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Caractéristiques isocinétiques de la force musculaire autour de l'articulation du genou chez des handballeurs tunisiens de la nationale A et B


par Nadhir Hammami
Institut Supérieur de Sport et de l'Education Physique de Ksar Said, Tunis, Tunisie - Maîtrise en STAPS 2003
  

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II-3°/ Méthode isocinétique :

II-3-1°/ Généralités et définitions de l'isocinétisme :

A la fin des années 60, Hislop et Perrine (1967) et Thisl et al (1967) ont proposé, lors d'un effort musculaire, le contrôle de la vitesse du mouvement et ils ont introduit ainsi le concept de l'isocinétisme.

Le sens étymologique du mot « isocinétisme » est en effet (iso, veut dire : même et cinétique, veut dire mouvement) d'où l'attribution des termes même vitesse ou vitesse constante. De ce fait, l'isocinétisme prend en considération le mouvement musculaire dynamique à vitesse constante. Il doit sa conception à James Perrine en 1967 et par la suite son adaptation industrielle à la société CYBEX, au début des années 70. (Nat, M, 2001) l'isocinétisme a été définit, lors du premier congrès international : PSOAZ qui s'est tenu à Cap Breton en l'an 2000, comme étant : « un travail musculaire à vitesse constante. Il diffère du travail habituel qui est le plus souvent à vitesse variable et à charge constante (isotonique). Le travail isocinétique peut donc être à charge variable, le seul paramètre non modulable étant la vitesse gammée. La résistance opposée au mouvement s'adapte à tout moment à l'effort développé par le sujet pour que l'exercice se poursuive à la même vitesse » Mèd -Sport Revue n° 1 (Janvier 2000).

Cette méthode d'évaluation semble adéquate pour apprécier la force musculaire ou la qualité de résistance à la fatigue (Baltzopoulos, Bradi (1989)., Delitto (1990)., Deramoudt, Carre, Jezequell, Rochcongar (1991)., Fossier (1991)., kannus (1994)., Stam, Binkhorst, Kuhlman, Van Nienwenhuryzen (1992)).

Le principe fondamental de l'évaluation isocinétique autorise le développement d'un moment de force sur toute l'amplitude du mouvement, et l'évaluation simultanée des groupes musculaires agonistes et antagonistes (par exemple, fléchisseurs et extenseurs du genou) présente toutefois un intérêt supplémentaire (Croisier, Crielaard (1999)).

D'une façon générale, plusieurs points semblent importants à signaler en évoquant l'isocinétisme (Middelton et Med-Sport, 2000) :

· L'évaluation musculaire et articulaire du Sportif de haut niveau s'effectue sur appareils isocinétiques.

· Les principales articulations et groupes musculaires peuvent être testés par la répétition d'un geste définit en fonction du sport pratiqué par le sujet.

· En opposant au sujet à tester une résistance asservie en temps réel, proportionnelle à l'effort produit à fin de maintenir constante la vitesse du mouvement, le dynamomètre isocinétique mesure à différentes vitesses pré-établies les principales caractéristiques de la contraction musculaires.

· La force maximale et le secteur angulaire.

· Le travail global et la puissance moyenne.

· La résistance et la fatigabilité.

· L'impulsion et la puissance explosive.

· La balance équilibre des groupes musculaires antagonistes.

Reste à signaler que ce type d'exploitation isocinétique s'intéresse aux métabolismes anaérobiques. Les paramètres qui en résultent sont précis et reproductibles (Croisier, Crielaard (1999)). Ils permettent de déterminer chez les sportifs, des profils de forces en fonction de la discipline et de l'entraînement, en cas de courte performance ou de blessure, une exploration isocinétique apporte une aide précieuse aux équipes techniques et scientifiques qui assurent le suivi de l'athlète. Il pourra être mis en évidence un déficit ou un déséquilibre entre les groupes musculaires synergiques par comparaison à des résultats antérieurs ou à ceux du côté opposé. Ces renseignements contribuent à l'orientation des entraînements des sportifs.

Le registre de vitesse proposé se situe classiquement entre 0 °/s et 500°/s en mode concentrique et de 0°/s et 300°/s en mode excentrique (Croisier, Crielaard (1999)). Ces mêmes auteurs signalaient que l'information isocinétique présente des paramètres chiffrés tels que :

· Le moment de force maximum (MFM), exprimé en newton-mètre (N.m) : c'est le moment de force le plus élevé qui correspond au sommet de la courbe en question et développé au cours du mouvement.

· Le travail maximum (W), il correspond à l'intégration de la surface située sous la courbe s'exprimant en joule (J).

· La puissance (P), qui intègre les valeurs de mouvements de force et de vitesse d'exécution du mouvement, s'exprimant en watt.

· L'angle d'efficacité maximale (AEM) qui mesure la position de l'articulation pour la quelle apparaît le moment de force maximum et qui s'exprime en degrés de flexion.

· Le rapport agonistes /antagonistes qui met en relation le moment de force maximum développé par chaque groupe musculaire exprimé en %.

· Le coefficient de variance qui souligne l'importance des variations rencontrées lors du test entre chaque répétition. Si le coefficient de variance est supérieur à 10%, on peut émettre des doutes quand à la participation du sujet au test. L'interprétation en devient plus aléatoire.

· La fatigue au travail : De nombreux tests d'endurance sont décrits : ces tests n'ont de valeurs que si le sportif participe totalement à l'exercice. Ils consistent à faire réaliser une série de mouvements répétées à raison de 30 à 50 contractions jusqu'à épuisement (Trente contractions alternées suffisent pour un sujet standard, quarante sont nécessaires pour un athlète).

A ce propos, on peut définir deux indices :

-- Un indice d'endurance qui est le temps au bout duquel le muscle a perdu un pourcentage de sa force initiale (50%).

--Un indice de ténacité qui correspond à la perte de la force maximale au bout d'un certain nombre de mouvement ou d'un temps donné.

Des courbes seraient fournies également et obtenues lors de l'effort isocinétique, qui illustrent l'efficacité de la contraction musculaire au cours du mouvement.

L'analyse globale de ces courbes permet de déceler des informations (anomalies, déficiences et autres) ne s'accompagnant pas de modifications systématiques des paramètres chiffrés. [(Codine, Pocholle, Brun, Dhoms, Founau (1991)., Croisier (1995)]. Elle donne plusieurs paramètres :

Ä Le TDTM (Temps de Développement de Tension Maximale) : phase ascendante.

Ä Le Pic de couple : sommet de la courbe (moment de force maximum).

Ä Le TDF (Taux de Décroissance de la Force) : partie descendante de la courbe.

Ä Le TIR (Temps d'Inhibition Réciproque) : intervalle de temps écoulé entre la contraction des muscles agonistes et antagonistes.

Ä La Position angulaire du Pic de couple : position anatomique de l'articulation où intervient le pic de couple. (Secteur de force).

La courbe isocinétique met en relation le moment de force développée (MF exprimé en N.m) et la position angulaire (en degrés de flexion du genou, par exemple). Elle utilise l'étude in vivo de la relation classique tension- longueur. (Croisier, Crielaard (1999)*).

Au niveau du genou, l'allure générale de la courbe isocinétique concentrique rappelle une parabole : le moment de force maximum (MFM) apparaît pour une position intermédiaire, correspondant à l'allongement musculaire moyen, ce qui autorise le recouvrement optimal des filaments d'actine et de myosine.

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