A
partir de 1966, le pays est entré dans une période dans une
période de paix civile et sociale marquée par l'instauration de
l'autorité de l'Etat et la réorientation de politique
économique. En effet, la reforme monétaire de juin 1967,
conjugué avec la montée des cours de cuivre et de la confiance
des nouveaux investisseurs, a entrainé un apport massif des
capitaux ; et il s'en est suivi une croissance réelle du PIB de 7%
en moyenne annuelle de 1968 à 1974. Les réserves de change
atteignaient, fin 1970, le montant de 220 millions de dollars, soit trois
années de besoin d'importations45(*).
C'est durant cette période de haute conjoncture que le
pays a réalisé plusieurs projets économiques: industries,
routiers, hydroélectriques et autres, ainsi que la création et la
restructuration des grandes entreprises publiques dans le domaine de l'eau
(REGIDESO), de l'électricité (SNEL), des transports (ONATRA), et
des assurances (SONAS)
A ces
dysfonctionnements internes provoqués par la zaïrianisation sont
venus s'ajouter d'autres facteurs essentiellement externes dont la chute des
cours de cuivre et la hausse des produits pétroliers (premiers chocs
pétroliers)
5.3. Période de récession et des tentatives de
stabilisation : 1975 à 1989
A
partir de 1975, l'économie de la RDC est entrée en une phase de
récession marquée par une profonde détérioration
des principaux indicateurs économiques et sociaux. L'origine de cette
récession tient principalement à trois
phénomènes : il s'agit d'abord de l'échec de
l'expérience de la politique de Zaïrianisation, la radicalisation
lancée en novembre 1973, qui a livré l'économie nationale
entre des mains non expertes. Il en résulte une méfiance des
investisseurs tant étrangers que nationaux vis-à-vis du
pays ; ce qui eut comme conséquences des désordres
socio-économiques, la baisse très sensible de la production
agricole ; la négligence de l'entretien des routes, l'abandon de la
gestion de la chose publique au profit des affaires acquises. Il faut ensuite
relever la légèreté doublée d'une tendance
prononcée à la tricherie visant l'enrichissement personnel et
sans cause, qui a longtemps caractérisé les responsables de la
gestion de l'économie nationale. Mais aussi du choc pétrolier de
1973 et la baisse brutale des cours mondiaux du cuivre.
Les
résultats affichés par l'économie furent :
- La régression de l'activité économique
avec des taux de croissance si négatifs, inférieurs au taux de
croissance de la population estimé à 3,4% l'an, d'où un
appauvrissement total et une détérioration des conditions de vie
de la population ;
- Les déficits des finances publiques donnant
naissance à une création excessive de liquidités ;
- Le déficit chronique de la balance de paiement
atteignant 600 millions de Dollars contre en 1989 contre 7,4 millions de
Dollars en 1970 ;
- La détérioration de tous les indicateurs de
la dette extérieure qui a été multipliée par six
entre 1970 et 1975, et par quarante sept entre 1970 et 1990 entrainant ainsi
une diminution de la capacité de paiement de l'Etat et aggravant le
problème de l'endettement.
- La nationale a continué sa chute libre et à
la fin de l'année 1989, elle avait perdu pus de 90% de sa valeur de la
période de 1967-1975 ;
- L'inflation est restée très forte, laminant
ainsi le pouvoir d'achat des populations, l'exacerbation des
détournements des deniers publics et de la corruption comme moyen de
survie.