4 CONCLUSION
L'influence de la forme urbaine sur la présence
d'espaces verts urbains est forte, mais d'autres variables sont à
l'oeuvre pour expliquer leur localisation. Le polycentrisme de Madrid et de
Rome permet la présence massive de tels espaces, ce qui en fait des
villes leader en matière d'intégration de surfaces naturelles
dans l'urbanisation. Les formes radioconcentriques passées
étaient propices à l'érection d'espaces verts, alors que
la polycentricité offre actuellement les meilleures conditions, ce qui
démontre la cohérence des principes directeurs pour le
développement territorial durable en Europe. Néanmoins, il a
été soulevé que toutes les formes urbaines permettent un
développement de nature en ville, fait démontré par
l'absence de lien significatif entre densité urbaine et présence
d'espaces verts urbains. Entre ville dense et ville étalée, les
espaces verts peuvent trouver une place équivalente dans le
minéral urbain, sans redéfinir les formes des métropoles.
Dès lors, cela suppose que la hauteur du bâti moyen et la surface
de logement par habitant sont des indicateurs bien plus importants pour
définir les densités urbaines.
Parmi les villes, alors que seule Copenhague obtient un panel
de notes strictement positives, et relève définitivement de
l'exemplarité pour l'incorporation de nature en ville, les
résultats des autres cités sont bien plus contrastés. Les
villes à latitude moyenne semblent plus propices à la
présence utile de nature en ville, un fait corrélé avec
les conditions climatiques. Ces dernières définissent d'ailleurs
bien l'existence des espaces verts à vocation agricole.
Synthétiquement, la répartition des espaces
verts urbains dont agricoles dépend de quatre facteurs majeurs, à
savoir les formes urbaines, les politiques urbaines, le climat et la
topographie. Cela permet à des profils de métropoles très
différents d'exister, dont certains comme Athènes relèvent
prioritairement du cadre topographique et d'autres à l'instar de
Copenhague des politiques urbaines.
Finalement, nous constatons avec les exemples de Paris et de
Zürich, que les espaces verts interstitiels des couronnes
métropolitaines représentent la plus grande part d'espaces verts
urbains des métropoles. Rome et Madrid présentent de forts taux
d'espaces agricoles intraurbains grâce à l'anarchie de leur
croissance récente. Hasardeusement ou pas, la politique
européenne se repose sur ces annexions par l'urbanisation galopante pour
atteindre ses objectifs d'accès à la nature en ville.
95
Nous concluons par un constat exprimé par Yves Chalas
qui rend bien compte de la problématisation des espaces verts avec un
champ urbain tel que celui développé dans la présente
étude : «la ville-nature, cela signifie en premier lieu que la
nature ou la campagne est et fait ville aujourd'hui et, par conséquent,
que la nature et la ville, ou que la campagne et la ville ne s'opposent
plus» (2000 : 113).
|