II.2. Les transformations sociopolitiques
Le Togo doit prendre des mesures d'urgence en vue de
prévenir la dégradation rapide de l'équilibre social et
politique de la nation. Cette dégradation de l'équilibre social a
d'une façon générale un effet préjudiciable sur la
vie des femmes et des enfants touchés en grande partie par l'exclusion,
l'analphabétisme, la pauvreté et la marginalisation.
Pour éviter le chaos, il faudrait associer pleinement
les femmes à la prise de décisions et à la
réalisation d'activités allant dans le sens du
développement à la base. L'heure est donc venue de :
- redynamiser les CDQ en associant les femmes à la
gestion de ceux-ci ;
- appliquer le système de quotas dans la formation des
bureaux exécutifs des CDQ afin de doter les femmes d'organes expressifs
de représentation locale ; Organes avec lesquels des services
spécialisés étatiques ou privés travailleront au
niveau de chaque localité. La dotation des femmes d'un tel organe
renforcera progressivement et effectivement, la participation de celles-ci aux
actions de développement et les amènera à prendre des
initiatives de développement répondant à leur propre
besoins. Dans la pratique il faudrait laisser aux femmes
- une autonomie de gestion de leur affaire ;
Sur le plan social, il s'avère
nécessaire de prendre en compte les valeurs sociales qui
présentent les femmes comme des êtres de seconde zone,
condamnées à servir l'homme. Il faut alors un changement de
mentalité de tous les acteurs sociaux et des intervenants
extérieurs. Les acteurs de développement doivent donner
l'occasion aux femmes de faire usage de leur capacité créatrice
au lieu de continuer à ne voir en ces dernières, des
analphabètes aptes à exécuter ce qu'on leur propose.
L'allègement des charges domestiques permettra aux femmes de participer
aux séances d'alphabétisation.
De plus, pour atteindre le principe directeur de
l'équité sociale, les obstacles juridiques qui obstruent la
pleine participation des femmes à la vie politique et publique doivent
être éliminés.
Ainsi on doit :
- sensibiliser les hommes à prendre en compte les
propositions des femmes au cours des réunions.
- Travailler avec les hommes pour qu'ils encouragent leurs
femmes à participer aux activités du CDQ.
- être rigoureux sur l'application des droits
fondamentaux des femmes.
- motiver les femmes à participer aux activités
de développement.
II.3. Stratégie envisagée sur le plan
économique
Une croissance économique soutenue dans le
cadre du développement durable est indispensable pour éliminer la
féminisation de la pauvreté qui va souvent de pair avec
l'analphabétisme.
Pour freiner ce phénomène le gouvernement et les
ONG doivent :
- financer les associations et groupements qui luttent pour le
bien être de la femme ;
- structurer le secteur commercial en accordant plus de
privilège aux femmes dans l'import-export ;
- autonomiser les femmes en leur accordant des
crédits ;
- allouer un budget spécial pour motiver les femmes qui
acceptent de suivre des cours d'alphabétisation ;
- faire en sorte que les femmes aient le droit au même
titre que les hommes de posséder et de vendre des biens ; de
négocier des contrats en leur nom et pour leur propre compte ;
- les institutions de micro finance doivent créer des
cellules spéciales pour les femmes analphabètes afin de permettre
à celles-ci de gérer au mieux les crédits ;
- faciliter l'ascension des femmes instruites aux instances de
prise de décisions économiques.
Les femmes ont leurs propres activités
économiques auxquelles elles tiennent d'autant plus qu'elles sont
écartées du pouvoir politique et religieux. Ils convient donc de
leur accorder une marge d'autonomie dans la gestion des ressources et des
revenus qui leur permettront de mettre en oeuvre des stratégies
productives spécifiques d'autant plus qu'elles évoluent pour la
plupart dans le secteur informel. Il ressort que les hommes et les femmes ont
des activités séparées ; mais complémentaires.
Il en est de même pour les revenus. Le système de budget familial
unique couramment utilisé dans les sociétés modernes n'est
pas de nature pour les hommes de Dapaong mari et épouse pourvoient
chacun à l'entretien de la cellule familiale selon les règles
définies par la société.
Par conséquent, l'augmentation des revenus du chef de
famille ne bénéficie pas automatiquement à l'ensemble du
groupe familial. Par contre l'augmentation du revenu féminin par un
équilibrage du contrôle des activités commerciales et
productives induit des effets bénéfiques pour toute la
société et accroît la production locale.
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