II.3.3 MENINGITE FONGIQUE
Causée par un champignon, elle est moins
fréquente mais très sévère. Le principal champignon
à l'origine de ce type de méningites est
cryptococcusneoformans, en particulier chez les patients
atteints de sida.(14)
II.4 PHYSIOPATHOLOGIE
La survenue d'une méningite suppose que l'agent
pathogène soit capable d'envahir l'espace sous arachnoïdien et d'y
produire une inflammation. Ceci suppose que les bactéries et le virus
responsables des méningites soient capables de franchir de façon
sélective la barrière hémato-méningée. Les
mécanismes en cause sont méconnus. Ce pendant deux
élèments semblent acquis : 1o les
bactéries méningitogènes doivent être capables
d'induire des bactériémies ou des septicémies ;
2o une interactionétroite aux cellules endothéliales
des capillaires neuro-méningés est indispensable. Les
élèment ultérieurs qui font suite l'effraction des
bactéries et des virus dans le liquide céphalorachidien et qui
sont responsables de la survenue d'une inflammation sont mieux connus et en
rapport avec une production locales des cytokines (TNF et IL1 surtout). Cette
production de cytokines est secondairement responsable de l'activation de
l'endothélium qui est nécessaire à la margination et
diapédèse leucocytaire ou leucopédèse. (15)
II.5 SYMPTOMES
La méningite bactérienne et la méningite
virale ont souvent les signes cliniques communs qui sont : -signes
fonctionnels ; - signes physiques ; et syndrome
méningé.
II.5.1 SIGNES FONCTIONNELS
Ø Les céphalées constituent le signe le
plus évocateur, le plus constat et le plus précoce. La
céphalée se traduit par une douleur chronique partout dans la
tête et dans le cou, fièvre irrégulière (souvent la
nuit), troubles de conscience ou de vigilance, ou coma profond, paralysie des
nerfs crâniens, tremblement, myoclonies...
Ø Les vomissements sont plus inconstants mais
précoces, faciles, en jets, sans rapport avec les repas,
provoqués par les changements de position ;
Ø le troisième élèment du
trépied méningitique classique, la constipation est très
inconstante et d'intérêt pratique limité.
II.5.2 SIGNES PHYSIQUES
Ø La raideur méningée constitue une
contracture de défense des muscles para vertébraux en rapport
avec la douleur secondaire à l'inflammation des
méninges ;
Ø Signe de Kerning : limitation de
l'élévation des membres inférieurs, impossibilité
de fléchir les cuisses sans fléchir les genoux lorsqu'on met le
malade en position assise ou lorsqu'on élève les deux membres
inférieurs du malade couché ;
Ø Signe de Brudzinski : flexion involontaire des
membres inférieurs à la flexion forcée de la nuque (ce
signe peut être physiologique chez le nourrisson, mais pathologique chez
le grand et petit enfant. (16) ;
Ø Signe du lange : le nourrisson étant
allongé sur une couche, on soulève l'enfant
légèrement par les deux pieds, de façon à soulever
les fesses (comme si on voulait changer le lange) et on observe si la nuque
fléchit (normalement) ou non (rigidité de la nuque) ;
Ø Signe « Pieds-tête » :
on approche les deux pieds joints de l'enfant couché, de façon
à ce qu'ils touchent son front. Si la manoeuvre n'est pas possible sans
que l'enfant pleure ou si l'on rencontre une résistance, une irritation
méningée est plus que probable.
En outre, la méningite causée par le
méningocoque peut se différencier des autres lorsque survient une
éruption pétéchiale (petites taches pourpres non
effaçables à la vitro pression) d'extension rapide et pouvant
précéder les autres signes. Cette éruption est
localisée sur le tronc, membres inférieurs, conjonctives et
parfois les mains.
ü COMMENT DIFFERENCIER DEVANT UN SYNDROME
MENINGE, UNE MENINGITE ET UNE HEMORAGIE MENINGEE ?
Le syndrome méningé reconnu, le problème
est de différencier l'hémorragie méningée d'une
méningite. En faveur d'une hémorragie méningée
plaide la brutalité du débit, l'absence de fièvre
(possible d'élévation à 38oC après
quelques heures). En faveur d'une méningite, la moindre brutalité
du débit, la présence d'une fièvre à
39-40o C avec frissons, sueurs et myalgies, la notion d'une
épidémie, d'autres signes infectieux : diarrhée,
rhino-pharyngite. Le caractère fébrile du syndrome
méningé est souvent évident sauf en cas de prise
d'antipyrétique (aspirine) qui masque l'élévation de la
température. (17)
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