La sous-scolarisation, un handicap à la participation des femmes au développement communautaire dans la ville de Dapaong.( Télécharger le fichier original )par Gountante TCHIAME Université de Lomé - Maîtrise en sociologie 2011 |
II. suggestions et perspectivesAu terme de cette étude, et par delà des approches de solutions faites par nos enquêtées, il parait logique pour nous de proposer un certain nombre de recommandations. Le but de celui-ci étant de contribuer à la réorientation des stratégies de développement locales. La résolution des problèmes que rencontrent les femmes de la ville de Dapaong passe par une réorientation des politiques d'intégration de la femme à tous les niveaux de la vie sociale, éducative et socio-économique. II .1. Stratégies envisagées pour l'atteinte de l'équilibre sur le plan socialL'atteinte de l'équilibre social passe par une conscientisation, une mobilisation et une transformation du système social. -La conscientisation La prise de conscience des femmes de la situation de départ demeure le principe fondamental de leur promotion. Cette prise de conscience passe par l'introspection pour aboutir à l'auto éducation, qui est le processus qui donne à toutes les couches sociales la réelle possibilité de s'exprimer, de se transformer par leurs propres forces, d'objets en sujets actifs et lucide et de déboucher sur un réel épanouissement. Ce défit doit être facilité par l'Etat et ses partenaires oeuvrant dans le cadre de l'intégration de la femme. Ceci à travers des sensibilisations et des séances de formation qui vont faire comprendre aux femmes que seule l'école peut leur permettre d'assurer leur autonomie et faire comprendre aux filles que l'abandon précoce des études scolaires risque de les faire tomber dans le même piège que leurs mères. Lorsque les femmes auront pris conscience de leur situation de marginalisées, elles auront alors posé la fondation de leur promotion. La mobilisation des femmes est le second préalable à toute action de promotion de ces dernières après leur conscientisation. Il relève de la responsabilité des femmes de s'organiser en mouvements associatifs pour s'affirmer et défendre leur droit. Elles doivent se rendre à l'évidence qu'un droit ne s'acquiert pas sans embûche. Et que le développement n'est pas un processus linéaire mais continue. C'est-à-dire qu'il est l'affaire de toutes les couches concernées. Les femmes sont donc tenues d'être prêtes à soutenir tout mouvement qui vise leur émancipation pour être au sommet du succès ; elles doivent donc s'unir pour mieux s'affirmer et en même temps apprendre les unes des autres c'est-à-dire que les analphabètes doivent profiter de la connaissance des instruites et ces dernières bénéficieront a leur tour de l'expérience sociale de celles-ci. L'engagement inconditionnel des femmes à être alphabétisées, à instruire leurs filles, à s'émanciper (alphabétisation, instruction des enfants, appartenance à un mouvement associatif, participation à la gestion publique ...) peut motiver certaines ONG peu soucieuses de leur cause à prendre position en leur faveur. Dans le cas échéant nous sommes du même avis que Thomas Sankara quand il déclare : « L'esclave qui n'est pas capable d'assurer sa révolte, ne mérite pas que l'on s'apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s'il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d'un maître qui prétend l'affranchir. Seule la lutte libère... »9(*). Il revient donc aux femmes de lever des voix pour revendiquer leur intégration sociale et par-dessus conquérir une place plus digne. Au moment de réclamer leur place les femmes doivent avoir à l'idée ce proverbe Moba qui dit : « Traverser la forêt en masse et vous n'aurez rien à craindre du lion ». Il est vrai que si le mouvement d'intégration de la femme était soudé on ne serait pas à ce stade. * 9 www.thomas sankara.com (tribune de L'OUA , discours de Thomas Isidore Noël Sankara 21 décembre 1949 à Yako - 15 octobre 1987 à Ouagadougou), militaire et homme politique panafricaniste et tiers-mondiste burkinabè, il incarna et dirigea la révolution burkinabè du 4 août 1983 jusqu'à son assassinat lors du coup d'État de son successeur Blaise Compaoré.) |
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