C - LA LIQUIDATION DÉFINITIVE DE LA
SODENKAM.
C-l. Fermeture des bureaux et mise en chômage du
personnel.
La dissolution effective de la SODENKAM, consiste en la
fermeture des bureaux, précédés de la mise en
chômage du personnel. Pour ceux des agents en détachement, c'est
le retour dans leurs Ministères de tutelle (jeunesse et sport, plan et
aménagement du territoire, agriculture). La dernière étape
est celle de la vente aux enchères des équipements de la
société.
Par décret présidentiel N° 89/1817 du 02
Décembre 1988, la SODENKAM est dissoute et une commission de liquidation
est immédiatement mise sur pied.
Dès 1'annonce dudit décret, le siège de
la SODENKAM est investi par les éléments de la brigade de
gendarmerie de Nkondjock, empêchant ainsi les agents des
différents services de regagner les bureaux. Cette situation dure
jusqu'à l'arrivée des membres de la commission de dissolution. A
partir de 1988, les agents de la SODENKAM ne reprendront plus du service.
Certains agents ont regagné leur ministère
d'origine, alors que d'autres sont aux chômages. Ainsi les 230
employés ayant échappé à la compression massive du
personnel de la société en 1986 sont finalement mis à la
porte, 2 ans après.
C.2. La vente aux enchères des équipements de
la société.
La SODENKAM est à la fois débitrice et
créancière. L'une des principales tâches de la commission
de liquidation est de recouvrir toutes les dettes, afin de rentrer dans ses
droits. Ceci
se complète par la vente des équipements dont
dispose la société. Ces équipements évalués
à des milliards de francs CFA, peuvent être reparti en 2
catégories : les biens immobiliers et les biens mobiliers.
L'immobilier est constitué surtout des bâtiments
réservés aux bureaux, aux entrepôts, aux maisons
d'habitation et autres. La SONEL qui occupe déjà une partie des
locaux y demeure. L'usine de décorticage de café est
confiée à la coopérative agricole des planteurs du Nkam.
Les autres bâtiments trouvent très peu d'acquéreurs, soit
à cause de leur coût élevé pour une zone rurale,
soit parce que les plans de construction sont peu convenables ou encore qu'ils
sont dans des villages enclavés. La sous-préfecture de Nkondjock
occupe une partie du siège de la société et le dispensaire
sert de cadre aux archives de la SODENKAM. En dépit de cette
répartition, bien des bâtiments restent encore inoccupés,
tels les stables, les bâtiments r5u Centre d'Appui Technique (CAT).
Le mobilier comprend les voitures, le matériel de
bureau et le petit matériel agricole. Les acquéreurs sont
très nombreux, étant donné le coût financier
accessible à toutes les bourses.
Cliché auteur 06/04/91
Photo 3 : Vue partielle du siège de la SODENKAM
à Nkondjock. Au second plan de la photo, les bureaux
administratifs sont abandonnés, ainsi que le garage, les ateliers et
l'étable. Seuls les piétons empruntent les pistes.
LES CONSÉQUENCES IMMÉDIATES DE LA
DISSOLUTION DE LA SODENKAM ET LES PREMIÈRES ATTITUDES
CHAPITRE II
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Après la dissolution de la SODENKAM, les
retombées socio-économiques ne tardent pas à se faire
ressentir dans toute la région de Nkondjock. Une région qui a
vécu plus de 20 ans, sous le contrôle et la gestion exclusive de
la société. Les paysans qui jusqu'à lors s'étaient
encadrés par cette dernière, sont placés subitement devant
le fait accompli. Désormais, ils doivent assurer leur propre destin.
Cette transition est le tournant historique de la
région et qui s'avère pas facile à négocier, au
regard des attitudes très diverses et même contradictoires des
paysans.
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