Analyse des problèmes de développement touristique à Kinshasapar Joséphine Makenga Mukendi Institut Supérieur Pédagogique de la Gombe (ISP-G) - Graduat en Pédagogie Appliquée 2020 |
II.1.1.3. Le réseau fluvialLe fleuve jadis véritable boulevard pour les navires de plaisance à l'époque coloniale, connait de sérieux problèmes de balisage. Plusieurs cas de naufrages recensés au niveau de la commune de Maluku.La Régie des Voies Fluviales (RVF), établissement public, sous la tutelle du MTVC, est chargée de l'aménagement et de l'entretien des voies navigables des biefs moyen et supérieur. Les infrastructures et les équipements sont dégradés voire désaffectés. A Kinshasa, les transporteurs fluviaux privés procèdent en général au chargement et au déchargement de leur trafic sur des ports ou beachs privés. Ils peuvent être amenés à utiliser des installations du port public de la SCTP pour des opérations particulières (colis lourds, engins spéciaux). Les ports sont en mauvais état car ils n'ont pas été entretenus depuis plusieurs années. Les outillages sont souvent inopérants et des grues privées peuvent être sollicitées pour effectuer le chargement ou le déchargement des bateaux. II.1.1.4. Le réseau aérienLa ville compte un aéroport international (N'djili) et un aérodrome (Ndolo).N'djili est le principal aéroport de la RDC, tant pour les vols nationaux qu'internationaux. Les travaux de modernisation de l'aéroport de N'djili construit à l'époque coloniale, ont été lancés par l'ancien chef de l'Etat Joseph Kabila, mais sur le terrain les choses semblent encore trainer. « Les aires de stationnement étaient construites pour les avions de type DC-3 et DC-4. L'envergure des avions de nouvelle génération crée un sérieux problème de stationnement. L'aéroport de N'Djili est confronté à la difficulté où les avions sont cloués parfois sur les taxiways en attendant un dégagement éventuel d'une aire de stationnement »37(*). Il sied de relever que les aéroports de la RDC ne disposent pas d'aires de dégagement. A chaque atterrissage, l'avion est obligé d'aller jusqu'au bout de la piste pour tourner, ensuite revenir pour entrer à l'aérogare. A N'Djili où la piste est assez large, il a été remarqué qu'à chaque détour de l'avion en plein milieu de la piste, ce dernier par ce mouvement arrache l'asphalte et endommage la couche bitumée. Il demeure un aéroport archaïque loin du modernisme. Quant à l'aérodrome de Ndolo situé en plein centre-ville, il est utilisé pour les petits porteurs destinés généralement aux vols nationaux. II.1.2. Problèmes des structures de transportLe transport à Kinshasa est un véritable casse-tête, une Ville qui connait les mêmes mouvements jadis constatés à l'époque coloniale. La journée la masse laborieuse se dirige vers le centre-ville, et empreinte le chemin inverse le soir. D'après les résultats de l'enquête OD 2016, le motif de déplacement est essentiellement pour le commerce, le lieu de travail, le lieu des affaires, les visites, les courses au marché. Seuls 3% de déplacements sont faits à de fin de loisirs et du tourisme. Figure4 : Motif de déplacement II.1.2.1. Le Transport Routier a) Les itinéraires Une demande de mobilité concentrée sur les liaisons centre-périphéries. Difficulté d'accéder à certains coins de la ville faute d'offre en transport en commun remplissant les conditions minimales de confort et de sécurité. L'accès aux sites touristiques situés à l'Est et à l'Ouest n'étant possible qu'à bord des véhicules privés ou réservés pour la course.Concentration de la circulation le long de l'axe Gare Centrale - aéroport de N'djili, voir figure 6. Figure5: Etat du réseau de Transports Collectifs de Kinshasa en 2017 Source : Systra, PDNIT phase 3 II.1.2.2. Transport Ferroviaire Ce réseau est géré par la SCTP. Il date de l'époque coloniale, il est dans un état de détérioration très avancé. Le mauvais état des locomotives et wagons pour passagers, ajoutés l'état de rails et de la signalisation quasi-inexistante à ce jour. A ce jour, le réseau du Train Urbain Kinois est à l'abandon. Seule la ligne Kinshasa - Matadi reste opérationnelle. Les lignes urbaines : Kinsuka - Kintambo - Ndolo- Gare Centrale, Gare Centrale - Ndolo - Aéroport de N'djili, Kasangulu - Kimwenza - Matete - Gare Centrale, sont délaissées par la SCTP. Figure6: Réseau ferroviaire Urbain Le port de Kinshasa est un ensemble composé de nombreux ports et appontements privés ou publics. « La SCTP gère 4 ports fluviaux (ou un port réparti en quatre sites) tandis que les opérateurs privés détiennent 60 ports et points d'accostage pour les baleinières (effectifs 2015) »38(*). La SCTP gère les ports suivants : · Le port public de Kinshasa, qui traite des marchandises diverses, des conteneurs, des grumes ; · La gare fluviale, pour les passagers et des marchandises diverses : · Le Beach Ngobila, pour les passagers, est destiné au trafic inter-rives ; · Le port inflammable, pour les produits dangereux. Les ports de la SCTP sont reliés au réseau routier et au réseau ferroviaire Matadi-Kinshasa par 2 embranchements particuliers. Figure7 : l'offre aérienne internationale depuis et vers la RDC Source : Rapport phase 1 diagnostic intégral des transports / PDNIT Malgré la volonté politique de mettre de l'ordre dans les ports et aéroports, outre la multiplicité des taxes et services, les tracasseries sont encore visibles tant à l'aéroport International de N'djili qu'à l'aérodrome de Ndolo. Kinshasa est loin d'être un hub aérien car offrant peu d'offres aériennes internationales, un souci pour les touristes provenant des pays non couverts par cette offre, voir figure 9. Le mauvais Etat des appareils volant en RDC dissuade les touristes à s'y aventurer. Figure 8 : l'offre aérienne nationale hebdomadaire en RDC en 2017 Source : Systra 2017 d'après FlightradarKinavia et CAA * 37Rapport phase 1 diagnostic intégral des transports PDNIT, 2017, p. 550. * 38 Rapport phase 1 diagnostic intégral des transports PDNIT, 2017, p. 511. |
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