PREMIER CHAPITRE :
CADRE THEORIQUE SUR LA SECURITE ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE
GENERALITE
Les 20 dernières années ont été
marquées par la multiplication des sommets sur la faim et la
sécurité alimentaire qui ont réunis à Rome, la
plupart des pays du monde. L'objectif était de réduire
l'extrême pauvreté et la faim à l'horizon 2015 (objectif du
millénaire pour le développement) et d'éradiquer
complètement la faim (« faim zéro ») après
2015 (objectifs de développement durable). Les politiques de lutte
contre la faim et l'insécurité alimentaire devaient être
ciblées vers les zones vulnérables (l'Afrique - subsaharienne et
l'Asie du sud) et les couches défavorisées (les pauvres, les
ruraux et les petits agriculteurs). Ces politiques de lutte contre
l'insécurité alimentaire devaient être menées
à la fois au niveau mondial et au niveau des pays. Le Cameroun a
ratifié comme plusieurs autres pays d'Afrique subsaharienne, les
objectifs du millénaire pour le développement (OMD), dont une de
cibles du premier objectif était de réduire de moitié
entre 1990 et 2015, la proportion de la population qui souffrait de la faim. A
- t - on atteint cette cible ? Pour répondre à cette
question il faut pouvoir dire de façon précise comment a
évolué la sous - alimentation et donc la consommation alimentaire
au cours du temps. Les données de la FAO (2014), les 25 dernières
années ont été marqué par un accroissement de la
disponibilité alimentaire et une réduction de la
sous-alimentation au Cameroun. La disponibilité alimentaire est
passée de 2055 Kcal/personne/jour en 1990 à 2625 Kcal en 2004.
Entre 2001 et 2007 en particulier, elle est passée de 2200 à 2440
Kcal/personne/jour. On dénombrait en 1990, 4,7 millions de
sous-alimentés, soit 37,8% de la population totale. En 2001, le taux de
sous-alimentation a baissé de 10% par rapport à 1990 et
était de 29%. En 2007, le taux de sous-alimentation était de 17%
et les estimations l'établissent en dessous de 10% depuis 2014. Dans le
même temps, le nombre de sous-alimentés a baissé par
rapport au niveau de 1990 et particulièrement entre 2001 et 2007 (FAO
2014, cité par 10ème journée de recherche en
science, 2016).
1.1. SECURITE ALIMENTAIRE
1.1.1. Origine et évolution
La question alimentaire s'est nettement modifiée au
cours des années avec l'évolution du contexte mondial. En effet
comme tout grand problème de développement la question
alimentaire subit l'impact de l'environnement économique et politique
national et international. Certes, les rationalités et les
modalités de la production, de la consommation et de l'échange
des biens alimentaires sont variables suivant que l'on se trouve dans le
contexte des ajustements structurels des années 80 ou bien encore dans
le contexte de l'économie mondialisée actuel (Ya Cor Ndione,
2010).
Dans les années 70, il était évident
rapprocher la sécurité de rapprocher la sécurité
alimentaire et la sécurité national de même que
l'indépendance national de l'indépendance alimentaire. Ces
assimilations ont conduit dans les pays en développement à ma
mise en oeuvre de politique d'autosuffisance qui ne prenaient en compte les
résultats qu'en termes de couvertures des besoins nationaux et non en
termes de couts. L'accent était donc mis sur une production et un
stockage suffisant pour assurer l'autonomie alimentaire national avec des
systèmes d'aide et subventions pour adopter offre et demande. Dans les
années 70, donc l'analyse avait mis l'accent seulement sur les aspects
macroéconomiques de la question alimentaire avec focalisation sur les
équilibres globaux basés sur l'autosuffisance national (Ya Cor
Ndione, 2010).
Actuellement, le cadre analytique de la question alimentaire
s'articule autour des avantages comparatifs, de la division internationale du
travail et la complémentarité planétaire. Ainsi les pays
en développement peuvent s'approvisionner sur les marchés
mondiaux en contrepartie de leurs biens exportables. Dans cette approche, moins
que l'offre l'accent mis sur la demande c'est-à-dire la capacité
des populations à se porter acquéreur des biens alimentaires que
le système économique mondial est prêt à leur
à fournir. Au niveau de la production, il ne s'agit plus de produire le
maximum à n'importe quel prix mais de produire le maximum en
réduisant le cout aussi bien économiques (prix)
qu'environnementaux (pollution) (Ya Cor Ndione, 2010).
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