WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Mythe ou réalité des politiques publiques du régime politique issu des élections de 2006 et le redressement socio-économique de la province du sud - Kivu.

( Télécharger le fichier original )
par Alain de Georges SHUKURANI MUGENGERE
Université Officielle de Bukavu (U.O.B) - Licence en Sciences politiques 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

5. HYPOTHESES

Nous envisageons pour notre part que de haut en bas de l'échelle gouvernementale, l'incompétence, l'amateurisme politique et la léthargie seraient devenus, depuis le début de la troisième République, tellement légion que le pouvoir actuellement en charge ne sait pas quoi faire dans le cadre de la reconstruction socio - économique globale promise tant dans ses discours électoraux que dans ses programmes du Gouvernement.

Ainsi, l'incohérence des politiques publiques mises en oeuvre n'en serait pas pour rien. Il y aurait l'inadéquation des moyens par rapport aux besoins puisque ces politiques publiques sont surdimensionnées.

Toujours dans ce chapitre, nous pouvons conjecturer que l'absence de traduction du discours - programme en projets concrets jouerait un rôle pour la non matérialisation de ces politiques publiques annoncées. L'extraction des ressources essentiellement par le financement extérieur et les mauvaises répartitions de ces ressources par province seraient également des problèmes auxquels se bute cette matérialisation.

Au chapitre des obstacles, nous pensons que la non réalisation des politiques publiques entreprises par le régime en place dans la province du Sud - Kivu se heurte à des défis majeurs et éthiques de la part des gouvernants qui ont fortement limité leurs actions. Ainsi, on peut constater la mauvaise gestion volontaire (corruption, détournement, vol, impunité, primat des intérêts privés) et involontaire (incompétence technique des élites politiques). Ajoutons à cela le manque de contrôle en vue de l'exécution de certains projets, le manque de volonté politique pour la mise en place des structures de changement pour impulser le développement que les Congolais, plus particulièrement les Sud - Kivutiens attendent. Cela a comme conséquence le désastre socio - économique et la non émergence d'une véritable culture politique démocratique. De ces obstacles peut aussi s'ajouter le fonctionnement handicapé de la décentralisation politico-administrative par le sommet dans toutes les provinces.

La suite de notre dissertation monographique consistera à confronter les propositions des réponses sus-avancées aux données du terrain afin de voir dans quelle mesure celles-ci sont conformes ou pas à la réalité.

6. METHODE ET TECHNIQUES

Pour expliquer les faits ou phénomènes étudiés dans ce travail, nous avons utilisé la méthode dialectique en vue de la vérification de nos hypothèses.

La méthode dialectique est, selon GRAWITZ, la plus complète, la plus riche et, semble-t-il, la plus achevée des méthodes conduisant à l'explication en sociologie.Marx a bien compris qu'il fallait éviter qu'une analyse abstraite du concret n'aboutisse à le « volatiliser ».4(*)

Elle part ainsi de la constatation très simple des contradictions qui nous entourent. Tout en reconnaissant les limites de notre pensée, les partisans de la méthode dialectique déclarent qu'elles ne suffisent pas à expliquer la présence de contradictions et que celles-ci existent dans la réalité elle - même. La pensée de l'homme doit donc franchir un double écran, celui de ses propres limitations et contradictions, d'abord, celui de l'incohérence des choses. Elle est donc une attitude vis - à - vis de l'objet : empirique et déductive, elle commande par là une certaine manière de recueillir des données concrètes. Elle présente ensuite une tentative d'explication des faits sociaux, c'est - à - dire qu'elle est directement liée à la notion de totalité.5(*)

L'empirisme est né, comme la dialectique, non d'une position philosophique préconçue, mais d'une volonté de se dégager de tout ce qui voilait la réalité. En déclarant que la dialectique est empirique, ce n'est pas à un mouvement philosophique, situé historiquement, que l'on veut la rattacher, mais à l'expérience réel elle - même.

Le matérialisme dialectique met ainsi l'accent sur la richesse des phénomènes sociaux, et leur dynamique. Elle vise à rendre compte des déséquilibres des conflits latents ou manifestes des contradictions.6(*)

La méthode dialectique repose sur quatre lois à savoir :

1° La loi de la totalité et de l'inter - connexion des éléments :

Cette loi veut que le fait social soit toujours compris comme un tout et faisant partie d'un tout ou d'une totalité. C'est par rapport à cette totalité même que le fait obtient son sens. Chaque fait social doit donc être compris comme constitué d'éléments en inter - connexion mais ainsi comme lui - même élément d'une totalité dans laquelle il est relié à d'autres éléments. Autrement - dit, tout se tient et aucun élément ne peut être analysé isolément sans référence à d'autres faits auxquels il est relié. C'est ainsi que l'analyse et l'évaluation des politiques publiques économiques et sociales mises en place par le régime Joseph KABILA seront faites par rapport à la manière dont les demandes, les attentes et même les exigences de la population, à travers elles, sont converties par la réaction combinée de tous les éléments constitutifs du système politique congolais en provoquant finalement, de la part de l'autorité régulatrice, une réaction globale qui exprime comment le système tend ou non à s'adapter aux incitations et aux pressions de l'environnement. Nous tenterons de démontrer ainsi comment la mobilisation des ressources aussi bien humaines, financières que matérielles et l'exécution concrète sur le terrain à travers la responsabilité des organes du pouvoir de la troisième République (Gouvernement national et le Parlement) jouent un rôle ou non dans le redressement socio - économique du pays en général, et particulièrement de la province du Sud - Kivu.

2° La loi du mouvement et du changement

Elle stipule que tout est en continuel et perpétuel mouvement. La réalité sociale n'est donc pas figée, immuable, immobile. Elle évolue et change constamment. Il n'y a pas de présent qui ne soit lié au passé et déjà passé lui - même. Ce sont le mouvement et le changement qui donnent leur importance à l'histoire.

Ainsi donc, cette loi nous a aidé à découvrir les changements qui se sont produits au sein du système politique congolais depuis 2006 avec l'organisation des élections présidentielles, législatives et provinciales. Dans son histoire, nous avons constaté qu'avant 2006 la RDC n'avait jamais connu des institutions politiques qui soient assises sur des bases démocratiques et alors tenues de respecter le contrat de la gestion des affaires publiques avec éthique politique appropriée, exception faite pour la période de 1960 - 1965 qui fut amplement démocratiqueqouiqu'en l'absence de l'élite compétente et préparée pour la gestion de la chose publique.

3° La loi du changement qualificatif ou la loi du développement du quantitatif au qualitatif :

Pour la dialectique, cette loi soutient que c'est le qualitatif qui domine dans le changement. Le processus de développement doit être compris non comme une simple répétition du chemin parcouru mais comme un passage de l'état qualitatif ancien à un nouvel état qualitatif comme un développement qui va du simple au complexe, de l'inférieur au supérieur.

Alors, en tant que telle, cette loi nous a permis de constater l'impact de la matérialisation de cesdites politiques symbolisées par l'expression « cinq chantiers » sur l'amélioration des conditions sociales et économiques de la population du Sud - Kivu.

4° La loi de la contradiction

Cette loi sous - tend que, tous les faits de la nature, y compris les faits sociaux, ont un aspect positif et un élément négatif, des éléments qui apparaissent et des éléments qui disparaissent, un passé et un avenir. C'est la lutte des contraires qui provoque le développement ou la conversion du changement quantitatif en changement qualitatif, le passage de l'inférieur au supérieur. Cette loi est celle selon laquelle des contradictions apparaissent tout aussi bien dans le domaine matériel que dans le domaine social et idéologique. Elle permet de révéler les différentes contradictions qui caractérisent les rapports sociaux entre la classe détentrice du pouvoir et celle qui en est subordonnée.

Cette loi nous a été utile dans la mesure où elle nous a permis d'observer et d'analyser toutes les contradictions qui se fascinent sur la scène politique congolaise en entretenant une certaine léthargie ou une inefficacité de l'instance gouvernante dans l'atteinte des objectifs visés. Autrement - dit, elle nous a amené à examiner le décalage existant entre le discours et la pratique réelle sur le terrain pour matérialiser les politiques publiques mises sur l'agenda politique.

Il transparaît, ainsi, que tout en visant le développement socio - économique de la province en particulier, et du pays en général, les actions menées par le Gouvernement national sont loin d'aboutir et, par conséquent, une crise de confiance pour le régime en place est en train de se dessiner dans le chef de la population Sud-kivutienne à qui l'après élections n'a apporté grand-chose sur le plan économique et social conformément aux promesses électorales du président Joseph KABILA.

Pour récolter et analyser les données nécessaires à notre objet d'étude, nous nous sommes serviessentiellement de quatre techniques de recherche suivantes : l'observation directe désengagée, la documentation, l'entretien et la technique d'analyse de contenu.

L'observation directe désengagée, nous a aidé, en tant que Congolais et habitant de la province du Sud - Kivu, à nous imprégner de la réalité de ce qui se fait sur le terrain car nous vivons quotidiennement certaines situations et sommes témoin direct de quelques manifestations socio - politiques découlant des conditions socio - économiques catastrophiques qui frappent la majorité des populations.

La technique documentaire, pour sa part, nous a permis de collecter les informations écrites disponibles dans les différentes sources écrites.

Sur ce, l'exploitation de certains ouvrages, mémoires, articles et revues, dictionnaires, encyclopédies, différents documents ou rapports rendus publics, Internet ont constitué une banque des données qui nous a servi de référence, voire de base pour la réalisation de notre étude. Toutefois, il sied de noter que les informations radiodiffusées et télévisées ont retenu également notre attention.

L'entretien, quant à lui, nous a permis d'échanger avec certaines personnes, parmi lesquelles les professeurs d'université, certains chefs de travaux et assistants dont notre directeur et encadreur, quelques camarades, et certains individus de notre société, censées détenir une information relative à notre objet d'étude.

De ce fait, cet entretien, consistant à ce que le chercheur dispose d'une série de questions relativement ouvertes au sujet desquelles il lui est impératif de recevoir une information de la part de l'intéressé7(*), nous a amené à interviewé 90 personnes choisies en fonction de leurs statuts sociaux par entité territoriale.

* 4GRAWITZ, Madeleine. Les méthodes en sciences sociales, Paris, Dalloz, 2001, p. 441

* 5 Idem

* 6Ibidem, p.442

* 7GRAWITZ, Madeleine. Op. Cit, p.649

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore