CHAPITRE III
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La zone de 1'Opération Yabassi-Bafang connaît de
nombreuses difficultés et de tous ordres. La plupart de celles-ci est
inhérente à la création de l'Opération
elle-même, d'une part et d'autre part, elle hérite de sa situation
dans la région du Nkam. Eu égard à la complexité et
à la diversité de ces difficultés, notre analyse se fera
à, partir de trois axes :
A- SUR LB PLAN DÉMOGRAPHIQUE.
La région de Nkondjock a connu une évolution
ascendante de sa population avec le lancement de l'Opération
Yabassi-Bafang. (c£.lere partie chap 3). Cet accroissement
s'explique surtout par l'immigration des paysans et la présence d'une
société de développement qui a généré
da nombreux emplois.
Aujourd'hui, on note une stagnation de la population
pionnière précédé d'une baisse de l'effectif des
pionniers fixés. Avec le déclin de la SODENKAM, le rythme de
l'immigration baisse considérablement, les employés mis en
chômage préfèrent partir de la région. C'est ainsi
que dans les villages, l'effectif des pionniers passe de 1678 en 1985, à
1565 en 1991, d'après le dernier recensement effectué par la
commission de liquidation de, la SODENKAM. Cette désertion progressive
des paysans, suscite des inquiétudes pour l'avenir de la
région.
Dans les villages crées au début de
l'Opération, tels N'jingang et Ndock-Sanba, on note un certain
vieillissement ces paysans, car près da 44, 5% d'entre eux ont plus do
50 ans, ce qui pourrait entraîner dans quelques années, un manque
de force pour l'entretien ou la mise en valeur des plantations. Au centre de
Nkondjock, les employés, laissent sur place, femmes et enfants,
espérant revenir les chercher s'ils trouvent mieux ailleurs. Mais cela
dure déjà depuis 2 ans au moins. Les enfants en âge
scolaire voient ainsi leur scolarité retardés, et pour ceux gui y
vont déjà, l'abandon est imminent. Même dans les villages,
cette situation n'est pas rare.
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Figure : Évolution des effectifs des pionniers
fixes
Source: Ministère de
l'agriculture
Très peu de paysans sont prêts à se marier,
ou à augmenter le nombre de femmes. Le taux de polygamie est faible
(17,8%) et celui des célibataires (24,02%) est en hausse. Les divorces
se multiplient et ceci a des incidences directes sur la natalité.
Didipé est le village gui a le plus fort taux de
célibataires et en même temps le plus fort taux des instruits.
Ceci contraste avec la situation de N'dock-Samba où de paysans sont
célibataires avec 30,1% de personnes n'ayant pas été
à l'école.
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Ces difficultés trouvent leur origine dans le contexte
économique quelque peu difficile.
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