3.3. L'entretien
semi-directif
Quivy et Campenhoudt (2001 :138) soutient que l'entretien
semi-directif est le plus utilisé en recherche en sciences sociales. On
parle de semi-directif parce qu'il est entièrement ouvert et
canalisé par un grand nombre de questions précises. En effet, le
chercheur dispose d'une série de question-guide relativement ouverte
permettant d'obtenir des informations auprès de l'interviewé. En
laissant parler ce dernier, l'enquêteur s'efforcera de simplement
recadrer l'entretien sur les objectifs à chaque fois qu'il s'en
écarte et de reformuler les questions visées afin qu'on puisse
obtenir des informations riches et nuancées.Cette méthode est
pertinente lors des recherches concernant des préférences
spatiales. D'où notre choix ! Dans le cadre de notre enquête,
notre grille d'entretien s'adressera à des informateurs-clés,
susceptibles de nous fournir des informations pertinentes. Paraphrasant Sylvain
Giroux et Ginette Tremblay (2002 :95), il nous importe de faire remarquer
que nous ne pouvons pas nous offrir le luxe d'interviewer tous les
éléments de la population cible. Nous sommes dans l'obligation
de sélectionner une fraction de la population, c'est-à-dire un
échantillon.
Il existe deux (2) grands types
d'échantillonnage : échantillonnage probabiliste et
échantillonnage non probabiliste. Selon Jean-Pierre Beau
(2009 ::270), « par techniques d'échantillonnage
probabilistes, on entend toutes celles qui impliquent un véritable
tirage au hasard, c'est-à-dire qui donne à chaque
élément de la population une chance connue et non nulle
d'être choisi ». En d'autres termes, il s'agit d'une technique
d'échantillonnageoù les éléments sont
sélectionnés au hasard par un procédé
appliquéà l'ensemble de la population cible (Giroux et Tremblay,
2002 :96). Dans cette catégorie, on peut citer
l'échantillonnagealéatoire simple,
l'échantillonnagesystématique, l'échantillonnage
stratifié, etc. Par contre, parler d'échantillonnage non
probabiliste c'est se référer à une technique
d'échantillonnage ou tous les éléments de la population
cible n'ont pas une chance connue, égale et non nulle de faire partie de
l'échantillon constitué (Giroux et Tremblay, 2002 : 97).
Parmi les techniques d'échantillonnage non probabiliste on peut retenir
l'échantillonnage volontaire, l'échantillonnageà
l'aveuglette, l'échantillonnage au jugé, etc.
En ce qui nous concerne, nous avons utilisé la
technique d'échantillonnage au jugé pour sélectionner nos
enquêtés dans le cadre de la collecte des données parce
qu'elle est mieux adaptéeà notre objectif de recherche dans la
mesure où il nous a permis de ne choisir que des personnes
concernées effectivement par l'enquête. Selon Giroux et Tremblay
(2002 : 97), l'échantillonnageau jugé est une technique
d'échantillonnagenon probabiliste où les éléments
sont sélectionnés par le chercheur lui-même, car ils lui
semblent typiques du groupe auxquels ils appartiennent.
Nous avons interviewé dix (10) acteurs locaux,
habitants de Canaan:
· Deux Cananéens, membres d'une association du nom
de CODE 15oeuvrant dans l'assainissement notamment à Canaan.
· Cinq chefs de ménagespropriétaires, dont
leur dernier logement se localisait dans l'Aire métropolitaine de
Port-au-Prince.
· Un chef de ménage locataire, dont le dernier
logement se localisait dans l'Aire métropolitaine de Port-au-Prince.
· Deux chefs de ménagen'ayant
pashabitél'Aire métropolitaine de Port-au-Prince avant
d'emménager à Canaan.
Nous avons fait ce dernierchoix en raison du manque de
clarté dans la distinction entre mobilité résidentielle et
migration.Si la mobilité résidentielledésigne le plus
souvent le changement de lieu de résidence d'un ménage à
l'intérieur d'un bassin de vie ou d'une région, la migration
également implique différentesdécisions qui
relèvent de lamobilité résidentielle (processus de
sélection de la commune ou du quartier de résidence, du type
d'habitat, etc.).
Dans le cadre de cette investigation scientifique, nous
avons utilisé la méthode qualitative. Celle-ci entend contribuer
à la compréhension de la mobilité résidentielle. La
méthode qualitative porte son attention au sens des actions
posées par les individus.
Pour conclure cette partie, il importe de mentionner Montigeau
(2008 : 93) : « l'échantillon d'une recherche
poursuivant des objectifs de nature qualitative peut être relativement
petit, car l'objectif n'est pas de rendre compte d'une population mais de
recueillir de l'information pertinente pour mieux comprendre le
phénomène ».
Les entretiens ont été enregistrés afin
de mener une discussion sans interruption par la prise de note.
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