Vers une compréhension de la mobilité résidentielle au regard de l'étalement de l'aire métropolitaine de Port-au-prince : le cas de Canaan de 2010 à 2020par Wilguens Pharius Université d'État d'Haïti - Diplôme en sciences sociales 2021 |
CHAPITRE IICADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUEII. Cadre conceptuel et théoriqueDans ce chapitre, nous allons définir et faire une analyse des concepts clés du travail identifiés dans le libellé de notre sujet d'étude et dans nos objectifs de recherche, puis définir un référentiel théorique. 2.1. La mobilité résidentielle2.1.1. Le sens du conceptLa mobilité résidentielle est l'une des quatre formes principales de mobilité spatiale à côté de la mobilité quotidienne, de la migration et du voyage. Selon Patrick Rérat (2016), elle s'inscrit dans la longue durée (en comparaison aux formes réversibles que sont la mobilité quotidienne et le voyage). Il s'agit d'un déplacement qui se fait sur une « courte distance ». Ainsi, ne remet-elle le plus souvent pas en question l'organisation de la vie quotidienne (en termes d'emploi, de lieu fréquenté pour les achats et les loisirs, de lien social, etc.) Quant à la migration, elle nécessite une longue distance - à travers des frontières nationales (migrations internationales8(*)) mais aussi entre les régions d'un pays (migrations internes ou interrégionales) provoquant une redéfinition des espaces de la vie quotidienne (Rérat, 2016). Aussi, exige-t-elle différentes décisions qui relèvent de la mobilité résidentielle (processus de décision du quartier de résidence, du type de logement). En ce sens, nous devons admettre la dimension résidentielle de la migration : c'est une composante de la mobilité résidentielle. Voyons à présent les différentes approches se rapportant à la problématique de mobilité résidentielle. 2.1.2. Les approches liées à la mobilité résidentielleEn effet, dans cette partie nous envisageons de mettre en lumière les approches se portant sur la question de la mobilité résidentielle. 2.1.2.1. Les perspectives déterministes et humanistesPour les premières, les individus n'ont pas un rôle déterminant. Elles soutiennent que leurs déplacements constituent des réponses inévitables étant donné l'environnement qui englobent et dépassent ces mêmes individus. Quant aux secondes, elles postulent que les acteurs disposent d'une certaine latitude dans leur choix et prennent consciemment une décision, laquelle n'est pas forcément rationnelle d'un point de vue économique. Paul Boyle (1998) s'inscrit dans ces deux perspectives(Rérat, 2016). 2.1.2.2. Les perspectives macro- et micro-analytiquesSi les approches macro-analytiques considèrent les phénomènes résidentiels agrégés et étudient le contexte dans lequel ils s'insèrent (caractéristiques physiques et socio-économiques des entités spatiales considérées par exemple), celles dites micro-analytiques mettent l'accent sur les individus et étudient les processus de décision, les motivations et aspirations résidentielles, etc. Cinq grandes approches structurent ce champ de recherche : 2.1.2.2.1. L'approche néo-classiqueElle considère l'individu comme économiquement rationnel. Pour Cébula Richard (1979, cité par Rérat, 2016), celui-ci maximise son utilité en fonction des différentiels de salaire, d'aménités, et de coûts et bénéfices des politiques des collectivités locales. * 8 Les migrations internationales - c'est-à-dire entre Etats - ne se font pas forcément sur des distances longues. C'est le cas notamment des pays partageant la même frontière comme Haïti et la République Dominicaine. Dans ce cas, on peut parler de mobilité résidentielle transfrontalière (Rérat, 2016). |
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