II
Analyse des produits d'épargne
L'exercice de calcul des coûts permet ici dans le cas
d'ACEP CAMEROUN de poser quelques questions sur la rentabilité des
produits de compte à vue, à savoir :
· Dans quelle mesure les petits comptes coûtent
plus cher que les comptes plus importants ?
· Les processus de ces produits sont-ils
efficaces ?
· Quel segment de la clientèle est plus porteur de
rentabilité ?
· Quelle action commerciale menée pour rendre le
produit d'épargne d'ACEP CAMEROUN compétitif sur le
marché ?
1. La taille des comptes
Dans le calcul des coûts des produits des comptes
à vue que nous avons effectué dans le chapitre precédent,
aucune distinction n'a été opérée entre les
différentes tailles des comptes. Le SIG ne permettant d'avoir, que le
nombre des transactions et le nombre de comptes actifs. Une analyse pertinante
sur la rentabilité des comptes en fonction de la taille ne nous est donc
pas possible.
2. Efficacité des
activités
Un nombre important de comptes courant gardent des soldes
débiteurs. Ce fait contribue à alourdir les coûts de ces
comptes, car bien que les inducteurs de coût des activités
« collecte des informations et créations des clients et/ou des
comptes » et « Emettre les livrets d'épargne ou
chéquiers » soient élévés (se qui abaisse
le prix unitaire de ces activités), une part importante des comptes
courant accumulent des soldes débiteurs élévés,
sans que ces comptes puissent être clôturés ou
mouvementés par leurs titulaires. Cependant, les montants
provisisonnés dans la comptabilité générale au
titre de ces intérêts débiteurs n'ont pas été
pris en compte dans le calcul des coûts de ce produit dans notre
étude de cas.
Afin de réduire le taux de perte de clients titulaire
de compte courant, ACEP CAMEROUN doit revoir sa politique commerciale et ses
procédures de gestion liées à ce produit. Elle
pourrait :
Ø relever le montant de versement initial à
l'ouverture,
Ø Inclure une clause dans la convention d'ouverture de
compte, permettant à ACEP CAMEROUN de pouvoir clôturer le compte
qui cumule un certain solde débiteur sans autorisation de
découvert.
Ø Revoir les procedures et processus de gestion des
comptes, pour detecter les éventuelles sources de lourdeur, de
gaspillage et d'inéfficacité des différentes
activités.
Exemple1 : l'activité « gestion
des ordres de virement, et remises des chèques et autres effets de
commerce pour le compte des clients » est organisé de
manière à ce que les agences assurent les opérations de
front-office (reception des chèques/traites et ordres des clients) et
toutes celles du back-office (traitement informatique et comptable des
opérations du front-office) sont centralisées au siège.
Cette organisation crée un cloison entre d'une part l'atteinte des
objectifs des agences à savoir assurer l'éfficacité des
activités par la rapidité et la flexibilité dans le
service, et d'autre part, l'atteinte des objectifs du siège à
savoir sécuriser les activités à risques
élévés de fraude et d'erreurs. Aussi la qualité du
service des agences est ternie par les lourdeures procédurales et
l'indisponibilité des agents du siège.
Exemple 2 : l'ouverture d'un compte courant n'est
pas toujours suivie de la fabrication d'un chequier. Aussi un grand nombre de
retraits effectués dans ces comptes se font avec des chequiers de
guichets. Ceci est à la source d'un double gaspillage :
- d'une part du fait des coûts d'acquisition des
chequiers de guichet qui ne sont pas facturés aux clients lors de leur
retrait ;
- d'autre part, de l'alourdissement du coût de
l'activité « Décaissement et enregistrement des
sorties », car chaque retrait crée un surplus de travail au
gestionnaire de compte qui doit établire le chèque pour le client
avant de sa validation.
Cet ensemble d'observation nous permet de vérifier
l'hypothèse N°1 qui stipulait que « le
niveau de performance opérationnelle d'ACEP Cameroun est lié au
niveau de modélisation et de projection du développement de ses
principaux produits et services à long et moyen terme». En
effet, l'une des sources importantes d'inéficacité que l'on peut
remarquer dans les processus d'ACEP Cameroun, est la mauvaise gestion des
contraintes d'introduction de nouveaux produits.
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