WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Stratégies géoéconomiques des multinationales du pétrole au Gabon. Les cas de shell, total et sinopec.

( Télécharger le fichier original )
par Jean de dieu MINYEM
Université Omar Bongo de Libreville - Master 2 Géographie 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4.2. LES CRITIQUES OCCIDENTALES DE LA POLITIQUE CHINOISE EN AFRIQUE ET DU « MADE IN CHINA »

Il s'agit ici de démontrer que les politiques occidentales ont tendance à jeter l'opprobre sur la politique générale de la Chine en Afrique et sur la marque de fabrique chinoise, jugeant les produits d'origine chinoise de qualité moindre que les produits fabriqués dans les pays occidentaux.

Sur la politique générale de la Chine en Afrique Michel Roussin212(*) affirme que « nous français avons mis fin aux vielles pratiques de corruption, alors que les chinois continuent de distribuer de l'argent via leurs ambassades ; la concurrence avec les entreprises chinoises est encore faussée parce que celles-ci bénéficient des facilités de crédits de la China Exim Bank. ». Dans ce contexte Michel Roussin définit la théorie chinoise du Win-Win que nous verrons plus bas comme : « je te construis un stade et je m'approprie tes phosphates » ou bien « je t'offre une université et tu me laisses profiter de ton pétrole ». Michel Roussin n'oublie pas de critiquer le made in China et indique : « on sait que les routes construites par les chinois présentent des fragilités et on veut qu'Eiffage, Vinci ou Colas soumissionnent aux appels d'offre et apportent leur savoir-faire. Le moins-disant ne marche plus et la banque mondiale prône aujourd'hui le mieux-disant. Les africains veulent, eux aussi de la qualité ». La Chine répondra à ces attaques par l'explication de ce que c'est réellement la théorie du « win-win ».

4.3. LA STRATEGIE CHINOISE DU « WIN-WIN »

« Le terme « Win-Win » qui signifie en français « gagnant-gagnant » a été inventé par l'humaniste Jim GRAIG pour désigner un accord par lequel chaque partenaire se préoccupe aussi de l'intérêt de l'autre, d'une façon également favorable à son propre intérêt. Il ne s'agit pas de rechercher le meilleur compromis de partage des gains, mais de trouver un accord qui augmente les gains de chacun. C'est une démarche au terme de laquelle les deux participants tirent un bénéfice relativement équitable ».213(*) C'est « le livre blanc sur la politique africaine de la Chine (2006) [qui] parle de ce : « nouveau partenariat stratégique » marqué par l'égalité et la confiance mutuelle sur le plan politique [et de] la coopération dans un esprit gagnant-gagnant sur le plan économique »214(*). Ce sera à l'occasion de la clôture du sommet Chine-Afrique du 4 novembre 2006, dans « la déclaration conjointe » que la théorie sera acceptée par les deux parties (Chine et Afrique): « nous proclamons solennellement l'établissement entre la Chine et l'Afrique d'un partenariat stratégique de type nouveau, caractérisé par l'égalité et la confiance réciproque sur le plan politique, la coopération gagnant-gagnant sur le plan économique. »215(*). Meles Zenawi216(*) affirmera lors de ce sommet que « la Chine nous (l'Afrique) aidera, car la Chine est un modèle de développement éprouvé. En contrepartie de son aide, l'Afrique lui apportera toutes les ressources énergétiques et minières dont elle a besoin217(*) ». Certains acteurs donc, comme Roussin, n'hésiteront pas à penser, que la stratégie chinoise du « Win-Win » revient pour l'Afrique à vendanger ses richesses. Une conception bien sûr qui n'est pas partagée par la Chine et les pays africains.

Faudrait-il comprendre que c'est dans le cadre de cette théorie gagnant-gagnant qu'en 2009, Sinopec entre dans la production pétrolière du Gabon ? Déjà « en 2004, le président chinois Hu Jintao a effectué une visite au Gabon et son homologue gabonais, le président Omar Bongo Odimba, a visité la Chine ; ce qui a promu un nouvel essor des relations de coopération amicale. En 2005, le volume commercial bilatéral représentait 390 millions de dollars. En 2008, il atteignait 1,93 milliard de dollars218(*) Et l'autre élément déclencheur serait-il en 2007, l'« accord relatif aux gisements de fer de Bélinga et aux infrastructures y afférentes », avec un financement chinois à hauteur de 1600 milliards de francs CFA219(*)? Rappelons qu'à la fin, en 2009, le géant chinois Sinopec entre effectivement dans la production pétrolière gabonaise après acquisition d'Addax Petroleum (voir supra).

* 212 Michel ROUSSIN, op cit

* 213 A.G. KOMBILA MOULOUNGUI, les enjeux de l'arrêt de l'exportation des grumes au Gabon, mémoire de master, U.O.B. 2013

* 214 Guy MVELE, op cit.

* 215 Serge MICHEL et Michel BEURET, la chinafrique : Pékin à la conquête du continent noir, Grasset, Paris, 2008, p 49

* 216 Melès ZENAWI, ancien premier ministre éthiopien et coprésident du forum sino-africain de 2006.

* 217 Serge MICHEL et Michel BEURET, op cit, p. 33.

* 218 http://www.afriquechine.net/2011/la+relation+entre+la+chine+et+le+gabon.html consulté le 02 07 15.

* 219 http://www.afriquechine.net/2007/le+gabon+vendu+pour+1600+milliards.html consulté le 02 07 15.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld