Chapitre 1 : L'urgence d'une dotation de
compétences adaptées aux besoins réels
De la commune
Section 1 : Le processus de recrutement des agents communaux et
le degré d'autonomisation
Par catégorie d'emploi
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.48
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A- La transparence du processus de recrutement
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1- Les étapes préalables
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.48
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2- La sélection
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B- Le degré d'autonomisation par catégorie d'emploi
51
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Section 2 : Le renforcement des capacités requises pour
des actions efficaces de la commune
de Dibombari sur le terrain 51
A- La mise sur pied d'une véritable évaluation des
compétences 51
B- La nécessité de la formation permanente des
agents communaux 53 Chapitre 2 : Les mesures organisationnelles
appropriées pour une opérationnalité
efficiente
Sur le terrain 56
Section 1 : Les mesures organisationnelles proposées
56
A- La mise en application sans délai de l'organigramme
type communal et des principes
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Efficaces de gestion
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B- Le rôle déterminant de la tutelle
..57
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Section 2 : Le Budget et planning prévisionnels des
actions à court terme
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A- Le Budget prévisionnel
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58
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B- Le Planning prévisionnel
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Section 3 : Le Résultat attendu
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Conclusion générale
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Bibliographie
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Annexe
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Table des matières
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INTRODUCTION GENERALE
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La gestion des ressources humaines dans les collectivités
territoriales décentralisées : un gage au développement du
Cameroun. Cas de la Commune de Dibombari
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La gestion des ressources humaines dans les collectivités
territoriales décentralisées : un gage au développement du
Cameroun. Cas de la Commune de Dibombari
La décentralisation au Cameroun n'est pas une
nouveauté. Mise en place par les autorités britanniques à
partir des années 1920 à l'Ouest du pays, les « Native
Authorities » ont pu gérer les affaires locales avec une certaine
autonomie tant qu'elles n'interféraient pas avec les
intérêts des colons. A côté des « local
authorities » du Cameroun occidental, l'administration française a
introduit la notion de commune en 1941 par la création des «
communes mixtes ». Elles deviendront par la suite Commune Mixte Rurale
(CMR) ou Urbaine en 1945.
En 1955, à l'occasion d'une redéfinition des
conditions de mise en place de la décentralisation en Afrique de l'Ouest
et en Afrique Centrale, sont créées des Communes de Moyens
Exercices (CME) et de Plein Exercice (CPE) en fonction de leur capacité
financière. Les conseillers sont toujours élus et
l'exécutif local nommé par l'administration.
Plusieurs statuts existent alors en 1960 à la veille de
l'indépendance du pays :
Les « locals authorities » ;
Les Communes Mixtes Rurales (CMR) ;
Les Communes Rurales de Moyens Exercices (CRME) ;
Les Communes de Plein Exercice (CPE).
La Constitution du Cameroun francophone du 4 mars 1960
précisait dans son article 46 que « Les collectivités
locales de l'Etat du Cameroun sont les provinces et les communes (...). Elles
sont dotées de la personnalité morale et jouissent d'une
autonomie financière ».
Entre 1961 et 1974, compte tenu du statut fédéral
de l'Etat, deux systèmes s'opposent entre une gestion centralisée
en zone francophone et l'application des principes de l' « Indirect Rule
» en zone anglophone. Avec l'unification du territoire, la loi du 5
décembre 1974 portant organisation communale va mettre un terme à
cette dualité pour imposer le modèle oriental.
Préoccupé par la construction d'une union
nationale et d'un pouvoir politique fondé sur un parti unique, le
Cameroun va abandonner pendant 20 ans toutes idées de
décentralisation.
Pourtant, la grave crise économique des années
1990 va entraîner de fortes évolutions sociales et politiques
alors que les institutions communales disposaient déjà d'une
histoire et de quelques compétences.
Afin d'échapper à un retour au
fédéralisme réclamé par les représentants
des populations anglophones et sous la pression des bailleurs internationaux
(Fonds Monétaire International,
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La gestion des ressources humaines dans les collectivités
territoriales décentralisées : un gage au développement du
Cameroun. Cas de la Commune de Dibombari
Banque Mondiale, Union Européenne et France) dans le
cadre de l'Initiative PPTE2, la Constitution du 18 janvier 1996 a
proclamé le Cameroun comme un « État unitaire et
décentralisé ». Le principe d'autonomie des
collectivités territoriales est inscrit à l'article 55
alinéa 2 :
« Les collectivités territoriales
décentralisées sont des personnes morales de droit public. Elles
jouissent de l'autonomie administrative et financière pour la gestion
des intérêts régionaux et locaux. Elles s'administrent
librement par des conseils élus et dans les conditions fixées par
la loi ».
Après les « années de braise » en 1990
et le difficile passage vers une plus large démocratisation de la vie
politique, la décentralisation apparaît, ou est
présentée, comme la clef qui permet d'assurer, par la
délégation de compétences et l'instauration d'une
démocratie de proximité, un certain équilibre politique,
la paix sociale et le moyen de favoriser le développement. Les bailleurs
internationaux soutiennent voir conditionnent leurs interventions à
cette forme d'organisation de l'Etat avec pour objectif d'améliorer
l'efficacité de l'aide et d'obtenir par le bas ce qui n'a pas
été possible par le haut.
Dans une conception avant tout axée sur le
développement et l'efficacité de l'aide extérieure et afin
de donner corps aux documents stratégiques de l'Etat du Cameroun, les
lois de décentralisation sont rapidement adoptées peu
après l'élaboration du Document Stratégique de
Réduction de la Pauvreté (DSRP en 2003).
En effet, trois lois du 22 juillet 2004 fixent le cadre
général avec la définition des orientations, les statuts
et compétences des communes, les statuts et compétences des
régions. Deux lois du 10 juillet et du 15 décembre 2009
organisent respectivement le régime financier des collectivités
locales et la fiscalité locale.
En quantité, 50% des compétences
mentionnées dans la loi de 2004 relative aux communes sont
transférées (annexe 1 P 73).
Et pour rendre effective cette décentralisation, trois
principales sources de financement ont été retenues, il
s'agissait :
- Des revenus de la fiscalité locale (produits des
impôts et taxes transférés) à travers la loi
N°2009/019 portant fiscalité locale
promulguée le 15 Décembre 2009 par le Président de la
République.
- Des dotations de l'Etat par le transfert des ressources et
des compétences. L'argent transféré par l'Etat sert en
gros à l'achat du paquet minimum pour les écoles primaires, la
construction et la réhabilitation des cases communautaires, la
construction et l'aménagement des points d'eau, l'entretien routier, la
construction et la réhabilitation des centres, les aides et les secours
divers.....
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La gestion des ressources humaines dans les collectivités
territoriales décentralisées : un gage au développement du
Cameroun. Cas de la Commune de Dibombari
Un autre aspect de cet appui est la dotation
générale de la décentralisation qui vise à
équilibrer le niveau de développement des
collectivités.
-Enfin l'appui des partenaires au développement comme
le PNDP, le FEICOM.
Pour le législateur camerounais, la démocratie
et le développement économique sont alors au niveau local des
principaux indicateurs du succès de la décentralisation.
Cependant, au-delà de l'arsenal juridique
déployé et des missions nobles, la décentralisation ne
peut se concrétiser au niveau local que si elle est accompagnée
d'une bonne gouvernance, ce qui exige une administration locale performante,
animée par des ressources humaines bien structurées,
compétentes, motivées et attachées au principe de rigueur,
de probité, d'excellence, capable de porter les idéaux
d'émergence du Cameroun en 2035.
Il s'agit là d'un pari qui ne saurait être
gagné sans l'élaboration et la mise en oeuvre d'une politique
cohérente et efficace de gestion des ressources humaines des
collectivités territoriales décentralisées. Ce qui suscite
une interrogation majeure dans le contexte camerounais, celle de savoir si la
gestion actuelle des ressources humaines dans nos communes répond aux
normes d'une administration de développement telle que pensée
dans le processus de décentralisation ?
La réponse à cette problématique sans
être laconique interpelle quelques constats dans le mode actuel de
gestion des ressources humaines dans les collectivités territoriales
décentralisées qui est plus ou moins empirique influencé
par plusieurs facteurs liés à l'environnement
socioéconomique et systémique propre aux pays
sous-développés.
L'objectif de notre étude est de démontrer sur
le plan théorique et pratique la relation étroite qui existe
entre une saine et bonne politique de gestion des ressources humaines et le
développement d'une localité dans le cadre de la
décentralisation. Pour ce faire, au-delà de la thématique,
nous avons choisi la commune de Dibombari comme cadre parmi les communes que
compte le Cameroun (première partie).
Afin de démontrer le gap qui existe entre politique de
gestion des ressources humaines existant et satisfaction réelle des
besoins des populations, un état des lieux était tout
indiqué(deuxième partie),cela a révélé une
gestion des ressources humaines approximative corollaire d'une administration
inefficace, improductive, incapable de soutenir les actions de
développement. Il était donc question de proposer les solutions
capables de rationaliser et de normaliser la politique des ressources humaines
dans cette commune(troisième partie)
La gestion des ressources humaines dans les collectivités
territoriales décentralisées : un gage au développement du
Cameroun. Cas de la Commune de Dibombari
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