2. SYMPTOMES
La distinction des symptômes occasionnés par la
MRN de ceux produits par la maladie de Sigatoka (MS). De manière
générale, le premier symptôme de la MS apparaît sur
la face supérieure du limbe sous forme des tirets jaune-pâle
tandis que ceux produits par la MRN apparaissent à la face
inférieure du limbe sous forme des tirets marron- foncé de 1
à 2 mm de long et s'élargissent ensuite pour former des
lésions nécrotiques à halo jaune et centre gris-clair. Les
lésions peuvent devenir coalescentes et détruire des vastes
portions de tissus foliaires, entraînant une réduction du
rendement et une maturation prématurée des fruits (Onautshu,
2013).
La MRN revêt un caractère de gravité plus
important que la MS, car ses symptômes se manifestent sur les feuilles
à un plus jeune âge (l'inoculum étant abondant) et causent
donc davantage de dégâts au système foliaire du bananier.
En outre, elle affecte de nombreux cultivars résistants à la
maladie de Sigatoka. L'évolution des symptômes dépend du
cultivar, de la quantité d'inoculum primaire, de la température
et de l'humidité. En conditions naturelles (champs), elle peut se
résumer en 6 stades tels que décrits par Fouré (1982)
(Onautshu, 2013)
Figure 3 : Description des stades de
développement de la cercosporiosenoire en champs d'après
Fouré (1982). A = Stade 1 : Décolorations etponctuations sur
la surface inférieure de lafeuille ; B = Stade 2 : Raies
brunes rouilles inférieures surles deux faces ; C = Stade 3 :
Raies allongées et élargies ; D = Stade 4 :Taches
brun-noir elliptiques ; E = Stade 5 : Taches brun-noir
entourées d'unhalo jaune ; F = Stade 6 : Taches
desséchées virant au gris avec en son centredes points noirs qui
correspondent aux fructifications du pathogène
Source : Alfani M., 2014
I.2.3. DISTRIBUTION ET
IMPORTANCE ECONOMIQUE DE LA CERCOSPRIOSE
1. DISTRIBUTION
La maladie des raies noires a été
identifiée pour la première fois en 1963 sur la côte
sud-est de VitiLevu (îles Fidji). Sa présence a été
par la suite signaléedans l'ensemble du Pacifique (détroit de
Torres et péninsule ducap York en Australie, Papouasie -
Nouvelle-Guinée, îles Salomon,Vanuatu, Nouvelle-Calédonie,
île Norfolk, Etats fédérés deMicronésie,
Tonga, Samoa occidentales, île Niue, îles Cook,Tahiti et Hawaii).
Elle a été également observée en Asie
(Bhutan,Taiwan, sud de la Chine y compris île de Hainan, Viêt-Nam,
Philippines,Malaisie occidentale et Sumatra en Indonésie). (Onautshu,
2013)
Cependant,la distribution de cette maladie en Asie du
Sud-Estdemande à être clarifiée, en particulier au sein de
l'archipelindonésien.
En Amérique latine, la maladie des raies noires a
étéidentifiée pour la première fois en 1972 au
Honduras. Elle s'estpropagée vers le nord (Guatemala, Bélize, sud
du Mexique) etvers le sud (Salvador, Nicaragua, Costa Rica, Panama,
Colombie,Equateur, Pérou, Bolivie). Elle a été
récemment signalée au Venezuela,à Cuba, en Jamaïque
et en République dominicaine, d'oùelle menace de se propager dans
le reste des Caraïbes. (Mourichon X., et al. 1997).
En Afrique, cette affection a été
signalée pour la première fois enZambie en 1973 et au Gabon en
1978. Elle s'est répandue lelong de la côte occidentale vers le
Cameroun, le Nigeria, leBénin, le Togo, le Ghana et la Côte
d'Ivoire. Egalement présenteau Congo, elle s'est sans doute
diffusée vers l'Est à travers la
Républiquedémocratique du Congo (ex-Zaïre), atteignant le
Burundi,le Rwanda, l'ouest de la Tanzanie, l'Ouganda, le Kenya et
laRépublique centrafricaine. Vers 1987, elle a été
introduite dansl'île de Pemba, d'où elle s'est propagée
à Zanzibar et aux zones côtières du Kenya et de la
Tanzanie. La maladie des raies noiresse rencontre aussi au Malawi et aux
Comores. Il ne fait guère dedoute que sa distribution est actuellement
sous-estimée. (Mourichon X., et al. 1997).
Les cercosporioses noireet jaune sont
disséminéeslocalement par lesascospores et les conidies.Leur
diffusion surde longues distancesest réalisée par les mouvements
de matérielvégétal (rejetsinfectés, feuilles
malades) et les ascospores transportées par levent. Dans le Pacifique et
dans les zones de basse altituded'Amérique latine et d'Afrique, il est
difficile d'observer aujourd'huides symptômes de la maladie de Sigatoka,
qui a été supplantéepar la maladie des raies noires. Dans
les plantations duHonduras, on a vu la maladie des raies noires remplacer la
maladiede Sigatoka en moins de trois ans. Néanmoins, la maladie
deSigatoka se rencontrait encore dans les zones de basse altitudedes
Philippines 26 ans après l'introduction de la maladie desraies noires.
La maladie de Sigatoka, mieux adaptée aux climatsplus
tempérés, est souvent prédominante à une altitude
supérieureà 1200-1400 m, où la maladie des raies noires ne
se rencontreque rarement (Mourichon X., et al 1997).
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