§2. LES FACTEURS AYANT
INFLUENCE L'EFFICACITE DU CPS
Les raisons ayant entrainé l'efficacité sont
d'une part liées à la nature de la crise (A) et d'autre part
à la nature de la résolution adoptée (B)
A. La nature de la
crise
Pour ce qui est de la crise burkinabé, celle-ci avait
commencé par une révolution populaire. Cette dernière
s'est ensuite transformée en coup d'Etat militaire, ce qui a
entrainé enfin un changement anticonstitutionnel du pouvoir. En fait,
il ne s'agissait pas d'une rébellion au Burkinafaso. Les
révolutionnaires n'étant pas armés, la crise
Burkinabé est à détacher de tout caractère
insurrectionnel. Les crises dans lesquelles les armes n'interviennent pas sont
généralement résolvables par des moyens politiques tels
que la médiation et les bons offices. Dans pareils cas, on ne sent pas
vraiment le besoin et la nécessité de recourir à la force.
Dans notre cas du Burkina Faso, les acteurs principaux de la révolution,
ce sont les populations civiles.
Il sied de comprendre que la révolution en elle-seule
n'a pas constitué une crise. La crise est née lorsque
l'armée a pris le pouvoir en violation de la constitution. C'est
pourquoi, toutes les instructions du CPS étaient adressées
à l'armée et cette dernière, consciente de n'avoir pas
été à la base de la révolution, s'est sentie dans
l'obligation de respecter la résolution du CPS. En effet, faute de
respect, le CPS avait promis des sanctions politiques et économiques
à l'égard du Burkina Faso. C'est dans ce contexte que
l'armée s'est retrouvée entre les pressions populaires exigeant
la démission des militaires et les décisions du CPS demandant le
transfert du pouvoir entre les mains des autorités civiles.
En somme, la réussite des décisions prises par
le CPS sur la situation au BURKINA FASO se justifie par ce qui suit:
- L'armée avait peur de la pression de la rue ;
- L'armée était consciente qu'elle n'avait pas
été à la base du changement de régime mais
plutôt le peuple ;
- L'armée craignait des éventuelles sanctions
contre le Burkina Faso et contre elle-même.
C'est pourquoi, le CPS est parvenu à mettre fin
à cette crise sans faire usage du moyen militaire étant
donné qu'il s'agissait d'une révolution populaire, le peuple ne
faisant pas généralement usage d'armes.
Quant au Madagascar, il s'agit bien d'un coup d'Etat ou encore
d'un putsch. Le coup d'Etat a, certainement, entrainé un changement
anticonstitutionnel. Même s'il n'avait pas été
organisé par un militaire, cependant, il a fallu qu'Andry RAJOELINA
emploi des armes pour renverser MARK RAVALOMANANA. Après l'exil de
l'ancien président, c'était le retour au calme.Il n'y avait pas
des groupes armés en conflit dans le pays et donc la crise était
essentiellement politique et économique. C'est ce qui explique le
recours à la médiation de la SADC par le CPS afin de faire
sortir le pays de la crise. La procédure avait duré et devrait
encore longtemps duré si le CPS n'avait pas suspendu le Madagascar de
toutes les activités de l'UA.
En réalité, les sanctions n'avaient pas
été seulement politiques, elles étaient surtout d'ordre
économique. C'est alors suite à la baisse exagérée
de son taux de croissance et de son cadre macro-économique que le pays
s'est senti obligé de rétablir l'ordre constitutionnel en
acceptant la mise en oeuvre de la feuille de route de la SADC sous
l'égide du CPS.
De ce qui précède, il résulte que les
acteurs politiques malgaches avaient intérêt à honorer les
résolutions du CPS :
- Vu les sanctions politiques et économiques qui
pesaient sur le pays ;
- Etant donné le retrait par certains pays
étrangers de leurs financements ;
- En considération de la baisse de prix des produits
Malgaches sur le marché Mondial ;
- Craignant une situation de crise
généralisée.
Il a alors été nécessaire que l'ordre
constitutionnel soit rétabli avant que les sanctions ne soient
levées : ce qui fut.
|