taux d`inflation soutenu, le rétrécissement de la base
imposable.
L'étude fondatrice de Milton Friedman et d'autres
études à travers le monde ont montré aussi clairement une
corrélation positive entre la croissance de la masse monétaire et
le niveau de l'inflation. En RDC, on assiste à une forte
prévalence des facteurs budgétaires dans l'expansion
monétaire et l'alimentation de l'inflation.
La ténacité de cette relation est variable
dans le temps et remonte aux premières années de l'accession du
pays à l'indépendance. L'effondrement de l'appareil
administratif, par une chute catastrophique des recettes publiques alors que
les dépenses publiques liées principalement aux traitements des
fonctionnaires et au fonctionnement des institutions de l'Etat s'étaient
fortement accrues.
E Le taux directeur ne cause pas le taux d'inflation,
et ce dernier cause le taux directeur.
La politique de modification du taux directeur en RDC ne
stabilise pas les prix car cette modification n'affecte pas directement
l'évolution du crédit à l'économie et indirectement
l'évolution de la masse monétaire. Mais
l'accélération de l'inflation pousse les autorités
monétaires à modifier leur taux directeur
généralement à la baisse.
E La présence de la causalité
directionnelle entre le taux de dépréciation du taux de change et
le taux d'inflation.
La variation du taux de change a sensiblement
affecté l'inflation en RDC, l'inverse également.Réaliser
et maintenir la variation du taux de change dans une fourchette acceptable par
une politique de change prudente peut être avantageux pour stabiliser les
prix. En plus, combattre l'inflation permet aussi aux autorités
monétaires de stabiliser le taux de change nominal.
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