1.1-2.3. L'enseignement
Primaire au Cameroun
L'âge officiel d'accès au cycle primaire au
Cameroun est de six ans. Le cycle primaire a une durée de six ans et
est structuré en trois niveaux : (1) le Niveau I, qui regroupe les deux
premières années du cycle (SIL et CP) ;(2) le Niveau II,
regroupant le CE1 et le CE2; (3) le Niveau III, constitué des
Cours Moyens (CM) de première et de deuxième
année. Il existe deux sous-systèmes d'enseignement primaire au
Cameroun : le sous-système anglophone et le sous-système
francophone. Les deux sont implantés dans l'ensemble du territoire
camerounais même si le sous-système anglophone est majoritaire
dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et que le
sous-système francophone est davantage présent dansles huit
autres régions du Cameroun.
1.1-2.2.1. Les types d'écoles dans le cycle
primaire
Les écoles primaires au Cameroun sont
catégorisées selon deux dimensions : le sous-système
d'enseignement (anglophone ou francophone) et le promoteur (État ou
privé) quidonne lieu à deux ordres, le public et le
privé. Il convientde signaler ici qu'il existe aussi, mais de
manière assez marginale (environ 2 %), des écoles
communautaires, lesquelles en général ont vocation à
être transformées en écoles publiques. L'ordre
privé est subdivisé en deux grands sous-ordres que sont le
privé laïc et le privé confessionnel.
Les écoles primaires au Cameroun fonctionnent
selon trois régimes : (i) à plein temps,
c'est-à-dire que toutes les classes de l'école sont
fonctionnelles du lundi au vendredi de 7h30 à 15h00 sauf le
mercredi après-midi; (ii) à mi-temps, c'est-à-dire que
toutes les classes sont opérationnelles du lundi au vendredi soit en
matinée, soit dans l'après-midi et possiblement le samedi matin;
(iii) mixte, c'est-à-dire que certaines classes fonctionnent à
plein temps et d'autres à mi-temps. Pour l'année scolaire
2014-2015, le cycle primaire au Cameroun compte un effectif de 4 369 988
élèves dont 2 051 969 filles, soit environ 47 %. De cet effectif,
près de 76 % des élèves sont scolarisés dans les
écoles publiques, 22,4 % dans le privé et 1,8 % dans le
communautaire. Le sous-système francophone scolarise 78,3 % des enfants
camerounais et le sous-système anglophone, 21,7 %.
Les élèves scolarisés dans le
privé, sont 53 % à fréquenter le privé laïc en
2014-2015 et 47 %, le privé confessionnel. Ces derniers se
répartissent comme suit : 72,5 % dans les écoles catholiques,
27,5 % dans les écoles protestantes et 11,0 % dans les écoles
islamiques. Pour la même année scolaire, on dénombre 18 136
écoles primaires dont 64,1 % relèvent du secteur public, 31,9 %
du privé et 4,0 % du communautaire. Le sous-système francophone
représente 71,6 % des écoles et le sous-système
anglophone, 28,4 %. Pour ce qui est du privé, les différents
sous-ordres représentent, en termes de pourcentage d'écoles du
secteur privé, 59,6 % pour le laïc, 22,0 % pour le catholique, 13,3
% pour le protestant et 5,1 % pour l'islamique.
1.1-2.2.2. Quelques Indicateurs dans le Primaire
Au niveau du primaire, le taux brut de scolarisation (TBS)
utilisépour évaluer la couverture scolaire est de 118 %.
Ce taux est supérieur à 100 % du fait des redoublements
autorisés et, dans une certaine mesure, d'entrées
précoces au cycle. Ce taux est de 113 % chez les filles et de
124 % chez les garçons, ce qui donne un indice de
parité filles/garçons proche de l'unité, soit de
0,91. Le taux net de scolarisation (TNS) est quant à lui de
83,7 % sur le plan national (voir tableau ci-après). Au
Cameroun, le cycle primaire est également caractérisé
par un accès élevé, et ce, dans toutes les
régions du pays et indépendamment du sexe. Le taux brut
d'accès (TBA) est de 130 % au niveau national, avec une
moyenne de 124 % pour les filles et de 134 % pour les
garçons. Ce tauxest également supérieur à 100
% car les données incluent non seulement les enfants ayant
l'âge légal d'admission au cycle (6 ans) mais aussi ceux
qui y sont entrés tardivement ou précocement.
Malgré le fait que le problème d'accès
ne se pose pas pour le cycle primaire au Cameroun, le nombre
d'élèves, au regard de la population scolarisable, ayant
la possibilité de compléter leur scolarisation primaire
accuse un léger retard. En effet, le taux d'achèvement
était en 2014 74,2 %, ce qui est d'environ 26 points en
deçà de l'objectif de 100 % que le pays s'est
fixé dans le cadre de la Scolarisation Primaire Universelle
à l'horizon 2015 et notamment pour une alphabétisation
durable à l'âge adulte. Le tauxd'achèvement des filles
(70,3 %) est inférieur à celui des garçons (78,0
%). Il convient de signaler que les disparités sont encore plus
marquées au niveau des différentes régions du pays.
Ainsi, le taux d'achèvement est de 63,6 % seulement dans les
Zones d'Éducation Prioritaires (ZEP) du pays qui sont
constituées des régions de l'Adamaoua, de l'Est, de
l'ExtrêmeNord et du Nord. Toutefois, il convient de noter que ce
taux d'achèvement du cycle primaire a connu au Cameroun une
croissance constante au cours des dernières années du
fait de l'amélioration de l'offre tant en termes d'infrastructure
que de personnel enseignant qualifié. Le nombre d'années
d'études qu'un enfant camerounais peut espérer accomplir
au cycle primaire, c'est-à-dire l'espérance de vie scolaire
(EVS), était de cinq ans en 2013-2014. Ce chiffremontre qu'on
est encore loin des six années attendues selon la Constitution
du Cameroun qui prévoit une éducation primaire
complète pour tous.
Pour ce qui est de la dépense publique en
éducation, le gouvernement camerounais a consacré en 2014
près de 15 % de son budget pour ce secteur, ce qui
représente 481,983 milliards de FCFA ou environ 3,0 % du PIB.
Le sous-secteur de l'éducation de base a pour sa part
bénéficié de 174,580 milliards de FCFA, soit un peu
plus de 5,0 % du budget global et 36 % de la part allouée
au secteur de l'éducation; ce montant équivaut à
1,1 % du PIB.
La dimension 2 concerne les enfants en âge de
l'enseignement primaire non-inscrits à l'enseignement primaire ou
secondaire. Au Cameroun, cela correspond aux enfants âgés de 6
à 11 ans et qui ne suivent pas un enseignement organisé du cycle
primaire ou du cycle secondaire. Le nombre d'enfants inscrits à
l'enseignement primaire a dépassé depuis 2014 le seuil de 4
millions. La croissance annuelle moyenne des effectifs a été de
3,7% durant la dernière décennie, dépassant la croissance
démographique de la tranche d'âge des 6-11 ans (2,4%), ce qui a
permis d'améliorer sensiblement le TBS des 6-11 ans qui est passé
de moins de 100% en 2016 à plus de 113% en 2016. Les deux graphiques
suivants illustrent l'évolution des effectifs et du TBS durant la
période 2000-2016 :
Graphique 11:
Évolution des effectifs inscrits au primaire (2000-2016) :
Source : D'après les
données du MINEDUB
Graphique 12:
Évolution du taux brut de scolarisation au primaire (2000-2016)
:
Source : D'après les
données du MINEDUB et de L'UNPD
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