Les communes et les communautés urbaines sont devenues
on peut le dire à travers la décentralisation « des
entrepreneurs locaux de l'Etat ».D'ailleurs les pouvoirs publics
ont fait de la décentralisation un argument de poids dans toutes les
stratégies récentes de croissance, les collectivités
devant prendre en main le destin des populations locales et pour ce faire, se
doter des ressources humaines conséquentes pour une administration
efficiente, opérationnelle capable de satisfaire les besoins locaux et
parfois vitaux.
Or, dans l'exercice de nos fonctions comme cadre Contractuel
d'Administration au Ministère de l'Administration Territoriale qui
assure la tutelle des collectivités territoriales
décentralisées au Cameroun, nous avons eu l'occasion d'être
un témoin privilégié de la cacophonie qui existe dans la
gestion des ressources humaines dans les collectivités territoriales
décentralisées où la gestion des ressources humaines n'est
pas encore une préoccupation majeure à l'exception près de
quelques communautés urbaines .
Pourtant, le fonctionnement de toute institution, qu'il
s'agisse d'entreprises privées ou publiques, repose sur des modes
d'organisation et de gestion spécifiques liés à leurs
activités et à leurs objectifs .Le point commun dont
dépend leur efficacité et leur réussite est
essentiellement la façon de gérer leurs ressources.
Dans la majorité des collectivités
territoriales au Cameroun, les services des ressources humaines n'ont aucune
autonomisation par conséquent aucune visibilité sur les
recrutements, l'évaluation du personnel, la gestion quotidienne du
personnel ,le plan de formation, ou le plan prévisionnel des emplois
cela entraînant des incompétences, des lourdeurs, l'inertie ,
l'inefficacité, la démotivation d'une administration communale
qui se gère à la routine et où les compétences sont
mal utilisées avec comme corollaire une inefficacité dans la
satisfaction des besoins locaux et un sous-développement rampant
malgré d'importantes ressources transférées.
Ce constat a non seulement suscité notre
intérêt pour un projet d'étude en management des ressources
humaines, mais surtout sur le choix de ce thème qui nous a amené
à faire des recherches sur les causes du pourquoi de cette gestion
calamiteuse des hommes, car comme le soulignait à juste titre le rapport
du conseil d'Etat Français en 2003 « la richesse
essentielle de la fonction publique réside dans les hommes et femmes qui
la composent, leurs compétences, leur motivation, leur efficacité
». Les communes doivent prendre la mesure conséquente de
cette maxime, car le contexte de déficit en qualité et en
quantité des ressources humaines employées et les nouvelles
missions qui leur sont dévolues doivent les pousser à penser aux
problèmes de personnels en terme stratégique plus que par le
passé.
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La gestion des ressources humaines dans les collectivités
territoriales décentralisées : un gage au développement du
Cameroun. Cas de la Commune de Dibombari