3.1. Le modèle de Berthelemy et Varoudakis
(1994)
Le modèle considère une économie à
deux secteurs : le secteur réel qui rassemble les consommateurs et les
entreprises, et le secteur financier qui joue le rôle
d'intermédiaire entre les agents à capacité de financement
et ceux à besoin de financement. Dans le modèle, il y a des
externalités réciproques entre le secteur financier et le secteur
réel. Il y a trois catégories d'agents dans le modèle :
les consommateurs, les firmes de production et les banques.
3.2. Equilibres multiples et trappe à
pauvreté
A partir de l'économie décrite ci-dessus, on
montre la possibilité d'équilibres multiples d'état
stationnaire. A l'origine de cette multiplicité d'équilibres se
trouvent l'interaction entre l'effet externe positif de l'épargne du
secteur réel sur la productivité des banques et le
mécanisme de concurrence imparfaite dans le secteur réel sur la
productivité des banques.
Pour illustrer cette possibilité, on considère
premièrement une situation dans Laquelle le secteur financier est sous
développé. Ceci implique une faible concurrence entre les banques
et des marges d'intermédiation élevées. Ce qui à
son tour entraîne une baisse du taux d'intérêt net
payé aux ménages et donc, selon la règle de Ramsey-Keynes,
un équilibre d'état stationnaire de bas niveau. La faible
rémunération de l'épargne va réduire l'offre
d'épargne aux banques.
En conséquence, la taille du secteur financier va
entraîner une faible productivité marginale du travail dans le
secteur bancaire. Puisque le taux de salaire réel doit être le
même dans les 2 secteurs, la faible productivité du travail dans
ce secteur justifie le faible niveau de l'emploi et donc le
sous-développement du secteur bancaire.
En conséquence, l'économie peut être prise
au piège de la pauvreté dans un équilibr bas, avec un
secteur financier sous-développé et une croissance faible.
Néanmoins, un équilibre de haut niveau est aussi
possible. Dans ce cas, le haut niveau de développement financier
renforce la concurrence entre les banques. Ceci entraîne une marge
d'intermédiation relativement faible et un haut niveau du taux
d'intérêt net payé aux ménages, une croissance
économique forte, une forte incitation à épargner et un
marché financier large. Ceci a un effet positif sur la
productivité marginal du travail dans le secteur financier et justifie
un haut niveau d'emploi.
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