5 PERSPECTIVES
Le calcul des populations réelles selon la
définition que nous avons conféré au champ urbain
permettrait sans doute de confirmer les propos quant à la
non-prépondérance de la présence d'espaces verts urbains
dans les chiffres de densités. Parallèlement, l'inverse pourrait
être établi, à savoir que la surface au sol de logement par
habitant joue un rôle principal dans l'étalement urbain. Une
analyse dynamique de l'évolution des surfaces en espaces verts urbains,
ventilés dans les catégories parcs et squares intraurbains,
espaces verts interstitiels englobés et espaces verts extra-urbains
eux-mêmes pondérés selon leur accessibilité serait
très intéressante à mettre en place pour étayer nos
analyses. Connaître les mécanismes d'évolution de
l'accessibilité aux espaces verts urbains peut permettre d'augmenter la
qualité de vie des résidents de métropoles, et de mettre
en place un véritable monitoring des principes durabiliste de la
Commission Européenne. La question de l'uniformisation de
l'évolution des territoires des métropoles en Europe pourrait
être tranchée. Néanmoins, notre analyse qui a
été menée avec une approche basique d'apparence, car
statique et plus descriptive qu'explicative, a soulevé des
problèmes dû à l'obtention de découpages et
d'indicateurs valables pour mesurer les structures macro-urbaines dans les
diverses parties du continent. La simplification méthodologique semble
difficilement contournable pour des analyses comparatives de niveau
européen et des analyses dynamiques risquent d'échouer en raison
de l'ampleur des études à effectuer pour rendre les
données comparables entre elles.
L'analyse systémique semble puissante pour expliquer
les problématiques liées à la couverture du sol sur des
territoires internationaux, elle serait nettement améliorée avec
une interprétation des données par une équipe
transdisciplinaire. En effet, la double casquette sociologue et
géographe que nous n'avons pas, apparaît comme idéale pour
travailler sur les espaces verts urbains, mais également pour traiter de
la qualification de la densification urbaine. Les systèmes d'espaces
verts et les régimes d'urbanisation pourraient être plus fortement
interprétés à l'aide d'une connaissance minutieuse du
développement local des métropoles d'aujourd'hui, ce que nous
n'avons fait qu'aborder par des descriptions succinctes. En effet, en
s'intéressant de plus près à chaque métropole, il
devient possible d'argumenter des profils centre-périphérie de la
superficie en espaces
96
verts, tout comme d'autres analyses plus mathématiques
de la répartition de la place du végétal dans les
métropoles européennes. Les travaux de Mandelbrot (1989) et Batty
(1994) suggèrent que l'analyse des formes urbaines peut être
appréhendée par des modèles fractals, tant pour le
pourtour des champs urbains dans un cadre statique que pour l'évolution
de l'accessibilité aux espaces verts urbains.
Finalement, les mêmes constatations sont valables pour
une analyse comparée entre climat et espaces verts urbains que nous
avons introduite avec quelques variables simples, la température
moyenne, la latitude et le type de climat. La pluviométrie joue
également un rôle de premier ordre comme condition d'existence du
végétal en ville, ainsi des calculs d'aridité
couplés à la localisation des espaces verts intraurbains et
interstitiels seraient à même d'alimenter les connaissances sur
les fonctions climatiques de la végétation en ville, qui sont
actuellement peu étudiées et d'une manière très
locale. Les coupler avec des relevés locaux, encore rarement
effectués, permettrait de réduire les incertitudes que des
analyses simples imposent.
97
|