WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Mutations et devenir des paysanneries de l'opération Yabassi-Bafang (littoral - Cameroun).

( Télécharger le fichier original )
par Basile TENE
Université de Yaoundé - Maîtrise en Géographie Humaine 1991
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B- SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE

Pour une zone essentiellement agricole, la chute vertigineuse des cours du café et du cacao sur le marché mondial hypothèque largement les ambitions paysannes. Leurs revenus gui abaissé de 70% risquent de s'accentuer. La majorité du paysan s pour principale activité, l'agriculture basée sur la production de café et de cacao essentiellement. 11 leur faut développer des secteurs d'activité jusque-là négligés.

La dissolution de la SODENKAM a plutôt empiré la situation de la région, créant de nouveaux problèmes économiques.

La monnaie se fait de plus en plus rare et circule difficilement; ceci s'explique par le fait que chaque mois la SODENKAM dépense plusieurs millions de francs CFA pour la paie de ses 400 employés et agents. Cette masse monétaire qui entre ainsi dans la zone se réparti de façon indirecte aux paysans," producteurs des produits vivriers qu'on écoule sur le marché local. Le départ massif des salariés, principaux consommateurs de ces produits agricoles, a réduit la demande sur le marché, et les dépenses qu'ils faisaient sur les autres services. Cela limite les échanges internes dans la région.

Le manque d'activité de transport, l'absence de petites et moyennes entreprises (boulangerie par exemple), place la région dans une situation de dépendance totale vis-à-vis de l'extérieur pour son approvisionnement en produits de première nécessité. Les infrastructures de communication sont insuffisantes; celles qui existent sont détériorées. Avec une économie fortement extravertie, la région de Nkondjock doit trouver des solutions endogènes, par un développement autocentré.

C -DU POINT DE VUE SOCIO-CULTUREL

La région de Nkondjock, avec la création de l'Opération Yabassi-Bafang, a conduit à la formation d'une société bicéphale: d'un côté le sous-préfet clé l'arrondissement de Nkondjock et de l'autre le Directeur Général de la SODENKAM. Cependant les paysans n'ont pas la même attitude à l'égard de ceux-ci.

49

Cliche auteur 07/04/91 9h

Photo 5 et 6: Abandon des infrastructures socioculturelles.

Ci-dessus le centre de santé (CSD) de la SODENKAM fermé lors de la dissolution alors qu'il ya une insuffisance des équipements sanitaires.

Le loisir souffre également du manque d'infrastructure comme l'atteste le snack bar envahi par les broussailles (ci-dessous)

50

Avec le départ du Directeur Général, les villages pionniers sont désormais sous l'autorité du sous-préfet. Le dossier pionnier lui est confié, et dans ce cadre, i1 est chargé d'installer les nouveaux venus, de régler les différends entre les paysans. C'est cette transition d'une société bicéphale vers un acéphalisme qui marque actuellement ta région.

Ce changement d'autorité au sommet de la hiérarchie se traduit dans les villages par la faible influence des dirigeants. On constate un laisser-aller des paysans qui accordent très peu d'attention aux réunions et aux décisions des chefs (présidents du comité de direction)

Les associations culturelles et sportives sont de moins en moins actives, faute d'infrastructures pour stabiliser les jeunes, la région perd progressivement son ambiance populaire. Les équipements existants, sont inopérants, paralysant du même coup, tout le système de loisir de la région.

La population de l'Opération est une mosaïque ethnique (cf . 1 partie, chap. 2) . Les éléments culturels qui en découlent, n'ont aucune identité définie; ni de celles des autochtones, encore moins de celle des Bamiléké qui sont, majoritaires dans fa zone. OUI pis l'enclavement de la zone, la maintient à l'écart de la mode populaire dans les villes.

La colonisation agricole rurale de l'Opération Yabassi-Bafang, motivée par l'Etat a attiré de nombreuses ethnies; les plus éloignées du département du Nkam et même des expatriés. Elles sont venues mettre en valeur la région de Nkondjock contre un encadrement étatique. 22ans après le lancement de l'Opération Yabassi-Bafang, les succès sont encourageants. C'est

51

à ce moment que le gouvernement décide de résilier le contrat passé entre lui et les immigrants, Ces derniers sont abandonnés, sans avis et ne possèdent aucune garantie sur la propriété foncière. Or depuis 3ans que la société d'encadrement est dissoute, aucune solution de rechange n'est encore proposé. En attendant les pionniers s'organisent selon leur propre logique, en dépit des difficultés que traverse la région.

Dans ce contexte, quel sort sera réservé à ces paysans d'origine diverse qui assument des structures sociales imposées et qui n'ont plus aujourd'hui que de lointains rapports avec les structures traditionnelles de départ. De quelle société sera faite 1'Opération Yabassi- Bafang de demain ? C'est 1 'inéluctable question du devenir, d'une zone longtemps assistée qui est ainsi posée.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire