Paragraphe 3 :
Stratégies de Sécurité en RDC
3.1.
De la mise en place des institutions de Transition
Le gouvernement d'union nationale, formé le 30 Juin
2003 était chargé de mettre en oeuvre le processus
électoral dont le référendum constitutionnel
organisé le 18 et le 19 décembre 2005 constitue la
première étape, suivi par les élections
présidentielles et législatives en Juillet et octobre 2006.Il
s'agit des accords qui comprennent notamment l'accord global et inclusif sur la
transition en RDC signé à Pretoria le 17 décembre 2002, le
mémorandum sur les questions militaires et les questions de
sécurité du 06 mars 2003, adopté le
1er avril 2003 et les 36 résolutions adoptées par
les participants de dialogue inter-congolais (DIC) à Sun City en mars et
avril 2002.
Ce gouvernement est aussi chargé de rétablir
l'autorité de l'État dans toutes les provinces de la
République Démocratique du Congo, autorité bafouée
par les belligérants qui se sont repartis leur contrôle
administratif et militaire, au gré de leurs alliances et de leurs
intérêts économiques.
3.2.De la conférence sur la paix, la
sécurité et le développement
Les tensions politico-militaires
observées au Nord et au Sud- Kivu ont été la preuve que
plusieurs acteurs se sont affichés comme réfractaires au
processus de normalisation, notamment les groupes armés ou politiques
aussi bien nationaux qui ont refusé d'adhérer au processus de
reconstruction nationale et/ou d'intégration dans la nouvelle,
qu'étrangers qui résistent au processus de rapatriement vers leur
pays d'origine.
Face à cette situation qui n'a fait qu'exacerber la
crise multidimensionnelle que connaît cette partie de la
république, les ressortissants du Nord et Sud -Kivu, toutes les
tendances confondues, ont pris l'initiative d'explorer toutes les voies et tous
les moyens en vue de mettre fin à la crise dans leurs provinces
respectives.
D'où l'idée d'organiser une conférence
sur la paix, la sécurité et le développement qui a eu
lieu du 06 au 23 janvier 2008 à Goma.
Convoquée par ordonnance présidentielle du 20
décembre 2007, cette conférence s'est proposée d'amener
les différents acteurs directs et indirects à discuter sur toute
la problématique de la Paix, de la sécurité et du
développement dans les provinces du Nord et du Sud- Kivu en vue de
parvenir à une paix durable et à une stabilité,
préalables pour un développement harmonieux de cette partie du
territoire national.
Les attributions de cette conférence étaient
d'évaluer les préjudices subis sous ses différents aspects
par les provinces du Nord et Sud- Kivu depuis 1994, de proposer des
mécanismes appropriés en vue du désarmement des groupes
armés nationaux et étrangers, de faire le diagnostic de la
situation qui prévaut dans cette partie de la RDC en vue d'aboutir
à une compréhension commune des causes et des conséquences
de l'insécurité.
La conférence visait également à dissiper
les peurs, les méfiances réciproques, les suspicions, les
frustrations et colères qui rendent la cohabitation difficile et amener
tous les acteurs de la vie politique, économique, militaire et sociale
de cette région à faire acte d'engagement pour la paix, la
sécurité et le développement de deux provinces.
Bien plus, la conférence ne cherchait à
créer, en appui aux institutions légitimes établies, un
cadre permanent de concertation et de règlement pacifique des conflits.
Il s'agissait aussi de proposer des mécanismes d'accroissement et de
renforcement des capacités de gestion des provinces et des
entités territoriales décentralisées, d'inventorier les
potentialités des deux provinces en vue d'élaborer un plan
d'urgence de développement, de mobiliser toutes les forces vives du
Nord- Kivu et du Sud- Kivu pour mieux les impliquer à la cohabitation
pacifique et à amorcer la reconstruction et le développement
durable.
A l'issue de la conférence, les communautés de
base, les groupes armés, les mouvements politico-militaires du Nord-
Kivu et Sud- Kivu ainsi que les personnalités nationales, membres de la
conférence ont exigé l'instauration du cessez-le-feu ainsi que la
cessation des hostilités sur toute l'étendue de deux provinces.
La restauration de l'autorité de l'État, le
démantèlement de tous les groupes armés et mouvements
politico-militaires nationaux et étrangers, soit par leur
intégration dans lesForces Armées de la Républiques
Démocratiques du Congo (FARDC), soit par leur enrôlement dans le
Programme National de la Démobilisation et la Réinsertion (PNDDR)
pour les nationaux, soit enfin par le rapatriement dans leurs pays d'origine,
font partie des grandes décisions de cette conférence.
Il a été aussi demandé aux Nations Unies
le déploiement des observateurs et forces armées de la MONUC pour
surveiller le cessez-le-feu, en assurer le respect et sécuriser, le
retour des déplacés internes et réfugiés dans leurs
milieux d'origine.
Le 23 janvier 2008, un acte d'engagement pour mettre fin
à la guerre a été signé. Les signataires
s'abstiennent de poser des actes nuisibles à la paix et à la
sécurité. Il s'agit entre autres de toute attaque, tout acte de
provocation ou de sabotage, tout propos ou toute déclaration de nature
à favoriser la reprise des hostilités pour ne citer que
ça.
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