CHAPITRE IV : LA TYPOLOGIE DES ECHANGES
Les échanges par voie d'eau sont complexes et
variés. Entre la basse vallée de l'Ouémé et
Cotonou, on distingue trois types majeurs d'échange dont le support est
le complexe fluvio-lacustre fleuve Ouémé-lac Nokoué.
4.1. Les types d'échange
On distingue trois types majeurs d'échange entre la
basse vallée de l'Ouémé et Cotonou. Il s'agit des
échanges de produits, des échanges touristiques et des
échanges d'informations.
4.1.1. Les échanges de produits
Ces échanges sont liés aux besoins
réciproques des différentes localités. Ainsi, les produits
échangés sont variés et vont des produits vivriers et
maraîchers aux produits manufacturés.
4.1.2 Les échanges touristiques
Le tourisme occupe une place non négligeable dans les
relations entre la basse vallée et Cotonou. Ce type d'échange se
développe de façon particulière entre Cotonou et les
communes de Sô-Ava et des Aguégués. La raison est que ce
sont ces localités qui abritent les plus importants sites touristiques
de la région. Les touristes sont non seulement des citadins de Cotonou
mais aussi des étrangers qui entrent au Bénin par le port ou
l'aéroport de Cotonou.
4.1.3. Les échanges d'informations
Les différents lieux d'échange rassemblent des
personnes aux origines diverses. Le déplacement des populations dans
notre secteur d'étude a non seulement un but économique mais
aussi social. Ainsi, si certaines personnes se déplacent pour vendre
leurs produits ou visiter des sites touristiques, d'autres ont
42
pour objectif premier de rencontrer des parents et amis afin
de se communiquer des nouvelles. Les activités d'échange
nécessitent énormément de communication au niveau des
acteurs. Il n'est donc pas rare que des commerçants se déplacent
d'une région à une autre pour s'informer des variations de prix
des produits dans les différents marchés.
Dans la suite de notre travail, nous n'aborderons que les
échanges de produits.
4.2. Les principaux acteurs et leurs niveaux
d'intervention Les intervenants de la chaîne des échanges
sont :
4.2.1. Le producteur
Il occupe une place privilégiée et se charge de
fournir les produits qui font objet d'échange. Les catégories de
producteurs diffèrent d'une région à une autre. Ainsi,
dans la basse vallée de l'Ouémé, on rencontre les
agriculteurs, les pêcheurs, les éleveurs, les artisans. Les
agriculteurs sont les plus importants et on compte 26980 ménages
agricoles, sur une population totale de 255131 habitants (INSAE, 2002). La
caractéristique de l'agriculteur est qu'il peut vendre ses produits sur
pied (dans le champ), il peut le vendre bord champ en ce qui concerne les
produits vivriers ou il peut les amener dans les marchés avant la
vente.
L'effectif des pêcheurs n'est pas négligeable. En
1998, on comptait 10284 pêcheurs utilisant 7976 pirogues de pêche.
Les producteurs de Cotonou regroupent les acteurs des unités
industrielles.
4.2.2. Le transformateur
Dans la basse vallée comme à Cotonou, on
retrouve généralement des femmes. Les produits les plus
transformés sont les noix de palme pour la
43
fabrication de l'huile rouge; le manioc en ses
différents dérivés notamment le gari et les cossettes;
l'arachide et les poissons.
4.2.3. Le collecteur des produits
Il choisit d'opérer pour un produit ou pour un autre en
fonction des gains qu'il escompte et de la disponibilité
saisonnière des produits.
4.2.4. Le gestionnaire de magasin de
stockage
Les conditions actuelles de stockage des produits ne
répondent pas aux normes exigées en la matière. Les
magasins observés dans les différents marchés
enquêtés manquent d'aération et d'humidité ambiante.
Ainsi, les produits stockés sont exposés aux rongeurs. Dans
l'embarcadère de Cotonou, il n'existe aucun magasin de stockage. Les
marchandises en provenance surtout de la basse vallée de
l'Ouémé sont exposées le long de l'embarcadère
parfois sous les rares constructions de fortune mises en place par les
populations. Ces marchandises sont donc soumises aux intempéries de
toute nature tant que les détaillants ne vont pas s'approvisionner. Le
soir, les femmes couvrent les produits avec des bâches et les confient
aux gardiens recrutés pour la surveillance du milieu.
4.2.5. Le transporteur
Il assure le convoyage des marchandises et des personnes d'une
localité à une autre. Les prix se négocient avant le
chargement. Le transporteur paie des taxes à la mairie ou aux structures
étatiques selon qu'on se trouve dans la basse vallée ou à
Cotonou. Les taxes payées sont fonction des types d'embarcation.
4.2.6. Le commerçant
On distingue à ce niveau les négociants, les
grossistes, les semi-grossistes et les détaillants. Ils participent aux
échanges en fonction de la disponibilité du produit, de sa
demande et des gains escomptés.
44
4.2.7. Les intervenants institutionnels
Il s'agit des mairies des communes concernées et de
l'Etat qui intervient à travers différentes structures
déconcentrées.
4.2.7.1. La mairie
Les mairies jouent un rôle important dans la
chaîne des échanges surtout dans les communes de la basse
vallée de l'Ouémé. Elles perçoivent
différentes taxes au niveau des marchés et embarcadères et
participent à l'organisation des échanges et à
l'aménagement des sites. A Cotonou, ce rôle est partagé
entre la mairie et l'Etat où ce dernier a une forte influence sur les
grands marchés de la ville.
4.2.7.2. L'Etat
L'Etat intervient à travers la SOGEMA et le groupement
d'intervention subaquatique des sapeurs pompiers. La dernière structure
intervient au niveau de l'embarcadère de Cotonou alors que la
première gère les plus grands marchés de la ville dont
Dantokpa.
4.3. Les types de produits et leur provenance
Les produits échangés entre la basse
vallée et Cotonou sont de différentes natures et d'origines
diverses.
4.3.1. Les besoins des populations et les conditions
de l'offre de la basse vallée
Les produits agricoles occupent une place importante dans les
offres de la vallée. L'analyse du bilan vivrier permet de
connaître la disponibilité des produits.
4.3.1.1. Le bilan vivrier de quelques
années
4.3.1.1.1. Les bases de l'analyse
> L'évolution de la population
45
Les résultats du troisième Recensement
Général de la Population et de l'Habitation (RGPH) nous
permettent d'établir le taux de croissance démographique des
communes de la basse vallée de l'Ouémé entre 1992 et 2002.
Ces données se résument dans le tableau ci-après.
Tableau VII : Population en 2002 et taux
d'accroissement entre 1992 et 2002
Communes
|
Population en 2002
|
Taux d'accroissement
|
Bonou
|
29656
|
1,83
|
Adjohoun
|
56455
|
0,96
|
Dangbo
|
66055
|
1,04
|
Aguégués
|
26650
|
2,25
|
Sô-Ava
|
76315
|
2 ,58
|
Cotonou
|
665100
|
2,01
|
Source : INSAE, RGPH-3
Ces données prises comme référence ont
permis de faire des projections de l'évolution de la population à
partir de la formule suivante :
Pt = Poelt avec
Po = population de départ ; Pt = population
à estimer ; t = temps (nombre d'années) ; l = taux
d'accroissement.
Tableau VIII : Estimation de la population des
communes de la basse vallée de 2002 à 2007
Année
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Communes
|
|
|
|
|
|
|
Bonou
|
29656
|
30762
|
31330
|
31908
|
32498
|
33098
|
Adjohoun
|
56455
|
57549
|
58105
|
58665
|
59231
|
59802
|
Dangbo
|
66055
|
67443
|
68148
|
68861
|
69581
|
70308
|
Aguégués
|
26650
|
27877
|
28511
|
29160
|
29823
|
30502
|
Sô-Ava
|
76315
|
80356
|
82456
|
84611
|
86823
|
89092
|
Source : INSAE, RGPH-3 et projections
On note une évolution croissante de la population. La
commune de Sô-Ava est la plus peuplée et celle des
Aguégués est la moins peuplée.
46
> Les normes de consommation
Les normes de consommation considérées sont
celles utilisées par l'Office Nationale d'Appui à la
Sécurité Alimentaire (ONASA) pour ses calculs.
Tableau IX : Normes de consommation en
kilogramme par habitant et par an dans le département de
l'Ouémé
Produits
|
Hypothèse faible
|
Hypothèse moyenne
|
Hypothèse forte
|
Maïs
|
117
|
130
|
136
|
Manioc
|
74
|
98
|
110
|
Riz
|
10
|
13
|
20
|
Niébé
|
8
|
8
|
8
|
Arachide
|
9
|
9
|
9
|
Source : ONASA, rapport annuel d'évaluation
2008
Tableau X : Normes de consommation en kilogramme
par habitant et par an dans le département de l'Atlantique
Produits
|
Hypothèse faible
|
Hypothèse moyenne
|
Hypothèse forte
|
Maïs
|
133
|
134
|
136
|
Manioc
|
92
|
116
|
129
|
Riz
|
10
|
11
|
12
|
Niébé
|
3
|
4
|
7
|
Arachide
|
3
|
4
|
7
|
Source : ONASA, rapport annuel d'évaluation
2008
Ces données ne précisent pas les
différences de consommation selon les tranches d'âge et les
niveaux de revenus. Autrement dit, la consommation ne saurait être la
même entre l'adulte et le jeune et entre le riche et le pauvre. En
revanche, malgré ces insuffisances elles permettent d'estimer les
besoins des populations et de déterminer les marges
commercialisables.
4.3.1.1.2. L'analyse du bilan
vivrier
Les tableaux suivants montrent les bilans vivriers de quelques
produits de la basse vallée de l'Ouémé selon les
hypothèses considérées.
47
Tableau XI : Selon l'hypothèse
faible consommation
|
Solde vivrier de l'Ouémé en
tonnes
|
Campagnes agricoles
|
Maïs
|
Manioc
|
Arachide
|
2001-2002
|
-9887,4
|
66098,9
|
-1100,9
|
2002-2003
|
-6330,5
|
80516
|
-1314,8
|
2003-2004
|
-22899,6
|
12933,9
|
-1435,7
|
2004-2005
|
-11842,8
|
29648,9
|
-1210,6
|
2005-2006
|
-13554,9
|
32761,3
|
-1225,2
|
2006-2007
|
-12722,1
|
54531,5
|
-1207,7
|
Source : Données ONASA, MAEP,
INSAE et calculs de l'auteur -Déficit moyen : Maïs : 9577,08 tonnes
; Arachide : 1249,15 tonnes. -Excédent moyen de manioc : 46081,75
tonnes.
Tableau XII: Selon l'hypothèse
moyenne consommation
|
Solde vivrier de l'Ouémé en
tonnes
|
Campagne agricole
|
Maïs
|
Manioc
|
Arachide
|
2001-2002
|
-12288,3
|
59975,8
|
-1177,2
|
2002-2003
|
-8798,1
|
74180,4
|
-1395,1
|
2003-2004
|
-25401,3
|
6488,8
|
-1518,1
|
2004-2005
|
-14379,1
|
23092
|
-1295,2
|
2005-2006
|
-16126,4
|
25690,3
|
-1312
|
2006-2007
|
-15329,4
|
47744,2
|
-1296,8
|
Source : Données ONASA, MAEP, INSAE et calculs de
l'auteur
-Déficit moyen : Maïs : 15387,1 tonnes ; Arachide :
1332,4 tonnes. - Excédent moyen de manioc : 39528,58 tonnes.
Tableau XIII : Selon
l'hypothèse forte consommation
|
Solde vivrier de l'Ouémé en
tonnes
|
Campagne agricole
|
Maïs
|
Manioc
|
Arachide
|
2001-2002
|
-13513,8
|
56838
|
-1406,1
|
2002-2003
|
-10060,8
|
70932,2
|
-1636,2
|
2003-2004
|
-26682,7
|
3183,8
|
-1765,5
|
2004-2005
|
-15679,9
|
19729
|
-1549,1
|
2005-2006
|
-17446,8
|
22268
|
-1572,5
|
2006-2007
|
-16670
|
44261,5
|
-1564
|
Source : Données ONASA, MAEP, INSAE et calculs de
l'auteur -Déficit moyen : Maïs : 16675,66 tonnes ; Arachide :
1582,23 tonnes. -Excédent moyen de manioc : 36202,08 tonnes.
48
4.3.1.2. L'analyse des tableaux
Les variations du bilan vivrier sont fortement liées
à la production, à l'évolution de la population et aux
normes de consommation. Les normes de consommation varient d'une région
à une autre. Ainsi, pour une région définie, c'est la
quantité des productions et l'effectif de la population qui
déterminent le solde vivrier. Ce sont donc ces facteurs qui expliquent
les différences observées dans les tableaux.
L'analyse des bilans vivriers montre qu'en dehors du manioc,
la basse vallée de l'Ouémé présente de
déficit en ce qui concerne le maïs, et l'arachide. Le plus grand
déficit a été enregistré au cours de la campagne
agricole 20032004, période caractérisée par une baisse
remarquable de la production des principales cultures. Les déficits sont
de 22899,6 tonnes pour le maïs, 1435,7 tonnes pour l'arachide selon
l'hypothèse faible consommation. De cette analyse, on pourrait estimer
que la basse vallée ne peut offrir que du manioc aux populations de
Cotonou. Si on s'en tient à cette hypothèse, on peut affirmer
sans se tromper que la basse vallée satisfait pleinement ses besoins en
manioc et peut fournir aux commerçants de Cotonou et environs une
quantité considérable de ce produit. Les excédents
commercialisables varient suivant les années et en fonction de
l'hypothèse considérée. De 2002 à 2007, le plus
faible excédent a été enregistré en 2004 et le plus
fort en 2003.
Par ailleurs, ce bilan global de la basse vallée cache
les spécificités de chaque commune. En effet, les grandes
communes de production agricoles que sont Adjohoun, Dangbo et Bonou,
dégagent des excédents commercialisables pour les produits
cités plus haut. Ainsi, outre le manioc, le maïs participe
activement aux offres de la basse vallée. Les déficits
enregistrés sont dus à la faible production des communes des
Aguégués et de Sô-Ava. En effet, les performances en
matière de production varient pour les différents groupes de
cultures d'une commune à une autre. Ce qui permet de dégager des
communes à
49
déficit alimentaire pour certains produits agricoles
comme le montre les soldes vivriers de 2007.
Tableau XIV : Solde vivrier des communes de la
basse vallée en 2007
|
Produits agricoles
|
Communes
|
Maïs
|
Manioc
|
Riz
|
Arachide
|
Niébé
|
Adjohoun
|
1274
|
27541
|
-663
|
-35
|
2144
|
Dangbo
|
-6253
|
12122
|
-768
|
-648
|
492
|
Bonou
|
1774
|
6002
|
-363
|
-210
|
74
|
Aguégués
|
-3218
|
-2125
|
-326
|
-293
|
-261
|
Sô-Ava
|
-12003,48
|
-10989,11
|
-1121
|
-237,40
|
-237,4
|
Source : ONASA, rapport annuel d'évaluation
2008
L'analyse du tableau XIV montre que seules les communes
d'Adjohoun et de Bonou ont pu dégager un surplus régulier de
maïs. Pour le manioc, les communes qui dégagent de surplus sont
celles de Dangbo, d'Adjohoun et de Bonou. Il en est de même pour le
niébé. Les communes des Aguégués et de Sô-Ava
présentent un déficit considérable en produits vivriers.
Cela s'explique par une faible production de ces localités malgré
la croissance de leurs populations. La faible production est liée aux
conditions géomorphologiques peu maîtrisées dans la mesure
où ces localités abritent des espaces inondables temporairement
ou en permanence. Par ailleurs, toutes les communes présentent un
déficit en ce qui concerne le riz et l'arachide malgré les atouts
pédologiques de la région. Ces déficits qui se traduisent
par des soldes vivriers négatifs sont plus ou moins comblés
grâce aux échanges avec Cotonou.
En dépit de ces manques, les populations de la basse
vallée commercialisent des quantités considérables de
leurs productions. Autrement dit, certains producteurs de la basse
vallée peuvent vendre leurs produits pour satisfaire leurs besoins
quotidiens et les racheter plus cher dans les marchés. Les autres
produits agricoles qui participent activement aux échanges avec Cotonou
sont les légumes (fruits comme feuilles) et la patate douce.
Malgré leurs importances, ces produits ne font pas objet d'étude
spécifique au Bénin ; en
témoignent l'indisponibilité des normes de
consommation et des quantités de légumes feuilles produites avant
2007. Les calculs du bilan vivrier de l'ONASA ne prennent pas en compte ces
produits ou le font de façon sommaire. Pourtant, lorsqu'on fait un tour
dans les différents marchés de Cotonou ou de la basse
vallée de l'Ouémé, on constate que ces produits occupent
une grande place dans les échanges comme le montre les photos 1 et 2.

50
Photo 1 : Vente de produits maraîchers Photo 2 : Exposition
de piment
au marché de Malomè au marché de
Malomè
Clichés : Jean LAOUROU, mars 2009
Les photos 1 et 2 montrent des paniers de piments et des
bidons d'huile exposés dans le marché. Le tableau suivant
présente les quantités de quelques produits de la basse
vallée retrouvés à l'embarcadère de Dantokpa
à Cotonou.
Tableau XV: Quantités moyennes de
produits déversés à l'embarcadère de Dantokpa par
jour
Produits
|
Quantités
|
Maïs (sac de 100 Kg)
|
38
|
Manioc frais (sac de 50 Kg)
|
15
|
Haricot (sac de 100 Kg)
|
19
|
Patate douce (sac de 50 Kg)
|
11
|
Tomates (paniers de 22 Kg)
|
24
|
Gombo (paniers de 13 Kg)
|
62
|
Piment (paniers de 15 Kg)
|
37
|
Légumes feuilles (paniers de 13,5 Kg)
|
87
|
Bananes (régimes)
|
63
|
Noix de palme (paniers)
|
17
|
Huile de palme (bidons de 25 l)
|
31
|
Poisson frais
|
Variable
|
Poissons fumés (paniers de 13 à 22
Kg)
|
24
|
Source: Enquête de `terrain, juillet 2009
51
Les données ont été collectées
durant 14 jours. Nous avons donc fait la somme des quantités
collectées par variable divisée par le nombre de jour
d'enquête.
L'analyse du tableau montre que les offres de la basse
vallée de l'Ouémé sont notamment des produits du secteur
primaire. Il s'agit donc des produits de l'agriculture, de la pêche, de
l'élevage ; ceux de l'artisanat étant en faible proportion.
4.3.2. Les offres de Cotonou
La ville achète à son arrière pays des
produits dont elle a besoin soit pour se nourrir (denrées alimentaires
et bois de feu) ; soit pour alimenter son commerce extérieur
(Elègbè A., 2007). Ces caractéristiques se retrouvent
parfaitement dans les échanges fluvio-lacustres entre la basse
vallée de l'Ouémé et Cotonou. En outre, la construction du
Port Autonome de Cotonou (PAC) et le rayonnement du marché Dantokpa
permettent à la ville d'assurer les fonctions d'entrepôt, de
transit et de redistribution des produits importés. Ainsi, Cotonou offre
à la basse vallée sa propre production (pain, boisson, laitage,
tomate concentrée, peinture etc.) et les produits importés (riz,
manufactures, matériaux de construction, produits pharmaceutiques). Les
outils de travail tels que la houe, le coupe-coupe, la daba, les filets,
l'hameçon etc. sont aussi achetés à Cotonou et revendus
dans les marchés de la basse vallée. Par ailleurs, la
quantification des produits est complexe dans la mesure où il n'existe
pas un embarcadère fixe où sont déchargées les
marchandises importées de Cotonou. Cependant, les estimations faites
à l'embarcadère de Cotonou se présentent comme suit :
52
Tableau XVI : Produits de Cotonou en partance pour
Sô-Ava
Produits
|
Quantité
|
Maïs (sac de 100 Kg)
|
19
|
Riz importé (sac de 50 Kg)
|
23
|
Huile d'arachide (bidons de 25 l)
|
32
|
Bière et sucrerie (casiers de 24)
|
36
|
Farine de blé (sac de 50 Kg)
|
11
|
Oignons (panier)
|
06
|
Sucre (carton)
|
17
|
Tomate concentrée (en carton)
|
15
|
Mil (sac de 50 Kg)
|
05
|
Source : Enquête de terrain, 2009
Les données ont été collectées
pendant le chargement des barques en partance pour Sô-Ava. L'analyse du
tableau XVI montre que les biens alimentaires occupent une place importante
dans l'offre de Cotonou.
En somme, les échanges mettent en relation
différents acteurs. Ceux-ci animent les marchés et autres lieux
d'échange en fonction de la disponibilité des produits et de la
demande des consommateurs.

53
L'ORGANISATION DES ECHANGES ET LES ENJEUX
SOCIO-ECONOMIQUES DU SECTEUR
54
|