CHAPITRE III. BREF APERCU SUR L'ETAT ECONOMIQUE DE LA
RDC
«L'économie est mouvement44(*)», tel qu'on peut le lire
régulièrement à travers l'évolution de la plupart
des indicateurs macroéconomiques utilisés pour le suivi et
l'interprétation de la conjoncture. Le mouvement se conçoit en
économie comme une succession d'appels à l'équilibre en
réponse à des perturbations exogènes ou introduites
délibérément ou pas par les agissements des pouvoirs
publics. L'économie s'y ajuste inévitablement à travers
les variations du produit global et les changements du niveau
général des prix. Ces ajustements vont dépendre de la plus
ou moins grande rapidité des réactions des agents
économiques.
Dans ce chapitre quatrième, nous allons survoler les quelques grandes
lignes de l'évolution économique de la RDC depuis son
indépendance jusqu'à ces jours.
Section 1. Situation économique de la RDC
Se
penchant sur la situation postcoloniale de la RDC, l'une des observations qui
frappe est la faillite économique et la misère sociale
généralisée de la population.
L'économie de la RDC présente le paradoxe le
plus frappant du continent noir. En effet, pays potentiellement plus riche
d'Afrique avec d'incomparables ressources minières, forestières,
et humaines, la RDC possède une économie parmi les moins
efficaces du continent ; entre les années 1990 et 2000, le taux de
croissance moyen de son PIB était de -6,5% alors que la population
était en train de croître au taux de 3,4% par an.
Dans les paragraphes qui suivent, nous allons vous proposer
une lecture évolutive de la situation économique de la RDC. Nous
subdiviserons l'histoire économique congolaise en quatre grandes
périodes, à savoir :
- 1960-1966 : chaos politique et dislocation de
l'appareil économique ;
- 1967-1974 : période d'expansion ;
- 1975-1989 : période de la récession et
des tentatives de stabilisation ;
- 1990-2003 : période de la grande crise ou de la
conflagration économique.
5.1. Chaos politique et dislocation de l'appareil
économique : 1960-1966.
Les querelles politiques des cinq premières années qui ont suivi
l'indépendance (mouvement de rebellions, de récession et des
guerres civiles) ont entraîné une destruction et un abandon
important des infrastructures économiques du pays. Il s'agit notamment
de la destruction et de l'abandon des voies de communications, des ponts, des
usines, des plantations, des écoles, des hôpitaux, etc. Ce qui eut
comme conséquences une hausse importante des prix intérieurs, un
déséquilibre des paiements extérieurs et un quasi
épuisement des réserves de change, entrainant l'instauration d'un
système de contrôles administratifs des importations et des
paiements de plus en plus restrictifs et compliqués. Il en
résulte les détournements des ressources des activités
productives vers les activités commerciales et spéculatives.
Nonobstant ces constats tristes, une bonne partie des engagements du pays
vis-à-vis de l'extérieur a été respectée
pendant cette période.
* 44 Dupriez, P.,OST C.,
Hamaide C., Van Droogenbroeck, cité par Kabuya Kalala dans La Politique
Economique Revisitée en RDC : Pesanteurs d'Hier et Perspectives, p.
309.
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