2.3 FONCTION ÉCONOMIQUE : LE MARKETING URBAIN DES
ESPACES VERTS
Le niveau d'ouverture des marchés est aujourd'hui tel,
que des lieux toujours plus nombreux sont intégrés dans un
réseau mondial. La globalisation implique que la
spécificité des lieux est mise à mal, mais
également que l'offre en lieux devient de plus en plus variée
pour l'individu. Nous observons en tant que géographes que les villes
sont plus que jamais en concurrence dans l'objectif final d'attirer de nouveaux
revenus. Des classements de ces dernières sont édités
depuis une décennie, sans toutefois encore incorporer la dimension
écologique des cités. Ces dernière qui doivent se
distinguer de leurs homologues et comptent sur l'attractivité de leur
espace. Le marketing urbain ne s'arrête pas à l'érection de
bâtiments tous plus démarqués les uns des autres. En effet,
l'esthétique d'une métropole dépend également des
ambiances urbaines ou encore de la quantité et la qualité des
espaces verts. Hyde Park, le Bois de Boulogne, le Tierpark de Berlin, Central
Park ... voici autant de lieux inégalés et constitutifs d'un
patrimoine culturel, dont la réputation se veut mondiale. Les espaces
verts, suivant leur taille et leur forme sont à même de
régater parmi les phénomènes identitaires urbains
les plus importants.
Les pressions immobilières à l'oeuvre ne
permettent aujourd'hui que rarement de recréer de tels espaces de
végétation au coeur de la ville. Aujourd'hui, la croissance de la
ville englobe parfois des espaces verts naturels, devenus interstitiels ou
repoussent les limites de l'urbanisation vers de nouveaux espaces verts
extra-urbains. Le développement récent des métropoles
européennes nous apprend que la planification urbaine avec incorporation
d'espaces verts intraurbains, repose essentiellement sur la création de
quartiers durables ou éco-quartiers. Systématiquement inclus dans
ces projets, en grande partie par leur côté esthétique,
accessoirement par leurs effets structurants et écologiques, ils sont
également une vitrine, économiquement intéressante. En
effet, dans l'imaginaire collectif, les espaces verts sont l'expression visible
des projets écologiques menés en milieu urbain. Rem Koohlaas
soulève ce fait : «L'air, l'eau, le bois : tout est mis en
valeur pour
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produire une hyper-écologie TM,
invoquée religieusement en vue d'un maximum de profit»
(Koohlaas, 2001 : 288). Ceci rend compte d'une situation qui
préside fréquemment à l'aménagement d'espaces verts
urbains, soit les finalités économiques de projets urbains. D'un
point de vue comparatifs, c'est par la présence ou non de parcs
réputés que l'analyse pourrait être intéressante.
Cela demande des connaissances précises pour chaque métropole, et
la constitution de monographies des espaces verts à chaque fois. Nous ne
nous y attelons pas.
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