II-3-2°/ Le concept d'évaluation
isocinétique :
Permettant à la fois un entraînement et une
évaluation objective du système musculo-squeletique,
l'isocinétisme présente un intérêt certain dans les
unités de physiologie d'évaluation, de réeduction
fonctionnelle et de médecine de sport.
Se présentant en tant que moyen technique performant et
efficace, l'utilisation d'un équipement isocinétique en
évaluation ou comme en reéducation, se base sur « la
mobilisation d'une articulation à vitesse constante ».
Les tests isocinétiques permettent, dans le cadre de
l'évaluation de la fonction des muscles, le calcul précis et
reproductible des forces musculaires autour d'une articulation. Ils permettent
également de calculer l'équilibre musculaire autour de cette
articulation, de détecter les anomalies pathogéniques et d'y
apporter une réponse satisfaisante : rééquilibrage,
suivi et présentation, (Pocholle, Codine (2000)), ainsi qu'une
quantification étudiée des paramètres définissant
la qualité de force (Croisier, Crielaard (1999)).
Ce concept intègre les différents
paramètres suivants : la variation de la longueur relative d'un
muscle, la vitesse de sa contraction, et la variation de la longueur du bras de
levier. Ces derniers influencent la tension développée par ce
muscle.
Cependant, la résistance est totalement auto
adaptée au sujet tout le long de l'arc du mouvement a fin
d'égaler la force appliquée à chaque point de cet arc, et
permet une charge dynamique maximale tout au long de celui-ci (Nafti
(2001)).
Ce genre de test utilise une gamme d'appareils
isocinétiques qui utilisent, pour le fonctionnement de leur moteur, des
principes mécaniques, hydrauliques et électriques (Levet,
Thevenor (1991)). Ils permettent également de travailler selon un mode
concentrique ou excentrique et, en théorie, toutes les grosses
articulations peuvent être testées.
Le montage technique de l'appareil impose que l'axe du
dynamomètre corresponde à l'axe articulaire du mouvement
effectué, et que la résistance soit toujours appliquée au
même niveau du segment de membre.
Ces appareils se sont imposés comme technique de
référence, sans que l'évaluation comparative de cette
technologie ait été rigoureusement réalisée. De ce
fait, une analyse des données publiées dans la littérature
internationale a été effectuée afin d'évaluer
l'efficacité et la sécurité des appareils
d'isocinétisme, ainsi que leur utilisation pour l'évaluation et
le renforcement musculaire au niveau du genou, du tronc et de l'épaule.
(ANAES (2001)).
Les appareils d'isocinétisme n'évaluent ni la
stabilité articulaire, ni la fonctionnalité ; cependant ils
viennent compléter l'évaluation clinique d'un déficit
musculaire.
Le matériel de première génération
(Cybex I) doit être distingué des modèles plus
récents (Biodes, Cybex 6000 et Norm, Kini-com, Kintex) (Fossier (1985).,
Malone (1988)., Perrine (1993)). L 'action de la pesanteur
négligée lors de la conception des premiers dynamomètres,
a entraîné la publication d'hypothèses physiologiques peu
crédibles (Thorstensson, Griniby, Karlsson (1976)), d'autant plus que le
facteur gravitationnel peut favoriser ou contrarier le mouvement
isocinétique dans un plan vertical et modifie ainsi les
paramètres de l'évaluation (Figoni, Christ, Massey (1988).,
Fillyaw, Bevins, Fernandez (1986)., Perrin (1993)., Rothstein, Lans, Mayhew
(1987)., Winter, Wells, Orr (1981)).
En conclusion, comme pour toute technique d'évaluation
de la force musculaire, différents facteurs modifient la
reproductibilité des mesures et il convient de standardiser les
protocoles et de contrôler si possible ces facteurs.
Les appareils d'isocinétisme permettent de
réaliser, chez un sujet donné, pour un groupe musculaire
donné et dans des conditions opératoires standardisées,
une évaluation musculaire objective et quantitative. Ils permettent
aussi lors d'un même test du couple musculaire agoniste/antagoniste de
mettre en évidence un éventuel déséquilibre.
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